16. Aller plus haut

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L'après-midi arriva très vite. Les jeunes adolescents et adolescentes écoutaient attentivement les explications du moniteur, qui parlait avec un fort accent du pays.

« Bon, on va vous apprendre les bases de l'escalade et de la descente. La descente, c'est juste ce qu'il y a de plus drôle dans l'escalade. Par sécurité, on va faire de l'escalade en moulinette. La moulinette, en fait, c'est le fait de passer la corde par le relais en haut de la voie. Comme ça, vous êtes assuré par le haut. Ça se pratique à deux. Pendant qu'un monte, l'autre assure par le bas. Bien sûr, je vous conseille de choisir un partenaire que vous aimez bien, la confiance, c'est important. Vous êtes dix-neuf là, donc ça fait huit groupes de deux et un groupe de trois. Dès que vous êtes en binôme, venez me voir ! »

Kilian regarda autour de lui. La bande des cinq avait formé un groupe de deux et le seul groupe de trois possible. Du côté des filles, Léna était avec sa meilleure copine, Béa', et toutes les autres filles s'étaient empressées de former des paires. Il jeta un coup d'œil du côté du groupe d'Aaron et vit que ces derniers étaient aussi embêtés que lui. Le brunet décida pour ses deux compères :

« Vous deux, mettez-vous ensemble. Moi j'vais voir s'il n'y a pas une fille qui veut bien de moi. »

Kilian avait entendu et s'approcha des trois garçons. En serrant les dents, il marmonna résigné :

« Aaron, j'ai la profonde tristesse de devoir t'apprendre qu'apparemment, je suis la seule "fille " de disponible. »

La petite terreur éclata de rire.

« Bah, ça ne m'dérange pas, j'ai toujours adoré les blondes ! »

Kilian, vexé, se retint de lui en coller une dans les dents. La situation ne lui plaisait pas et il trouvait suffisamment humiliant de devoir demander à Aaron de faire équipe avec lui pour ne pas avoir à, en plus, se prendre une nouvelle réflexion dans la tronche. Devant les oreilles fumantes de son camarade, le garçon aux cheveux noirs tenta de calmer le jeu :

« Rho, je rigole Kilian ! Ouais, j'veux bien me mettre avec toi, mieux vaut ça que Frank ou qu'être tout seul ! Sinon, sympa ton jogging. »

C'était un compliment gratuit et inattendu. Pour la deuxième fois des vacances, Kilian avait sorti le jogging vert pomme que lui avait offert Cédric. Il ne put s'empêcher de rougir en se disant qu'au moins, Aaron avait meilleur goût que son père.

« Merci. Ouais le jogging, je l'aime bien, c'est mon grand frère qui me l'a acheté ! »

« Il l'a trouvé où ? »

« Bah on l'a trouvé ensemble, chez Johanson Sports, une petite chaine de sportware. Il y en a deux ou trois boutiques dans la région, je crois ! »

En trois phrases, Kilian avait échangé plus de mots avec Aaron qu'en trois heures de car et six jours de cohabitation forcée. Cela le surprenait. Il avait à présent l'espoir que l'après-midi puisse être agréable.

« Bon, les jeunes, vous devez mettre votre baudrier comme ça ! Là, en serrant bien ! Dès que vous êtes prêts, vous allez à un poste libre. Je viens accrocher la corde et c'est parti ! Vous montez tout en haut et ensuite, vous descendez en vous asseyant dans le baudrier comme je vous ai montré. Et celui qui assure, il tient bien la corde ! Il ne faut jamais la lâcher ! »

Kilian et Aaron s'étaient rapidement mis en position. La falaise était impressionnante. Les deux garçons se regardèrent et lâchèrent en même temps :

« Tu commences ? »

Leur synchronisation les gêna quelque peu. Kilian tourna la tête, son camarade eut un léger rictus puis accrocha la corde à son baudrier.

Ce qu'il aimaitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant