Chapitre 12 - Partie 2

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Lundi six décembre deux mille vingt-et-un

Sibylle sorti de la grotte du père Fouettard en souriant, ça faisait des années qu'elle ne l'avait pas fait mais ça restait toujours aussi drôle devoir les gents crier et courir quand les chaudrons de charbon explosaient ou quand le monsieur habillé tout en noir sortait de nul part avec son fouet. Elle était toujours occupée ailleurs pour la promotion de son dernier livre pour le week end de la Saint Nicolas, même si aujourd'hui à cause des restrictions sanitaire ils faisaient ça en semaine pour limiter le nombre de participant, alors c'était agréable de retrouver cette ambiance. Déjà petite elle était fascinée par ces maisons hantées qui faisaient un peu peur, elle les avaient toutes faites et à chaque fois qu'elle avait l'âge d'en découvrir une nouvelle, l'adrénaline s'emparait d'elle et elle ressortait dans un état d'euphorie. Depuis le début du collège, elle la faisait avec Gaël et ses copains du rugby, pas une fois ils avaient loupé l'événement. Le plus drôle pour elle, c'était de voir ces grands gaillards avoir peur et crier comme des enfants. Sans s'en rendre compte, elle regarda la poubelle près de l'entrée de la gare et rigola toute seule. Elle remonta sa capuche sur sa tête en revoyant un des gars courir tout droit vers la sortie et ne pas s'arrêter. C'est cette fameuse poubelle qui avait stoppé sa course quand il avait foncé dedans, ce jour là elle avait faillit se faire pipi dessus tellement elle avait rigolé. C'était en terminal, avant qu'ils ne partent tous à droite à gauche pour leurs études. Elle l'avait refait l'année d'après seulement avec Gaël, puis ni l'un ni l'autre n'était disponible pour revenir.

Sibylle tourna rapidement la tête en reconnaissant la voix de Leslie, puis avança à grandes enjambées en la voyant avec Romane. Elle n'avait pas envie de leur faire face, la comédie du bonheur ça allait bien deux minutes. Les entendre raconter à quel point leurs vies sont extraordinaires l'agaçait d'avance. D'ailleurs, elle avait une théorie sur ça, si les deux avaient autant besoin de s'afficher, c'est que leurs vies n'étaient pas aussi belle qu'elles voulaient le montrer, sinon elles seraient plus occupées à en profiter qu'à s'en venter, ou alors elles essayaient de se convaincre elles même. Sibylle les regarda avec leurs enfants autour d'elles, il y en avait un qui essayait de manger une branche du sapin de décoration, un autre qui hurlait dans sa poussette et le troisième venait de faire tomber un stand de bougie en tirant sur la nappe. Sibylle était sûr d'une chose, pour le moment elle n'était pas prête pour ça. Déjà, elle n'avait pas la patience de ramasser l'étalage avec le sourire, ni assez d'yeux pour et profiter du spectacle et surveiller un môme dévoreur de décor, et elle paniquerait à chaque pleur ne sachant pas ce que l'enfant veut. Mais elle avait surtout l'impression d'avoir encore beaucoup de chose à faire. Ces deux filles, qui ont le même âge qu'elle, avaient l'air de deux femmes matures, alors qu'elle avait encore l'impression d'être une ado. Elle passait sa vie dans son appartement à écrire sur des personnages fictif, à se nourrir de plats préparés et à sortir une fois par semaine pour remplir le frigo. Ce qu'elle voyait n'était pas encore sa vie, pas pour le moment, peut-être un jour ou non, elle ne le savait pas. Sa vie à elle, c'était d'écrire des livres et de profiter d'un rien. Sa vie c'était de pouvoir encore faire des conneries sans que les conséquences impactent l'avenir d'autre personne. Sa vie du moment, c'était d'espionner les gens avec son meilleur ami pour pouvoir écrire un livre que trois personnes liraient. Non, sa vie n'était pas de traîner sur cette place, mais plutôt d'aller rejoindre celui qu'elle avait traité comme de la merde la veille.



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