Chapitre 6 - Partie 1

20 1 0
                                    

Vendredi trois décembre deux mille vingt-et-un

Sibylle s'assit sur le muret alors que les deux hommes restaient devant elle sans rien dire. Le trajet avait été silencieux et un peu pesant. Édouardo regardait autour de lui pendant que Gaël levait les yeux au ciel.

- Qu'est-ce que tu deviens ? Elle sourit à l'homme qui tourna a tête vers elle.

- Je travaille dans l'informatique. Je suis ingénieur data. Il passa une de ses mains dans ses cheveux.

- Je ne savais pas qu'il y avait une boite d'informatique ici. Elle regarda Gaël qui fixait leur ancien ami.

- Je suis dans une boite de com. Il n'ajouta rien de plus en restant droit.

- Ok. Elle tenta de lui sourire. C'était un de tes collègues ? Elle pointa son pouce derrière elle.

- Le patron. Il souffla. Il ne sait pas que .... Je préfère qu'il ne sache pas.

- T'inquiètes, c'est pas à nous de lui dire. Elle sourit de nouveau.

- En gros t'es toujours dans le placard quoi ! Gaël mit ses mains dans les poches de sa veste. Comme au lycée quand on était ensemble.

- Je n'ai pas trouvé le bon moment pour en parler à ma famille. Édouardo se tourna vers lui. Alors je ne vais pas en parler au boulot avant.

- Je pensais qu'après qu'on se soit séparé à cause de ça, tu aurais fait bouger les choses pour que ça ne se reproduise pas. Il le fixa. Parce qu'on ne pouvait pas se voir ici au cas où on tombe sur quelqu'un de ta famille et on devait se cacher au lycée.

- Ce n'est pas que à cause de moi que ça c'est terminé. Tu n'as jamais voulu comprendre que je ne pouvais pas en parler chez moi ! Il se pencha vers lui en fronçant les sourcils. A chaque fois qu'on trouvait un moment pour se voir tu me le reprochais.

- Parce que j'en avais assez d'avoir le droit qu'à un baiser volé de temps en temps en se cachant.

- Je ne pouvais pas faire autrement. Il se planta devant lui. Est-ce que tu as essayé une fois de te mettre une fois à ma place ? Édouardo regarda Gaël droit dans les yeux. On a pas tous la chance d'avoir pu faire son coming-out sans que ça ne change quoi que ce soit.

- Et tu as quelqu'un en ce moment ? Sibylle allongea ses jambes devant elle. Elle voulait qu'ils puissent s'expliquer, mais la conversation tournait en rond.

- Pas en ce moment. Il se tourna vers elle. Et toi ?

- Pas en ce moment non plus. Elle n'avait jamais eut d'histoire sérieuse au lycée, à part Clément le frère de sa copine Coralie avec qui elle sortait plus ou moins pendants leurs vacances communes qu'elle passait chez eux, elle n'avait jamais été en couple dans la région, son premier vrai petit copain datait de sa première année de fac.

- Et toi ? Il se tourna vers Gaël. Toujours avec Romane ?

- Plus depuis longtemps. Gaël se tourna vers Sibylle qui rigolait. Quoi ?

- Je l'avais complètement oublié celle-là. Elle essaya de retenir son sourire. Pourtant elle m'a laissé un souvenir. Elle leva son petit doigt où une fine cicatrice se dessinait sur sa deuxième phalange.

- Vous vous êtes séparé après la fin du lycée ? Édouardo le regarda.

- Je suis resté à peine deux mois avec elle au début de la terminal. Il haussa les épaules.

- T'as pas vu la crise qu'elle à fait au self le midi après qu'il l'ait quitté parce qu'il ne voulait plus manger avec elle ? Je pensais que tout le monde l'avait vu. Elle rigola de nouveau en revoyant la jeune fille éclater son plateau au sol parce qu'elle n'avait pas pu s'asseoir à la table des rugbymans.

- Après que tu m'aie quitté j'ai arrêter de suivre ce qui te concernait. Il le regarda. Pourquoi ça n'a pas marché avec elle ?

- Elle était jalouse que je m'entraîne avec Sibylle, mais ne voulais pas m'aider. Elle ne voulait pas que je parle à d'autre fille et je l'ai largué quand elle m'a dit que ça serait bien que j'arrête le rugby pour pouvoir passer plus de temps avec elle. Il haussa les épaules. Pourtant je l'aimais, mais ce n'était pas suffisant pour elle.

- Elle m'envoyait des textos pour me menacer si jamais je traînais avec toi. Sibylle secoua la tête. A l'époque ces messages l'avait fait sortir de chez elle pour aller proposer à son ami de s'entraîner, chose qu'elle ne faisait pas avant. Maintenant elle trouvait ces gamineries drôle.

- Je la croise de temps en temps, mais j'imaginais pas qu'elle était comme ça au lycée. Il regarda sa montre. Je suis désolé, mais je vais devoir vous laisser, j'ai entraînement.

- Tu fais quoi ? Sibylle se redressa, elle allait peut-être enfin trouver l'activité qu'elle ferait faire à Marco.

- Du bowling. Il remit son écharpe en place. On se recroisera peut-être. Il leur sourit et se tourna.

- A bientôt peut-être. Sibylle lui sourit. Elle ne lui avait pas beaucoup parlé à l'époque, même si elle leur avait servit de couverture plus d'une fois, mais elle était contente de le revoir, de se replonger dans ces souvenirs qui composaient tout son monde avant.





Un livre de noëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant