J’ai complétement perdue le fils du temps, dans les premières heures de l’isolement, j’ai regardé les différents mobiliers de la pièce qui consiste à n’avoir qu’une planche de fer pour lit, un seau pour faire mes besoins et un rouleau de papier toilette.Puis je me suis mise à frapper à la porte à coup de poings, me faisant mal au passage, un gardien m’a dit que tout ce qui est matelas, douche ou même WC, c’est un luxe qui nous est interdit ici.
Je me suis promis de ne jamais me rabaisser à faire dans un vulgaire seau, mais j’ai finalement baissé les bras lorsque j’étais sur le point de me faire dessus. Honnêtement, même les remarques de mon beau-père ne m’a jamais mis aussi bas que terre de ce que je suis obligée de faire.
La perte de notion s’est fait lorsque je suis sortie pour ma promenade en pleine nuit, la lumière de ma pièce était allumée depuis un nombre incalculable d’heure, alors que j’étais dans une cage à peine plus grande que ma cellule, j’ai entendu un gardien demander ce qu’il foutait à deux heures du matin dehors.
Intérieurement, je pensais que la nuit ne venait que de tomber. En tout cas, je sais que durant notre sortie, des personnes en profite pour venir prendre les seaux et les vider et nettoyer si besoin.
J’ai le droit à deux repas par jours, je ne pourrais dire si c’est celui du matin, du midi ou encore du soir par les lumières sont constamment allumées, nous laissant qu’une heure d’obscurité pour nous reposer.
Durant les premiers moments où j’ai complètement perdue le fils, je me suis mise à pleurer, pleurer à chaudes larmes, puis au fur et à mesure, j’ai compris que c’est une manière simple mais efficace de me briser, de pouvoir faire de moi ce qu’ils voulaient.
J’ai fini par passer mon temps ensuite à la méditation et au taïchi, une manière pour moi de m’évader de cette pièce exigüe. Dans tous les cas, je me promets d’être bien plus prudente à l’avenir, surtout avec ce qui me reste à faire.
Je finis tout de même par sortir au moment où je pensais devenir totalement folle. La lumière m’a totalement aveuglée lorsqu’ils ont ouvert la porte alors que j’étais plongée dans l’obscurité sans aucun ménagement ils m’ont attrapé avant de me menotter et me ramener dans ma cellule.
Les cheveux en pagaille, la combinaison poussiéreuse et froissée, je les laisse m’emmener à travers les couloirs comme un vulgaire pantin le temps que mes yeux puissent se réhabituer à la clarté du jour.
La première chose que j’ai fait est de prendre mes affaires avant de filer dans les douches, je ne sais pas combien de temps j’ai pu passer à l’isolement mais je n’ai qu’une envie, me nettoyer de fond en comble.
L’eau est froide et pourtant je me mets à pousser un soupir d’aise. Les gouttes dégringolent à peine le long de mon corps que je vois la crasse se décoller de ma peau.
Il m’a fallu au moins deux shampoings et le même traitement pour mon enveloppe charnelle afin de me débarrasser de l’odeur de transpiration et de la saleté en elle-même.
Lorsque je suis sortie de la cabine avec des vêtements propres et les lèvres bleus, je me suis doucement dirigée vers l’origine des cris des filles qui partagent le même bâtiment que le mien, si un jour on m’avait dit que je serais heureuse de l’entendre je ne les aurais jamais cru.
En entendant certaines filles passer je me rends compte que je suis enfermée depuis maintenant deux semaines, la première chose que je fais, après avoir salué Lola, est de prendre un des téléphones et composer le numéro des garçons. Au bout d’un laps de temps aussi long, je suis sûre et certaine de leurs devoirs des explications.
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Trente ans ferme
RomanceAnastasia a quinze ans lorsque sa vie se met à voler en éclat, une famille complètement brisé entre un beau-père violent, une mère prostituée et une petite sœur qui reflète la seule part d'innocence de la famille. Mais lorsque celle-ci est en danger...