Chapitre 25 - Fin

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Mardi quatorze décembre deux mille vingt-et-un


Sibylle sursauta en entendant la sonnette retentir. Elle ouvrit les yeux et eu du mal à savoir où elle était. Quand son téléphone sonna sous sa couette elle se souvint qu'elle attendait une livraison. Elle jura et sauta de son lit. Son pied dérapa sur un pull qui traînait au sol et elle se mit à courir jusqu'à la porte d'entrée qu'elle ouvrit à la volée en criant pour que le livreur ne reparte pas. Elle enfila une paire de savate rapidement et le rejoignit sur le trottoir. L'homme l'accompagna jusqu'à l'arrière de sa camionnette qu'il ouvrit pour lui faire signer un accusé de réception et lui donner son bouquet de fleur. Le site n'avait pas menti, livraison en quatre heures. Elle plongea son nez dedans et profita de la douce odeur des fleurs qu'elle avait commandé en fin de nuit et qui arrivait juste à temps.

Sibylle sentit de nouveau les fleurs quand le livreur repartit et elle se mit en route. Elle pouvait le faire ! Elle pouvait encore effacer la soirée précédente. Elle secoua la tête en repensant qu'elle avait demandé à Gaël d'oublier ce qu'il venait de lui dire. Comment avait-elle pu ? Elle serra un peu plus son bouquet dans sa main. Elle avait passé la soirée à se demander pourquoi son ami était tombé amoureux d'elle ? Pourquoi ils ne pouvaient pas rester les mêmes meilleurs amis ? Ce n'est qu'à minuit passé, quand la colère avait fait place à la tristesse de perdre son ami qu'elle s'était posée la bonne question. Qu'est-ce qu'elle ressentait elle ? Ça lui avait prit encore trois heures pour arriver à sa conclusion. Elle était étalée en étoile de mer sur son lit et c'était relevée d'un coup. Elle l'aime. Et c'était une évidence. Elle était allé jusqu'à son bureau pour récupérer son téléphone et avait affiché la photo de leur balade en chien de traîneau, ce jour là déjà elle devait l'aimer. Puis elle avait fait défiler toutes les photos qu'elle avait prit pendant ces quinze derniers jours. Plus elle avançait dans sa galerie, plus elle s'en rendait compte. Tous les bons moments qu'elle avait passé c'était avec lui. Combien de fois elle avait repoussé l'écriture de son histoire pour passer du temps avec lui ? D'ailleurs est-ce que ses pannes d'écritures n'étaient pas des actes manqués pour être avec lui ? Mais on ne tombe pas amoureux en quinze jours, si ? Elle avait alors attrapé une photo d'eux avec leur brouette. Est-ce que ça datait d'avant ou est-ce que ça venait de leur tomber dessus comme ça ? Elle ne le savait pas et à trois heures du matin elle s'en foutait, elle voulait juste aller le voir et lui crier ces mots, lui dire qu'elle aussi elle l'aime et qu'il la rend heureuse. Elle était alors descendu et c'est en passant devant la fenêtre qu'elle s'était rendu compte de l'heure tardive ou matinale selon les points de vues, dans tout les cas elle ne pouvait pas se pointer chez lui maintenant. Elle était alors remonté dans sa chambre et avait commencé à réfléchir. Son ami, dont elle est amoureuse, était un grand fan des grandes déclarations et son cœur d'artichaut le rendait romantique au possible, alors elle devait faire quelque chose de grand. Elle devait lui préparer la déclaration épique qu'il avait toujours espérer entendre un jour. Elle allait lui faire la meilleure demande de premier rendez-vous qui puisse exister. Même s'il avait déjà commencé à casser son ordre des choses en lui disant qu'il l'aime. Elle avait sourit en repensant à cette conversation. D'abord une rencontre, puis un premier rendez-vous officiel, puis un baiser, puis un week end, puis la présentation aux amis, puis des vacances ensemble, puis à la famille, passer la moitié du temps chez l'un puis chez l'autre, puis emménager ensemble, puis avoir un chien, puis se marier et enfin le prêt immobilier. Leur histoire ne correspondait en rien à ce que son ami attendait et c'était sûrement la preuve qu'ils vivaient quelque chose d'intense et de réel. Elle souhaitait lui proposer un petit déjeuner comme premier rendez-vous, même si c'est quelque chose qu'ils avaient fait régulièrement, ça leur correspondait bien. Elle s'était ensuite creusée les méninges pour lui écrire sa demande sous forme de sonnet. Elle s'était prit la tête avec les rimes riches, les rimes pauvres, le nombre de pied. Roméo et sa scène du balcon pouvaient aller se rhabiller. Puis elle lui avait commandé un bouquet de fleur sur internet. Bouquet qui est magnifique et qu'elle était heureuse de sentir sur la route pour arriver devant cette porte. Celle qui la séparait de celui qui lui avait ouvert son cœur hier et qui lui avait permit d'ouvrir les yeux  sur ses propres sentiments.

Un livre de noëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant