Faites entrer l'accusée !

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Je suis tirée de mon pseudo sommeil par deux gardiens qui frappent sur la porte en fer à l’aide de leurs matraques, ce qui fait pousser des grognements de la part de ceux qui, comme moi, ce sont retrouvés en isolement hier soir.

Après m’être étirée tant bien que mal, je me lève avant de voir le passe-menotte s’ouvrir, je me mets dos à la porte avant de tendre comme je peux mes poignets pour pouvoir être menottée et donc, sortir de cette pièce.

J’ai la tête complètement endormie, lorsque je vois le paysage à travers des fenêtres du couloir, je remarque que nous sommes, soit en pleine nuit, soit au petit matin, impossible à dire à l’heure actuelle.

Sans me dire quoi que ce soit, les gardiens me diriges vers les sanitaires avant de me donner un uniforme tout propre, mais contrairement à d’habitude, celui-là ne porte aucun matricule, uniquement le nom du centre de détention.

La douche est glacée, dès les premiers jets je me force de serrer les dents pour ne pas me mettre à hurler, cela leurs fera sûrement trop plaisir. Pendant que je me lave correctement, j’entends les deux gardiens parler depuis le couloir.

- Elle n’a rien de coupant ?
- Non, de toute façon, que veux-tu qu’elle prenne de l’isolement ? Il n’y a rien, le moindre changement ce sera très vite remarquer !
- Tu as raison, dis, tu penses qu’elle sera transférée où cette petite ?

Pendant plusieurs minutes ils se mettent à donner plusieurs prénoms de prison, mais ils tombent d’accord sur deux en particulier, Riker Island, une île présente entre le Bronx, New York et Brooklyn. Ou la prison appeler aussi Angola, qui est la prison de Louisiane.

L’une comme l’autre, sont probablement les pires du pays que ce soit à cause des gardiens ou des autres détenues.

Je ne me pose pas plus de question que ça en sachant que ce sont des prisons pour adultes et donc, que je vais passer entre trois et quatre ans dans un centre pénitencier pour mineur. D’ici là, j’aurais le temps de me préparer mentalement.

Une fois propre et changée, je suis emmenée dans le réfectoire où le petit déjeuner m’attend, encore une fois, je suis seule, aucune idée de l’heure qu’il n’est ni même où sont les autres.

Je finis tout de même par savoir l’heure grâce à la montre d’un gardien, six heures du matin. A cette heure-là, les autres sont sûrement dans les salles de cours, en soit, on va dire que je suis privilégiée pour avoir dormi un peu plus que les autres.

Une fois mon repas avalé, mes menottes sont aussitôt remises mais avec en plus, des menottes aux chevilles et une chaîne reliant les deux, m’empêchant de courir. Certains que les attaches sont correctement installées, les gardiens m’attrapent par les bras et m’emmène en direction de l’accueil, là où m’attendent deux hommes bodybuildés.

Coupe courte, limite militaire, des sourcils froncés, une mâchoire carrée à l’un comme à l’autre, la seule différence entre les deux sont probablement la couleur des cheveux et celles des yeux, hormis cela, ils ont exactement la même carrure.

Une veste épaisse avec écrit U.S MARSHALS au dos est fièrement posée sur leurs épaules, montrant qu’ils ne sont pas là pour plaisanter mais plus pour m’escorter vers le procès.

- Anastasia Jones ? Demande l’un des Marshals
- C’est elle-même lance un de mes gardiens en lui tendant un dossier que je n’avais pas aperçue jusqu’à maintenant.

Alors que l’un des bodybuildés me regarde sans même cligner des yeux, l’autre ouvre le dossier avant de le parcourir du regard. Au bout de quelques secondes, il regarde sa montre et après un mouvement de tête, il rend le dossier au gardien avant de dire à son collègue qu’ils peuvent y aller.

Une main aussi grosse qu’une patte d’ours m’attrape par le bras avant de me diriger vers la sortie, je me suis comme stoppée lorsque la fois glaciale de ce mois de Janvier s’infiltre dans chaque pore de ma peau, en quelques mois, revoir la neige en dehors que d’une cour ou à travers une fenêtre me procure une joie immense, mais hélas, de courte durée.

Après quelques pas sous le crépitement de la neige sous nos pieds, je monte dans une voiture noire aux vitres teintées, encore une fois, le nom de l’organisation des Marshals est inscrit en lettre blanche ainsi que leur étoile sur les portes avant du véhicule. Durant le trajet, un des hommes qui s’est assis à côté de moi m’a enfilée un gilet par balle par-dessous ma veste.

Trente ans fermeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant