Un livre de noël

Chapitre 15 - Partie 1

Mardi sept décembre deux mille vingt-et-un

Sibylle était plutôt contente de l'avancement de son histoire, les chapitres s'enchaînaient pas trop mal et elle arrivait à voir la direction que ça prenait. Elle essayait de ne pas revenir en arrière pour avancer le plus vite possible. A chaque fin de chapitre, elle enregistrait et fermait la page pour en attaquer un nouveau. Le manque de temps ne lui permettait pas de tergiverser et de lire et relire ses chapitres. Une fois écrit, ils étaient rangés dans un dossier. Elle relirait tout à la fin. Malheureusement son premier jet serait sûrement la version finale de son histoire, mais elle n'avait pas trop le choix. Ça changeait énormément par rapport à sa façon de faire habituelle. Dans son processus d'écriture ordinaire, elle relisait toujours la fin du dernier chapitre avant d'écrire le suivant, pour se rappeler où est-ce qu'elle en était, dans quels états physique et psychologique étaient ses personnages. Quand elle mettait son point final provisoire, elle relisait tout des le début avec son cahier sous les yeux, pour pouvoir ajouter les détails auquel elle avait pensé au court de l'écriture, ou alors pour commencer à mettre quelques indices sur une intrigue qui arrivait plus tard dans l'histoire. Après ça, seulement, son premier jet était terminé, elle pouvait le laisser dans un coin de son ordinateur et l'oublier un moment. En général elle se prenait quelques jours de repos, sans écriture, sans histoire, même si elle continuait de se balader avec un carnet pour noter de nouvelle idée. Elle en profitait pour venir voir sa famille, voyager un peu, ou alors rattraper la série qu'elle avait laissé de côté. Puis, une fois qu'elle avait la tête plus libre, qu'elle se sentait de s'y remettre, elle commençait ses recherches pour une autre histoire. Chercher des lieux, des témoignages historiques ou alors elle faisait le croquis de la carte du monde qu'elle allait créer, puis elle écrivait son plan, chapitre par chapitre, elle mettait les grandes lignes. A ce moment là, une fois qu'elle était complètement immergé dans sa prochaine histoire, elle revenait sur celle qu'elle avait oublié. Elle pouvait aller la retravailler, reprendre les formulations douteuses, les moments qui n'étaient pas clair, elle voyait surtout ce qu'elle n'avait pas mit et qui pouvait rendre l'histoire incompréhensible pour le lecteur. En écrivant, elle connaît tout de son monde et de ses personnages, alors il est facile d'oublier que ce n'est pas le cas du lecteur et quelques fois il faut leur donner un peu plus d'information. Quand le texte est plus compréhensible, elle s'attaque à la correction, et ça, ce n'est pas sa partie préférée, ce n'est d'ailleurs la partie préférée d'aucun des auteurs qu'elle a pu rencontrer. Mais cette étape de correction est nécessaire et surtout, elle précède son moment préféré, le moment où elle peut envoyer ses écrits à ses lecteurs bêta. Elle avait la chance d'être tombée sur des perles, un gars psychorigide sur la composition d'un texte et une nana qui ne faisait pas de cadeau sur les incohérences du texte, tout deux lui remontaient les erreurs et incohérences dans ses histoires. Puis elle pouvait réécrire les parties incriminées, pour enfin l'envoyer à son éditrice. Thonny et Sonia feront sûrement une syncope quand ils verront son texte publié sans qu'ils ne l'aient lu avant et les connaissant, ils lui enverront sûrement une correction quand même, tant pis qu'il soit trop tard pour revenir dessus.

Sibylle étira ses bras au dessus de sa tête, cette histoire était vraiment particulière. Elle faisait tout pour la rendre la plus plausible et surtout aboutit, mais elle n'était même pas certaine d'avoir envie de faire la promotion de quelque chose de si peu travaillé.