Chapitre 5 - Partie 2

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Vendredi trois décembre deux mille vingt-et-un

Sibylle s'assit en face de Gaël qui se débarrassait de son écharpe et de son manteau. Elle mit un moment à retirer le sien aussi, elle ne voulait pas que l'homme les remarque. En jetant un petit coup d'œil vers lui elle s'aperçut qu'il était en pleine conversation avec ses amis assit à la table d'à côté. Elle souffla un coup et se pencha sur la carte que le serveur venait de leur donner.

- Ça fait une éternité que je ne suis pas venu manger ici. Gaël fit glisser son menu sur la table pour essayer de l'attraper avec sa main valide.

- Moi aussi, je crois que ça à du changer deux ou trois fois de propriétaire depuis la dernière fois. Elle regarda les boisons. Le stress de leur petite escapade lui avait laissé la bouche sèche.

- Tu crois qu'ils font toujours une vraie truffade ? Il tourna son menu.

- J'en sais rien, mais j'en veux une ! Elle se mit à lire plus rapidement les petites lignes dans les spécialités de la région, qui regroupait toutes les régions où il y avait des patates et du fromage. L'homme qu'ils suivaient n'était plus sa priorité, elle voulait un plat qui la réchauffe du temps qu'ils avaient passé dehors, elle voulait un plat qui la cale pour tout l'après midi, elle voulait ce plat qu'elle ne mangeait jamais sur Clermont-Ferrand. Là ! Elle posa son menu pour lui montrer.

- Parfait. Il sourit au serveur qui s'approchait d'eux. Une truffade et une bouteille d'eau pétillante s'il vous plaît.

- Une truffade avec ... Elle se tourna vers lui. Vous avez quoi comme rouge assez tannique et épicé ?

- On a un cubi de Bourgogne. Le serveur nota leur commande.

- Ah. Du coin de l'œil elle pu voir Gaël qui se retenait de rire en se cachant dans les manches de son pull. Je vais prendre une carafe d'eau s'il vous plaît.

- Très bien, je vous amène les boissons de suite. Il récupéra leur menu et fit demi tour.

- Du vin en cubi. Elle leva les yeux au ciel. Ils n'aiment pas leur client ?

- Je sais pas, mais j'ai peur pour mon plat maintenant. Gaël se tut quand leurs bouteilles arrivèrent. On sait que Marco à des goûts de chiottes maintenant.

- Si la truffade est mauvaise il deviendra le méchant de l'histoire. Elle leur servit chacun un verre. A la tienne. Ils trinquèrent en regardant celui qui buvait un verre de rouge en mangeant une tranche de rosette.

- Toi qui me disais que les défauts faisait un personnage réel là on est servit. Il secoua la tête en le regardant retirer le grain de poivre de sa tranche.

- On pouvait pas rêver mieux. Elle souleva les épaules. En parlant de défauts. Elle se pencha vers lui. Tu m'expliques pourquoi tu es parti marché tôt ce matin en prenant le risque de tomber sur ton épaule au lieu de rester tranquille ?

- Je te l'ai dis, j'ai besoin de continuer à entretenir le reste de mon corps. Il banda on bras valide. Comment je fais pour garder la forme si je passe tout le mois à manger comme un glouton sans bouger ?

- Les deux truffades. Le serveur posa les assiettes sur la table. Bon appétit messieurs, dames.

- C'est une blague ? Il se pencha vers son assiette en parlant tout bas.

- J'ai envie de pleurer. Elle se pencha aussi au dessus de son assiette qui était plus garni de salade verte caoutchouteuse que du reste.

- L'époque de la cuisine de mamie Suzette ici me manque ... Il passa sa fourchette dans le petit cercle de pomme de terre. Y'a même pas de jambon sec.

- Et ce n'est pas servit dans le plat de cuisson ... Elle planta elle aussi sa fourchette dans une pomme de terre. Je ne voulais pas d'une assiette instagrammable, mais un plat qui fait du bien à manger. L'époque de mamie Suzette me manque aussi. 



...

Je souhaitais vous préciser que le mauvais restaurant est fictif. Pendant mon petit séjour de repérage du village, je ne suis pas tombé sur quelque chose comme ça. Je vous conseil même le restaurant "Chez pépé Jean", un régal, si jamais vous allez à Mont-Dore.

Un livre de noëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant