Chapitre 10 - Partie 2

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Dimanche cinq décembre deux mille vingt-et-un

Sibylle enfila rapidement son manteau alors que Nélio était parti payer ses consommations. Un simple échange de regard avec Gaël leur avait suffit pour qu'ils se décident à le suivre une nouvelle fois. Après avoir parlé de Cindy, le jeune homme leur avait dit qu'il devait passer à la maison de retraite pour aller aider à ranger l'activité du jour. Il était dévoué à son travaille et ça lui avait plus. Même s'il n'exerçait pas du tout dans un domaine qui allait l'aider pour son histoire. Même si lui était très extraverti et joviale, alors que Paulo serait plus calme et décidé, elle avait besoin de voir la passion qui l'animait, car son personnage aurait la même pour l'accueil des touristes.

Elle s'arrêta à la sortie du bar pour lui laisser un peu d'avance pour éviter de se faire repérer, ses mains attrapèrent les deux pans du manteau de Gaël et elle remonta sa fermeture jusqu'à ce qu'elle coince à cause de son épaule en écharpe. Ils se mirent ensuite en route, en silence et le suivirent. Plus d'une fois leur homme s'arrêta discuter avec des passants, ils avaient l'impression qu'il connaissait tous les habitants, alors qu'il était arrivé dans le village il y a seulement trois ans. Même eux qui étaient né et qui avaient grandit ici, ne connaissait pas la moitié des têtes, ça venait sûrement du fait qu'ils n'avaient jamais cherché à le faire non plus, leur brouette les avaient occupé pendant tout le collège et le lycée, puis ils étaient tout simplement parti.

Avec le chien entre eux, ils avancèrent jusqu'à la maison de retraite. Le bâtiment était d'un gris commun aux autres bâtisses, il y avait un petit jardin derrière qui était recouvert de boue et de neige fondue. Le lieu n'avait rien d'exceptionnel, mais il permettait de faire augmenter la moyenne d'âge du village et de créer quelques emplois.

Ils se décalèrent en courant derrière un muret quand ils virent Romane dans la salle de jeu qu'ils observaient à travers la grande baie vitrée. Sibylle enjamba le muret et vint se coller contre le mur du bâtiment. Elle se pencha un peu pour regarder par la fenêtre. Elle sursauta en sentant Gaël dans son dos. Son ami venait de lui faire peur tellement elle était impliquée dans son observation. Profitant que personne ne regarde dans leur direction, elle s'accroupit et passa sous la fenêtre pour avancer et changer de poste d'observation. Elle sursauta en s'écriant quand les lumières du jardin s'allumèrent d'un coup. Gaël s'était tétanisé à ses côtés. Un bruit de porte qui claque lui fit reprendre ses esprits et elle attrapa la main que son ami lui tendait. Ils traversèrent la court en courant comme des dératés et sautèrent le petit muret. Ils ne s'arrêtèrent de courir qu'en arrivant à la limite de la forêt où ils se cachèrent derrière des arbres. Sibylle posa ses mains sur ses genoux pour reprendre son souffle. Ses poumons la brûlaient et son cœur était à deux doigts d'exploser dans sa poitrine, sans compter sa vessie qui lui rappelait sa présence.

- Je pense qu'on a pas été repéré. Gaël regardait derrière son arbre.

- Plus jamais. Plus jamais, putain. Elle laissa son dos se poser contre l'arbre. Ça suffit les observations et on ne rentre plus dans des propriétés privés sans en être autorisé. Il va finir par nous arriver des bricoles.

- Je suis tout à fait d'accord. Il posa sa tête contre l'arbre et la regarda.

- On a passé l'âge pour ces conneries. Elle le regarda aussi et ils se mirent à exploser de rire d'un coup. La pression retombait. Leur course poursuite contre personne les rendaient euphorique et ils rigolèrent à plein poumon un bon moment.

- On rentre ? Gaël réajusta le col de sa veste.

- Carrément. Elle vint se mettre près de lui. J'ai encore beaucoup de chose à écrire et j'ai un personnage en plus à ajouter maintenant. Elle le regarda et lui rendit son sourire. L'idée du chien était vraiment bonne, il pouvait apporter pas mal de rebondissement. Mais elle ne pouvait clairement pas mettre dans son histoire une horreur comme celle la. Elle chercha du regard l'animal et se stoppa. Merde le chien ! Elle regarda Gaël qui réalisait. Ils avaient perdu le chien.







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