Chapitre 10 - Partie 3

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Dimanche cinq décembre deux mille vingt-et-un

Sibylle n'en pouvait plus, elle en avait marre. Deux heures ! Deux heures qu'ils cherchaient ce stupide chien à travers le village. Ils avaient arpenté toutes les rues, tous les recoins possibles, fouiller le bar et ils étaient même retourné à la maison de retraite au cas où l'animal y serait resté, mais rien. Aucun signe de lui. Ils commençaient à désespérer. Seul des scénarios plus catastrophiques les uns que les autres leurs venaient en tête. Le chien aurait pu faire une mauvaise rencontre avec un autre un peu plus gros, il aurait pu tomber et se noyer dans la Dordogne, il pourrait s'être fait écraser par une voiture ou encore enlever, même si cette possibilité était la moins probable. Ils n'avaient aucune idée d'où est-ce qu'il pouvait être, ni même où est-ce qu'ils pourraient encore chercher. Mais ce qui était le plus inquiétant était le téléphone de de Gaël qui n'arrêtait pas de sonner avec le nom de sa mère qui s'affichait à l'écran. Il n'osait pas répondre, il ne pouvait pas. Ses appels ne pouvaient dire qu'une chose, ne le voyant pas revenir avec la prunelle de ses yeux, la voisine avait dû aller chez lui et avait dû prévenir sa mère. Si ça se trouve la vieille femme attendait là bas qu'il revienne en râlant ou pire, ne le voyant pas revenir elle avait peut-être fait un malaise et était parti à l'hôpital. Ils avaient le souvenir d'avoir vu un camion de pompier passer à toute allure en direction de la clinique. Ils étaient foutu. En plus d'avoir perdu le chien, ils étaient responsable de la dégradation de l'état de santé d'une vieille femme.

C'est pour ça, que même s'ils ne sentaient plus leurs pieds, s'ils étaient trempé par la neige qui tombait, ils continuaient à appeler kiki sous les moindres buissons. Quand un chat détala de derrière une benne à ordure, ils eurent un espoir de l'avoir retrouvé, mais ce ne fut pas le cas et ils durent se rendre à l'évidence, c'était foutu. Gaël se laissa choir sur un banc et sorti son téléphone qui sonnait de nouveau en affichant le nom de sa mère. Sibylle s'assit près de lui alors qu'il décrochait et se pencha un peu pour entendre ce qu'elle disait.

- Allô maman. Il bougea un peu sa main pour mettre le téléphone entre eux.

-Enfin tu me réponds, ça fait une heure que j'essaie de te joindre.

- Désolé, j'étais en silencieux. Pieux mensonge, mais ils n'étaient plus à ça près.

- Du coup on a mangé sans toi. Je sais que tu es grand et que tu fais ta vie, mais tu aurais pu au moins m'envoyer un message pour me dire que tu ne rentrais pas dîner, je commençais à m'inquiéter.

- Désolé maman. Il avait l'impression d'avoir six ans de nouveau et d'avoir loupé l'heure en jouant au ballon.

- C'est rien, mais la prochaine fois envoie moi au moins un texto.

- D'accord maman.

- Tu es avec ton frère ?

- Non, j'étais en ville.

- Je pensai que tu étais avec lui. Tu as tes clés pour rentrer ?

- Oui. Cette discutions était un supplice, mais au moins elle ne lui avait pas demandé en détail ce qu'il avait fait et il n'avait pas eu besoin de lui mentir plus.

- Super, du coup je ne te dérange pas plus. Bonne soirée mon chéri. Il y eu un petit silence. J'ai failli oublier, j'ai eu un coup de téléphone de la voisine. Voilà, ils y étaient, le moment fatidique arrivait. Elle était très contente que tu promènes son chien et m'a dis que tu pouvais le refaire quand tu voulais si ça te permettais de ne pas trop t'ennuyer à cause de ton bras. Et elle a aussi précisé que la prochaine fois tu pouvais sonner et entrer, tu n'étais pas obligé de le laisser dans le jardin.

- Le laisser dans le jardin ? Il se redressa et regarda Sibylle.

- Oui, elle ne savait même pas de tu lui avais ramené. C'est quand elle est sorti récupérer son chat qu'elle l'a vu. T'abuse quand même ! T'aurais pu sonner pour lui donner.

- Je sonnerai la prochaine foi. Il se releva et tendit son téléphone en l'air en exprimant sa joie silencieusement. Je te laisse maman, bonne soirée.

- Bonne soirée.

- Il est rentré chez lui. Il regarda Sibylle qui souriait de toutes ses dents devant lui. Il est rentrer chez lui ! De son bras valide, il entoura les épaules de son amie qui le serrait fort des siens.

- Saloperie de chien. Elle se redressa. Je crois que j'ai besoin de boire un verre maintenant.

- Moi aussi.

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