Un dernier coup et tout s'arrête

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Anastasia


Voir, comme au ralenti, l’action qui met fin à la vie de mon amie me plonge dans une colère noire, sans parler de ma détresse émotionnelle. Alors ignorant tous les dangers ainsi que les cris de Bear qui me supplie de rester près de lui, je cours vers Flora, refusant d’accepter cette triste réalité.
Pourtant c’est le cas, elle est partie, définitivement.
Mais pour moi, le plus traumatisant, est qu’elle a toujours les yeux ouverts, si elle n’avait pas ce trou sanguinolent au beau milieu de front, tout le monde pourrait penser qu’elle est simplement immobile, en train d’observer les nuages, comme une journée tout à fait paisible.
Mais je refuse de voir ça une seconde de plus, alors lentement, je pose ma main sur ses yeux afin de fermer ses paupières, espérant intérieurement qu’elle arrivera à trouver le repos.

Prenant son corps dans mes bras, je me mets à pleurer tout mon soûl en lui caressant les cheveux, lui murmurant que je suis désolée et que tout cela est de ma faute, après tout, si je n’étais pas venue ici, qui nous dit que cet instant aurait lieu ? Qu’elle serait forcément obligée de mourir ?
Mon mental complètement embrumée avec une envie de vengeance, je finis par créer une barrière autour de mon esprit avant de me relever après l’avoir déposé avec une extrême lenteur sur le sol.
Prenant le couteau que Flora avant dans les mains, je suis bien décidé de faire la peau à toutes les personnes faisant du mal à mes amis, peu importe si je ne pourrais pas dormir par la suite.
De toute façon avec ce qui se passe, je peux m’attendre à avoir des insomnies pendant un long moment.

Je perçois un peu tout le monde, dont Spider, s’occuper des gardiens à proximité ainsi que dans les miradors, nous laissant la possibilité d’attaquer, ou pour les plus trouillards, de nous enfuir, après il reste plus qu’à être prudent dans les marais.
Ça serait con d’échapper à la mort et se retrouver devant un croco.

Percevant les cris de douleur de Travis, je cours vers lui après avoir ranger mon arme tant bien que mal et attaque tous mes ennemis à porter de main.
J’ai l’impression d’être devenue une véritable furie, une créature venue des limbes exprès en quête d’âme et de chair fraiche, parce que je ne regarde même plus ce que je fais, je n’ai aucun remord, je me contente de tuer, que ce soit en craquant des nuques comme avec Shirley et m’inspirant de Flora en les éventrant, dû moins quand je ne me contente pas de les égorger.
Voyant les gardiens de moins en moins nombreux, je finis par récupérer une arme à feu et tente par tous les moyens de viser les gardiens en hauteurs, ceux que les bikers n’ont pas encore aperçus.
Les échanges de tirs se font dans tous les sens, au point que je me sers même d’un corps pour me protéger, je ne sais absolument pas de qu’il s’agit et honnêtement à l’heure actuelle je n’en ai rien à faire, je ne pense qu’à ma survie et à celle de ceux que j’aime.
Ma nouvelle famille.

C’est lors d’un tir croisé qu’une balle se met à traverser le corps et m’atteint en plein dans le ventre. Le coup me fait tomber et la douleur est insupportable. Je tente tant bien que mal de respirer convenablement mais ma vue se fait de plus en plus trouble, j’ai de plus en plus froid et bien que je tente de lutter du mieux que je peux, j’ai l’impression que c’est trop tard.
J’entends des cris non loin et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, j’ai la sensation de voir Spider juste au-dessus de ma tête, les yeux totalement paniqués en vue de mon état.
- Non, non, non, non Anastasia me fait pas ça, lance-t-il en me prenant dans ses bras.
Le silence commence à se faire tout autour de nous, en quelques secondes, les bruits de tirs s’estompent, laissant la mort prendre place dans ce qui était l’une des prisons les plus dangereuses du pays.
M’accrochant à lui du mieux que je peux, je le vois autant couvert de sang que moi, et si cette image est censée de dégoûté, il n’en ait rien, cela fait partie de son monde et je l’ai accepté depuis le départ.
Je sens des gouttes d’eau tomber sur mes joues alors que ses épaules semblent être prises de soubresauts, je ne comprends pas ce qu’il baragouine mais il semble être en train de prier, une première depuis que je le connais.
- Spider… dis-je d’une petite voix
- Chut, tais-toi ! On va t’emmener au club et te soigner, tu verras, tout va bien ce passé et on sera enfin ensemble, je ne t’abandonnerais pas, je te l’ai promis !
- Je t’aime Spider… depuis le début… dis-je avec de plus en plus de difficulté à respirer.
Je l’entends prononcer quelques mots, même si je n’en comprends pas le sens et finalement je finis par fermer les yeux.
Accueillant la suite les bras ouverts, surtout lorsque je vois une silhouette familière en treillis militaire.
Mon père.

Trente ans fermeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant