Un simple aurevoir

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Spider


Voilà trois semaines qui sont passées à la vitesse de l’éclair, et pourtant, j’ai l’impression que cela ne fait que quelques minutes.
Avec l’annonce de Bear sur la probabilité de l’empoisonnement, autant dire que j’ai été d’une humeur massacrante envers chaque personne qui pourrai être un danger pour elle.
Et croyez-moi, il y a du monde.

Ne voulant pas la fatiguée d’avantage, notre première nuit d’amour a également été la seule. Nous sommes tous deux demandeur, ce n’est pas le soucis, mais voyant sa santé dépérir à chaque jour qui passe, je ne veux prendre aucun risque.
Et pourtant, j’aimerais tellement l’embarquer loin de tout ça et l’enfermer dans le club pour qu’elle y demeure en sécurité.
Cette pensée ne me quitte pas, surtout lorsqu’on sait qu’aujourd’hui est le jour de ma libération.
Et que je n’ai pas la moindre envie de sortir sans elle.

Je ne l’ai pas lâcher une seule minute durant ces vingt et un jours, de ce fait, j’ai pu constater que malgré nos efforts, rien ne semble la soulager.
En terme clair, on en est au point mort.
On a absolument rien trouver, que ce soit la méthode d’ingurgitation, le poison en lui-même ou le commanditaire. Le club est également sur le coup, mais rien ne semble faire tilt, dans aucune de nos têtes.
J’ai remarqué qu’à certains moment de la journée, sa voix semblait rauque voir même éteinte. Mais le pire, sont les convulsions après chaque repas.
C’est donc sûr que ça se passe à ce moment-là.
Il lui ait souvent arrivé de ce plaindre de sensation de brûlure lorsqu’elle allait au toilette, mais là encore nous sommes dans une impasse, l’infirmière refuse de la voir en consultation. 
Ce matin, en plus de tout ce qu’elle subit au quotidien, elle avait des sueurs froides mais également les traits tirés et les yeux rouges.
Mais je ne dois pas paniquer, ce n’est pas le moment.

Durant ce laps de temps, j’ai aussi eu le droit aux brebis qui me collait au cul. Sans déconnecter, je ne pouvais pas faire un pas sans qu’elles soient à l’affut, comme des putains de clebs ou un chewing-gum collé à ma pompe.
Si j’aurais pu leurs mettre un bon coup de pieds au cul histoire qu’elles aillent voir ailleurs…

Lors d’un des repas, alors que je discutais avec Bear, celui-ci à des doutes concernant certaines personnes plutôt haut placé dans la prison.
Après tout, si cette connasse d’infirmière refuse un patient, c’est qu’elle doit être dans le coup, non ?
Il a également quelques doutes pour le commanditaire, la voix qu’il avait entendu dans le bureau du directeur ne lui semble pas inconnu, et je perçois souvent ses sourcils se froncer.
Surtout quand l’une des brebis se met à geindre.
Elles peuvent pas être connes à ce point pour se mettre dans un merdier pareil quand-même, si ?

Voulant repousser mon départ au maximum, je suis dans le lit d’Anastasia alors que celle-ci se trouve dans mes bras, dans l’incapacité de bouger.
Tout simplement parce que je refuse de me défaire d’elle.
- Tu sais que tu ne pourras pas repousser ton départ infiniment lance une petite voix rauque contre mon cou
- Je sais, mais pour le moment je peux, alors je continue !
Ma remarque la faire rire, avant qu’elle se mette à tousser comme pas permis. Lui frottant doucement le dos, elle finit par se calmer et prendre une grande inspiration.
Son état m’inquiète de plus en plus, et je n’aime vraiment pas ça !

- Je te promets de t’écrire chaton, à la condition que tu en fasses de même !
- C’est promis Spider…
L’idée de la quitter de la sorte me fait un mal de chien, embrassant doucement le haut de sa tête, je suspends mon geste lorsque j’entends les prochains mots qui sortent de sa bouche.
- Redis-le ! Dis-je d’une voix rauque en levant sa tête vers la mienne.
- Quoi ? Que je…
Je ne lui laisse pas le temps de parler une seconde de plus que ma bouche fond vers la sienne pour une danse endiablée. Peinant à suivre mon enthousiasme, Anastasia place ses deux mains sur mes joues avant de couper lentement le baiser.
- T’aime
- Moi aussi je t’aime chaton, si tu savais à quel point…
Sur le point de l’embrasser une nouvelle fois, en espérant passer tout de même au chose sérieuse, je me fais rapidement stopper par la voix d’un des gardiens qui retentit au loin, prononçant mon nom de famille pour me signaler mon moment de départ.
- Accompagne-moi trésor, dis-je avant de l’embrasser chastement.
Hochant simplement de la tête, je me lève avant de tendre ma main vers elle, qu’elle agrippe sans attendre une seconde.
Longeant les couloirs jusqu’au bâtiment administratif, elle m’annonce devoir aller dans la cour, étant donné qu’elle n’est pas autorisée à me suivre jusque-là.
Je récupère mes affaires à la vitesse de l’éclair, signant tous les papiers sans forcément faire attention à son contenue, tout ce que je veux c’est me barrer d’ici et lui dire aurevoir avant de revenir la chercher.
Parce que c’est bien ce que je compte faire, hors de question de la laisser croupir dans ce trou à rat.

Je n’ai posé qu’un pieds à l’extérieur que je me retrouve accueillis par les détenus en train d’hurler et frapper aux grillages, tels une haie d’honneur, alors que mes frères sont faces à moi, les moteurs des Harley vrombissants faisant concurrences aux voix de mes comparses.
Saluant mes frères une fois à leurs niveaux, je récupère mon cuir avec une joie non feinte avant de me retourner vers Anastasia qui me regarde, le sourire aux lèvres, malgré une fatigue évidente sur son visage.
Bien que ce ne soit pas le moment propice, je n’ai qu’une envie en ce moment c’est de lui demander d’être ma régulière, bien qu’elle ne soit pas encore tout à fait majeure.
Me foutant complètement des lois à ce sujet, je m’approche d’elle d’un pas déterminé avant de me stopper face à l’horreur dont nous sommes tous témoins.

Anastasia, se mettant à tousser encore et encore, avant de cracher du sang à n’en plus finir.
En ayant plein les mains, sûrement de peur de contaminer les autres autour, elle se met à me regarder, comme un appel à l’aide, avant de s’effondrer sur le sol, faisant hurler Flora non loin.

Trente ans fermeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant