Chapitre 10 - Partie 1

19 1 0
                                    

Dimanche cinq décembre deux mille vingt-et-un

Sibylle attendait devant le bar en surveillant les trottoirs. Sa mère et ses collègues étaient déjà à l'intérieur et il ne manquait plus que Gaël.

- Salut. Son ami s'approcha d'elle avec un grand sourire.

- Re. Elle le détailla un peu. C'est quoi cet air de comploteur ?

- Quel air ? Il remonta un peu son bras valide contre son ventre.

- Qu'est-ce que tu caches sous ton manteau ? Elle se pencha un peu vers lui pour essayer de deviner ce qu'il essayait de dissimuler sous sa veste entrouverte.

- Le détail qui nous manquait. Il lui fit un clin d'œil. Je ne sais pas comment on a fait pour passer à côté de ça, alors que c'est un des premiers éléments d'une histoire de noël. Parce que dans les histoires de noël il y a toujours ... Il laissa un peu le suspense, puis sortit sa main de sa cachette. Un chien ! Il avança son bras vers elle pour qu'elle le voit mieux. C'est quand même pas à toi, la spécialiste du genre, que je vais apprendre ça !

- Mais c'est pas un chien ça ! Au mieux c'est un rat ! Elle rigola en tendant les mains pour récupérer la petite boule qui n'était pas très rassurée. Ah si, il a un peu de poils. Elle le colla contre son ventre et regarda les trois poils qui se battaient en duel sur le haut de son crâne ainsi qu'au bout de sa queue. Je ne savais même pas qu'il y avait des chiens aussi moche. Des chats sans poils oui, mais des chiens. Elle rigola en regardant mieux son espèce de pull ou manteau en imperméable, alors que la bête tremblotait dans ses bras. Je ne savais pas que tu avais ce genre de compagnie. Elle tira la langue à son ami qui leva les yeux aux ciel.

- C'est le chien de ma voisine. Je l'ai entendu aboyé ce matin, le chien pas la voisine, et direct je me suis dit qu'on était passé à côté du personnage principal des films de noël. Alors avant de venir je suis passé par chez elle, pour lui proposer de l'emmener en balade.

- Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de toi ? Elle le leva pour le mettre en face de sa tête. Ça tombe bien qu'on ait éliminé les randonnées des activités, parce que c'est pas le genre hyper sportif.

- Tu m'étonnes Perséphone. Mais t'es d'accord qu'il faut un chien dans cette histoire.

-Je suis d'accord. Elle s'accroupit pour le poser au sol. Mais peut-être pas un comme ça, parce que la on a l'impression qu'il va pas supporter les premières chute de neige.

- Un golden. Il posa sa main sur son épaule pour la secouer un peu. C'est un golden qu'il nous faut ! Le genre de chien trop doux et trop curieux en même temps. Le genre de chien qui l'air de rien va monter dans la mauvaise voiture et du coup un des deux protagonistes va fouiller tout le village pour retrouver son propriétaire. Le genre de chien qui va te retrouver alors que tu seras perdu au milieu de la montagne. Ou encore, le genre de chien qui va venir te voir avec un slip de son maître dans la bouche, alors que tu viens d'emménager et ça peut créer un moment comique.

- Tu devrais te mettre à écrire aussi. Elle se releva en rigolant. Tes idées sont pas mal.

- Ouai je sais. Il posa sa main sur sa poitrine et se dandina un peu. Je suis le futur lauréat du prix Guingamps.

- Du prix Goncourt, mais c'est presque ça. Elle rigola en regardant le petit chien attendre entre eux en les regardant. Mais un truc aussi moche peut être pas mal. Paulo peut s'embrouiller avec quelqu'un du village à cause d'un truc comme ça, genre une blague mal digérée.

- Carrément. J'adore cette idée !

- On rejoint les autres à l'intérieur et on y réfléchit en même temps ?

- Zé partit. Il attrapa la poignée de la porte, l'ouvrit et lui tint le temps qu'elle rentre avec le chien.    

Un livre de noëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant