Chapitre 21 - Partie 2

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Samedi onze décembre deux mille vingt-et-un


Sibylle enregistra son document et souffla. Elle venait de le faire. Le premier jet était relu et terminé. Elle y avait passé la journée, à reprendre les incohérences, à modifier certains passages, à se corriger, à faire des allers-retours dans son cahier pour ajouter tout ce à quoi elle avait pensé en avançant dans l'histoire. Le premier jet de son livre de noël écrit en urgence était fait. Elle sourit en balançant la tête en arrière, puis leva les bras au dessus d'elle. Elle venait de terminer son premier jet. Sibylle applaudit puis se mit à de dandiner sur sa chaise. Douze jours. Il lui aura fallut douze jours pour écrire cette histoire. Une histoire moyenne qui ne révolutionnera pas le monde de l'écriture, mais une histoire quand même. Une histoire qu'elle avait eu du mal à imaginer, une histoire dont elle ne voyait pas le bout, une histoire qui lui avait fait passer des soirées à s'arracher les cheveux. Une histoire qui aurait pu la faire vivre comme une Hermite si elle n'avait pas eu d'aide. Une histoire pour laquelle elle avait fait des choses moralement incorrectes, mais une histoire qui était maintenant terminée à moitié. Elle se leva et dansa sur place. Elle avait relevé ce défis, cette mission quasi impossible, ce challenge sorti de nul part. Elle fit le tour de sa chaise en dansant. Elle était fière d'y être arrivée et surtout elle avait un poids en moins sur les épaules. Jamais, au grand jamais une de ses histoires n'avaient été aussi contraignante à écrire. Pas une seule fois elle avait autant tourné en rond pour écrire. C'était la première fois qu'elle se lançait dans l'écriture sans voir où elle allait. Et pourtant c'était fait. Les vingt cinq chapitres étaient là, même si ce n'est pas ce qu'elle avait prévu au départ, les enregistrements des documents le prouvaient. Elle fit un petit bond sur place et rigola. Que c'était bon. Bon de voir toutes ces heures de galères donner quelques choses. Bon de voir ce traitement de texte blanc et angoissant du début se transformer en plusieurs remplit de mots qui formaient des phrases, puis des paragraphes, puis des chapitres, pour donner ce premier jet. Elle avait envie de courir partout dans la maison, de le montrer à tout le monde. Elle avait l'impression de retourner au moment où elle avait tenu pour la première fois un de ses livres entre ses doigts. De voir le travaille fournit devenir concret. De ce dire, « j'ai réussi ».Elle se laissa tomber sur sa chaise en souriant. Le premier jet était terminé.

Sibylle attrapa son cahier et le jeta plus loin sur son bureau. Elle vérifia que tout était bien enregistré et baissa l'écran de son ordinateur. Puis elle regarda son premier livre qui était sur son bureau en souriant. Elle en avait fait du chemin depuis ce premier, mais elle avait toujours cette même sensation de fierté d'y être arrivé. Elle repoussa son ordinateur en soufflant. Une bonne chose de faite, même si ça ne voulait pas dire qu'elle en était enfin débarrassé. Habituellement, elle l'aurait laisser dans un coin un ou deux mois, elle se serait laissé une semaine de vacance avant d'entamer un autre projet, puis une fois cette histoire partiellement oubliée, elle s'y serait remit. En commençant par tout relire d'un coup, redécouvrir ces personnages, l'intrigue, l'univers, pour vérifier qu'il ne manquait rien, que son œil d'auteur qui connaît les moindres détails n'avait pas oublié d'ajouter des choses importantes pour le lecteur. Puis elle aurait reprit certains points qui méritaient d'être réécrit, en général ce sont les moments qui lui avait pris le plus de temps à faire, les moments où elle avait cherché ses mots et ses phrases, elle voyait toujours en relisant les endroits où elle avait galéré à écrire. Elle fluidifiait le tout et n'hésitait pas à retirer des pages entières si elles n'étaient pas nécessaire à l'histoire.

Théoriquement, il lui restait beaucoup de travail, mais cette histoire n'était pas comme les autres. Elle n'avait pas le temps de l'oublier pour la reprendre du début, pas le temps de trouver de nouvelle formulation ou encore d'avoir la clarté de lecture pour voir ce qui n'était pas nécessaire. Pas le temps de l'envoyer à ses lecteurs bêta après, pour avoir leurs retours sur l'histoire en général et sur la forme de l'écriture. Elle allait se contenter de Gaël et son éditrice, puis des correcteurs. Cette histoire était vraiment fait à l'arrache, mais au moins le premier jet était là. Elle applaudit encore une fois avant de se relever. Maintenant, elle pouvait souffler un coup.




Un livre de noëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant