Chapitre 1 - Partie 3

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Mercredi premier Décembre Deux mille vingt-et-un


Sibylle regarda son téléphone sans vraiment savoir si la conversation à laquelle elle venait de participer était réelle. Participer ou assister ? Elle ne savait même pas. Elle n'avait pas dit grand chose. En même temps qu'est-ce qu'elle aurait bien pu dire ? Le plan était déjà tout fait, ils voulaient sauver les meubles et l'avaient donc inclus dans ce plan désespéré sans lui demander son avis. Parce qu'elle ne l'avait pas appelé pour lui demander si elle avait quelque chose en stock ou si elle voulait bien faire quelque chose, elle lui avait dit qu'il lui fallait quelque chose et fissa. Sibylle se dit qu'elle aurait dû se douter de quelque chose, quatorze appels manqués de son éditrice à vingt heure trente ça puait, trois messages vocaux qui lui disaient de rappeler au plus vite et à tout heure ça aurait dû l'inquiéter. Mais elle ne s'attendait pas à ça, vraiment pas. En même temps qui peut s'attendre à recevoir ce genre d'information ? Même pas d'information, car elle lui avait donné le contexte que pour qu'elle puisse s'imaginer leur désespoir. C'était plutôt un ordre ? Elle ne savait pas, le seul truc dont elle était sûr c'est qu'elle était elle aussi dans la merde maintenant. Surtout que le contexte aurait pu la faire sourire dans d'autres conditions, c'était un peu une revanche du destin, ils l'avaient mit sur la touche et maintenant c'est eux qui le sont, mais la partie où c'était à elle de sauver les meubles elle ne s'y attendait pas.

Elle s'assit sur son lit pour essayer de remettre les choses dans l'ordre. L'auteure qui devait leur fournir leur seul livre de noël, celui qui est censé faire parler tous le monde, venait de se barrer dans une autre maison d'édition à quinze jours de la publication de son roman. Cette autre maison lui proposait de la payer plus et de faire adapter son conte en dessin animé pour le noël suivant, et surtout de prendre à leur frais le prix que le procès leur coûterait. Sa maison se retrouvait donc sans histoire de noël, sans les millions qui étaient censé rentrer dans les caisses et surtout avec la honte de se retrouver sans rien et de s'être fait flouser. Les livres imprimés et prêt à être envoyé devenaient une perte, mais ça ce n'était pas le plus important, ce n'était qu'un grain de sable dans l'océan de merde, et elle reprenait les mots de son éditrice, qui leur tombait dessus. Et elle là dedans, elle se retrouvait noyé avec eux sans rien avoir demandé. Enfin si, elle leur avait demandé jusque fin septembre si elle ne pouvait pas publier une histoire aussi. Mais elle ne s'attendait pas à ce qu'ils l'appellent en catastrophe, le premier décembre, pour qu'elle écrive une histoire de noël dans un temps égale au record du cent mètre d'Usain Bolt aux jeux olympique de Pekin en deux mille huit. Elle avait peu de temps pour écrire une histoire qui soit mémorable, enfin une histoire qui puisse concurrencer le missile qui venait de changer de camp, pour qu'elle soit sur toute les plateformes de lecture numérique d'ici le quinze décembre, relecture et correction comprises. Elle était foutu.  

Un livre de noëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant