Les journées sont dirigées par une routine que je n’ai eu aucun mal à installer, le matin je me lèves, fait mes étirements puis après un petit déjeuner, je pars dans l’atelier de métallurgie que j’ai intégré il y a peu.
L’après-midi je cours puis m’entraine auprès des garçons de la bande, puis nous parlons des prochaines sorties tout en regardant les nouveaux arrivants, c’est vraiment un ballet sans fin.
Hier à probablement été une journée à classer dans les journées les plus longues de ma vie. Les tensions se font bien plus fortes que la dernière fois, au point que cette fois, ils ne se sont pas contentés de parole, de ce que j’ai compris, ils étaient en plein réfectoire et ça a été un massacre, d’après les rumeurs, il y a eu quatre blessés et deux morts.
Alors que nous sommes tous dans la cour pour un bon bol d’air de trente minutes avant de commencer la journée, tout en parlant des évènements à venir, je vois un des cars de l’établissement entrer doucement dans la cour, juste devant nos grilles comme moi il y a déjà quelques mois de ça. Je m’approche doucement avant de passer mes doigts dans le grillage, comme pour m’y accrocher et les regardes descendre les uns après les autres.
Certains semblent être totalement terrifiés de venir ici, et il faut dire que les cris des détenus ne les aident pas à se sentir bien. Dans la cour face à nous, les prisonniers sont entassés les uns sur les autres juste pour voir ce qu’ils appellent la chair fraiche.
Des menaces se font de temps à autres, auxquelles certains prennent le courage de répondre, ne s’attendant pas au pire avec eux. Visiblement, quelques nouveaux semblent connaitre des anciens et ça ne me dit rien qui vaille.
Je suis sur le point de tourner les talons, lorsque des paroles me stoppe dans mon élan, ça aurait pu passer pour une menace comme tant d’autre si le mot viol n’aurait pas été mentionner.
Tout le monde semble stupéfait au point qu’un silence de mort règne dans les deux cours réunis. Personnes ne semblent vouloir ou même pouvoir bouger ne serait-ce que le petit doigt.
En regardant celui qui cris qu’il va se le faire, je repère qu’il s’agit de Franck, un garçon de dix-sept ans qui a pris pour détention d’arme sans autorisation ainsi que détention de stupéfiant dans le but d’en revendre.
Au fur et à mesure de ses cris, je comprends, comme tous les autres ici présents, que le nouveau est un violeur et qu’il aurait abusé de sa petite sœur il y a peu de temps, probablement la raison de son arrivé ici d’ailleurs.
Ce que je sais, c’est que bien que nous ne soyons pas des enfants de cœur, ce genre de chose ne plaît à personne, que ce soient les prisonniers ou même les gardiens.
J’ai même entendu parler qu’il y a quelques années, un garçon est arrivé ici pour viol multiple et surtout sur des enfants âgés de dix ans maximums, le soir même, sa cellule ne s’est pas refermée entièrement, un problème technique apparemment, quoi qu’il en soit, le lendemain il a été retrouvé mort après avoir été utilisé par les prisonniers du même secteur. Les gardiens n’ont pas cherché à punir les responsables, au contraire même, la journée à tout simplement suivit son court.
Bien que l’on soit que le matin, la venue de ces nouveaux semblent avoir réveillé tout le monde car les tensions continuent de monter dans les réfectoires, grâce aux grésillements des talkies-walkies accrochés aux ceintures des gardiens, nous comprenons que les tensions continuent de grimper du côté des hommes, alors que nous, les filles, sommes plutôt calme, mais c’est bien connu.
Ce sont ceux qui parlent le moins qui sont les pires. J’entends quelques filles s’envoyées des vannes de temps à autres au point qu’elles se mettent à se bousculer, mais pas au point de vouloir balancer sa chaise sur la tête de l’autre, comme la dernière fois.
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Trente ans ferme
RomanceAnastasia a quinze ans lorsque sa vie se met à voler en éclat, une famille complètement brisé entre un beau-père violent, une mère prostituée et une petite sœur qui reflète la seule part d'innocence de la famille. Mais lorsque celle-ci est en danger...