Anastasia
Dire que je ne suis pas soulagée d’être enfin en pleine saison d’automne serait mentir, la température est clairement moins étouffante que ce soit à l’extérieur ou même dans les cellules ce qui fait que nous sommes tous, prisonniers comme gardiens, moins sur les nerfs.
En plus avec les marécages à proximité, le risque de se faire piquer par les moustiques se fait moindre avec le mercure en baisse, ce qui ravis en même temps tout le monde.
Ces quelques semaines m’ont permis de réfléchir quant au retour dans ma vie de Travis. Pour le coup, je suis complètement mitigé sur ce que je ressens à son encontre.
Naturellement je suis heureuse de le revoir, surtout après tout ce temps, mais de l’autre, je me dis qu’il partira forcément une fois sa peine terminée, quant à moi, je serais encore ici, entre ces murs, alors il partira, une nouvelle fois et a cette idée, une pointe se fige dans mon cœur, rendant la douleur insupportable.
Néanmoins, cela n’a pas changer mes habitudes d’un iota, je suis seule autant que possible à regarder tout le monde autour de moi en vue d’un potentiel problème qui pourrait finir en émeute, après tout, nous sommes à l’abris de rien, même en étant surveillé de jours comme de nuits.
Travis la bien compris lorsqu’il a commencer à venir passer ses journées à mes côtés, surtout lorsque je le regardais d’un œil noir alors qu’il parlait trop. Ça a toujours été son problème d’ailleurs, il ne sait jamais s’arrêter sauf quand il s’agit de garder des renseignements secrets.
Profitant du pseudo calme qui règne cet après-midi, je suis assise contre un mur, le visage tourner vers le soleil et les yeux fermés, laissant les rayons de cette immense boule de feu réchauffer ma peau et faire le plein de vitamine.
- Alors raconte, ça fait quoi d’être escortée par les hommes les plus dangereux de l’unité ? Demande la personne qui me prive du soleil.
J’ouvre les yeux, surprise de cette intervention et surtout de la question. Ne comprenant pas, je lui demande de m’expliquer en fronçant les sourcils, ce qu’elle s’empresse de faire sans hésiter un seul instant.
- Tu te souviens d’être parti avec Travis ? Voyant que j’opine de la tête elle continue, bon, alors de ce que je sais tu t’es endormie dans ses bras, enfin bref ce n’est pas le sujet. Toujours est-il que, quand il t’a ramené dans ta cellule, tu étais escortée des plus gros bonnets de l’unité, d’où ma question !
Que répondre à ça au juste ? Je n’en sais absolument rien étant donné que je suis plus que surprise par cette nouvelle. Me voyant totalement perdue, Flora me conseille de demander la raison au concerné pour être fixé puis part, me laissant comme si elle n’avait pas lancé une bombe.
Ecoutant son conseil, je me mets debout et parcoure les lieux des yeux à la recherche d’un des hommes. Je me doute que les trois de la triade ne parleront pas, de toute façon je vois qu’il en manque un à l’appel, ce qui me laisse uniquement Spider et Travis comme personnes à confronter.
Ne trouvant pas le premier, ce qui m’arrange fortement je dois l’avouer. Je me dirige vers Travis d’un pas décidé puis lui prend le poignet avant de l’emmener loin des oreilles indiscrètes.
Si dans un premier temps, je ne réponds à aucune de ses questions, c’est lorsqu’il voit ma tête qu’il comprend que quelque chose ne va pas et qu’il doit être, du moins en parti, responsable.
- Ok, qu’est-ce que j’ai fait ? Demande-t-il en soupirant.
- C’est quoi cette histoire d’escorte alors que je dormais ? Dis-je en croisant les bras, bien décidé a avoir ma réponse.
Je le vois tourner la tête de droite à gauche, cherchant probablement à éviter le sujet, mais je le devance avant qu’il n’ouvre la bouche.
- Tu sais que je suis déterminée à savoir alors accouche qu’on puisse passer à autre chose.
La seule chose qu’il fasse après ça est de déposer un baiser sur mon front en chuchotant qu’il est désolé avant de partir comme s’il avait le feu aux fesses.
J’avoue ne pas avoir compris jusqu’à ce qu’il me crie que seul Spider à la réponse aux questions que je me pose, c’est donc d’un pas rageur que je me dirige vers l’intérieur, bien décidé à avoir le fin mot de l’histoire.
Si je commence par les sanitaires et la salle de repas pour les hommes sans qu’il n’y ait la moindre trace de son passage, je ne m’attendais pas à entendre sa voix avant même de le voir.
- Puisque je te dis qu’il n’y a rien avec elle ! Dit-il limite en grognant.
Je suis surprise du ton qu’il emploi en encore plus de savoir de qu’il peut bien parler comme ça. Ne voulant pas me faire prendre en train de l’espionner lui et son, potentiel, comparse, je me place dans un coin à l’abris des regards et attend la suite.
- Tu l’as tout de même mise sous ta protection il y a quelques temps de ça, lance une voix que je reconnais grâce à l’accent comme celui de Luis.
- Je sais je ne suis pas con, mais il n’y a absolument rien entre elle et moi, c’est dans sa tête, c’est tout !
- Donc je peux me la faire que tu n’aurais aucun ressentiment par rapport à ça ?
- Exactement ! Tu peux la tringler autant que tu veux je m’en balance totalement ! conclu-t-il dans un soupir.
Je n’ai pas besoin de réfléchir pendant un temps indéfinis pour savoir de qu’ils parlent, j’aimerais le confronter dans un premier temps, mais je pense que ce n’est pas nécessaire, l’humiliation est déjà bien présente avec Luis je tiens pas à ce qu’il expose son idée de me faire baiser par tout le monde quand ces messieurs le souhaitent, je ne me suis pas battue pour donner ma vertu au premier porc qui passe.
Je m’apprête à partir alors que la voix aigüe d’une femme, dont je me serais bien passé je l’avoue, se fait entendre, heureusement, cela n’a pas été assez fort pour me faire repérer.
- Pauvre petite chose, on t’avait prévenu qu’il n’en avait rien à faire de toi, au mieux tu n’étais qu’un nouveau jouet tout neuf, il s’est lassé, accepte-le et ne t’approche plus de lui.
A l’heure qu’il est, une rage sans précédent coule dans mes veines, je n’en reviens même pas que mettre fait avoir de la sorte est encore plus douloureux que m’être fait tabasser par Etienne.
Bien qu’au départ je ne voulais que la bousculer un peu et partir dans ma cellule, je change vite d’avis lorsqu’elle se met à rire de ma condition.
N’hésitant pas un seul instant, le premier coup part tout seul rapidement suivit des autres. Bien qu’elle soit au sol contre un mur, et probablement inconsciente, je ne m’arrête pas, bien décidé à faire sortir tous mes sentiments négatifs sur elle.
D’un coup, deux bras s’enroule autour de ma taille, me ramenant contre un torse imposant. Bien que cette personne parle dans mon oreille dans le but de me faire réagir ou de me calmer, je n’entends rien si ce n’est un bourdonnement insupportable puis m’aide du mur face à moi pour le faire lâcher prise et ainsi, me décharger sur lui.
Autant dire que je me prends aussi de nombreux coups après qu’il m’a dit qu’il ne voulait pas me faire du mal. Mais ne pouvant faire autrement, son premier coup à le don de me remettre les idées en place, tout en me faisant saigner du nez.
Ne voulant pas paraitre faible et me fichant complètement de me mettre une nouvelle personne à dos, je l’attaque sans faire attention à ce qui se passe autour de nous. Les coups de plus en plus puissants de son côté comme du mien, si bien que je me demande si je ne vais pas baisser les armes avant lui.
Au prix d’un dernier effort, je lui attrape la tignasse qu’il a mi-long et attaché en un chignon puis lui éclate la tête contre le mur, le faisant atterrir sur ma première victime. Je suis tout de même soulagée de voir qu’il ne se relève pas, mais m’attend tout de même a avoir le retour de bâton une fois qu’il sera rétabli.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ici ?! Lance une voix que je reconnaitrais même au fin fond des enfers.
En levant les yeux, je repère Luis et Spider avec les sourcils froncés avec pourtant, une sorte d’inquiétude dans les yeux, essuyant ma lèvre ensanglantée ainsi que mon nez, je me tourne dos à eux et commence à marcher difficilement malgré la pièce qui tourne autour de moi.
- Anastasia attend ! Lance Spider en voulant courir dans ma direction
- Va mourir ! Tu ne m’approches plus jamais sinon je te plante, et c’est une promesse ! dis-je d’une voix froide.
Je l’entends encore prononcé mon prénom et pourtant je ne cherche pas à m’arrêter ou faire demi-tour, il va comprendre que je ne suis pas un jouet dont on peut disposé quand ça lui chante, ça je laisse ce rôle a ses poupées.
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Trente ans ferme
RomanceAnastasia a quinze ans lorsque sa vie se met à voler en éclat, une famille complètement brisé entre un beau-père violent, une mère prostituée et une petite sœur qui reflète la seule part d'innocence de la famille. Mais lorsque celle-ci est en danger...