Chapitre 2 - Partie 3

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Jeudi deux décembre Deux mille vingt-et-un


Sibylle se retourna en entendant son nom être appelé derrière elle. Elle n'eut aucun mal à reconnaître le garçon qui venait de l'interpeller, il n'avait pas changé. Il était déjà plus costaud que les autres au collège et au lycée, et sa carrure c'était encore élargie avec le temps.

- Gaël ? Elle s'approcha de lui pour lui faire la bise.

- Salut poids plume. Il se pencha en lui tendant la joue.

- Arrête avec ça. Elle rigola en remettant sa capuche à sa place.

- Certainement pas. Il rigola. Qu'est-ce que tu fais là ?

- Je viens voir ma mère. Elle pointa le bureau en face d'elle. Et toi ?

- Je venais chercher un certificat de naissance. Mais je pensais plutôt, qu'est-ce que tu fais à Mont-Dore ? Depuis quand la star de la ville est revenue au bercail ?

- La star ... Elle leva les yeux au ciel. Je viens passer les fêtes en famille et comme je n'ai rien de prévu du mois, je suis venu un peu plus tôt. Elle mit les mains dans ses poches. Et c'est plutôt toi la star de la ville, je n'ai écrit que quelques livres.

- Si on en croit les habitants, ils préfères tous dirent qu'ils y a un auteur plutôt qu'un sportif de connu, sûrement parce que je ne fais pas de ski. Ils rigolèrent en repensant à la fierté de la ville d'être une station de ski. Je viens de me faire opérer, alors avant de commencer ma rééducation j'ai un peu de vacance. Il lui montra son bras en écharpe sous son manteau.

- Tu vas pas me faire croire que tu t'es assagi et que tu vas rester sans rien faire un long moment ?

- Comme si j'étais quelqu'un d'immature. Il fit semblant d'être outré.

- Mais tu connais ce mot ! Elle posa elle aussi une main sur sa poitrine en ouvrant grand les yeux.

- Tout de suite parce que je suis un sportif je ne peux pas avoir de vocabulaire ? Et ouai je connais ce mot là aussi. Et toc ! Il lui fit une pichenette sur l'épaule.

- Je sais qu'il y a des sportifs qui ont du vocabulaire, cela m'étonne juste que toi aussi, personnellement, tu en ais. Parce que dans mon souvenir tu ne parlais qu'avec des grognements ou des mots techniques que personne ne comprenait.

- Des grognements ... Je ne suis pas un animal. Il se pencha vers elle.

- Arh brouette marche pas ... Elle se pencha vers lui. Arh, pas assez de boue ... Arh tu es pas assez lourde pour m'aider à m'entraîner.

- Tu peux pas dire le contraire, c'est pas avec tes trente kilos tout mouillé du collège que tu m'as aidé pour mes entraînements. Il se redressa.

- C'est ça change de sujet. Elle rigola. Mais qu'est-ce que tu t'es fait ? Elle lui montra son bras.

- Un choc pendant un match, mon épaule avait déjà prit pas mal de coups et celui ci l'a déboîté une fois de trop. Mais bon c'est les aléas du rugby. Il lui sourit. J'ai des coéquipiers qui sont en plus sale état que moi. Mais ce sport ne serait pas aussi amusant sans ça.

- Boom, ballon, boom ... T'as pas changé depuis la fin du lycée. Elle leva les sourcils en se penchant vers lui.

- Livres, râler, livres ... Toi non plus. Il se pencha aussi.

- T'as peut-être bien raison. Elle se redressa. Est-ce qu'elle n'avait pas évolué depuis son adolescence ? Certes, ces histoires étaient maintenant publiées et elle vivait de sa passion, mais ses centres d'intérêts étaient toujours les mêmes. C'est d'ailleurs pour ça que je suis là. Je dois écrire une histoire en urgence et du coup je viens m'inspirer de l'histoire extrêmement chiante de la collègue de ma mère.

- Tu piques les histoires des autres ?

- Non, je m'en inspire. Parce que là je n'ai vraiment pas le temps d'en inventer une.

- Pourquoi pas le temps ? Tu dois l'écrire avant la fin de l'année ? Il rigola.

- Pour le quinze décembre et je n'ai pas encore écrit un mot.

- Oh chaud ! Et bah mazette ça va pas être une affaire simple.

- Je suis d'accord. Du coup je vais te laisser, mais on se recroisera peut-être, je repars le trente.

- Je commence ma rééducation début janvier, alors sûrement. Il lui sourit. A plus dans le bus. Il tendit son index en levant son pouce vers elle, en la gratifiant d'un clin d'œil et d'un claquement de langue.

- C'est ça. Elle leva les yeux au ciel en souriant. Elle aurait bien aimé pouvoir discuter un peu plus avec celui qui à été son seul camarade au collège et au lycée, mais elle devait absolument écrire ce livre. Sa vie reprendrait après le quinze.

Un livre de noëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant