Chapitre 18 - Partie 2

12 1 0
                                    



Vendredi dix décembre deux mille vingt-et-un

Sibylle relu le passage qu'elle avait écrit avant qu'ils ne discutent, mais ni trouva pas la magie du moment de la déclaration, le petit truc qui ferait que c'est évident qu'ils s'aiment et qu'ils vont finir ensemble pour toujours. Elle passa ses mains dans ses cheveux en râlant.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Gaël releva la tête de la carte de Chastreix qu'il essayait de dessiner pour illustrer l'histoire et proposer aux lecteurs de voir où se situent chaque lieu du livre.

- Je sais pas si ça marche et ça m'énerve. Je l'ai tellement lu et relu, que je ne vois rien d'exceptionnelle à ce passage.

- Tu fais comment d'habitude ? Il posa son crayon.

- Je laisse reposer mes histoires au moins un mois avant de m'y remettre, comme ça j'ai le temps de les oublier un peu et je vois tout de suite ce qui ne va pas. Elle regarda l'heure sur son téléphone. Mais là on a pas le temps. Le seul truc que j'ai pour m'aider c'est de les lire à voix haute pour voir comment ça sonne, mais je ne suis pas sûr de me rendre compte si un truc cloche.

- Tu veux que je t'aide ? Il repoussa sa feuille. Tu veux que je fasse un des personnages et toi l'autre ?

- Pourquoi pas. Elle lui sourit et installa l'ordinateur entre eux deux. Tu veux faire qui ?

- Marco. Je trouve que ça me va bien le rôle de l'homme qui vit au milieu de sa forêt et qui ne pensait pas trouver l'amour.

- Très bien, je suis donc Paulo, l'homme qui sort de nul part pour investir les lieux. Elle attrapa une feuille et un crayon. Je recopie ça vite fait comme ça tu gardes l'ordi et on pourra se mettre l'un en face de l'autre. Elle se dépêcha de recopier le dialogue.

- Je nous fais un peu de place en attendant. Il se leva et rangea sa chaise ainsi que les vêtements qui traînaient par terre. Je vais prendre la feuille si ça ne te déranges pas, comme je n'ai qu'un bras ça sera plus pratique.

- Pas de soucis. Elle se leva, lui tendit le papier et attrapa l'ordinateur.

- Zé parti. Il lu rapidement le dialogue pour se mettre dans l'ambiance.

- Alors, on se trouve le jour de noël. Ils viennent de faire plusieurs activités ensemble, ils ont sauvé le village. Tout va bien au pays des licornes et des arc-en-ciel. Paulo apporte des petits gâteaux de noël à Marco pour le remercier. Ils se retrouvent dans la forêt, parce qu'il est parti chercher un sapin au dernier moment. La neige brille au soleil, il fait froid mais pas trop, juste de quoi leur rosir les joues. Tu es prêt ?

- Je suis prêt. Il se pencha vers le bureau et attrapa un pot où un cactus végète tranquillement et fit semblant de le scier.

- C'est le chien de Marco qui repère Paulo en premier. Elle étouffa un rire en le voyant avec sa plante, puis attrapa un ours en peluche qui traînait et se racla la gorge. « Salut mon grand. » Elle caressa la tête du chien. « Dis moi où est-ton maître. »

- « Cannelle, cannelle ! » Il mit sa main en visière. « Où es-tu mon chien ? ».

- « Marco ? » Elle fit un tour sur elle même en se retenant de rire. « Marco tu es de quel côté ? »

- « Je suis ici ». Il se pencha pour caresser le chien. « Que me vaut cette visite matinale ? »

- « J'ai un petit quelque chose pour toi. » Elle attrapa son cahier qu'elle mit à plat sur sa main et lui tendit. « Pour te remercier. » Elle lui sourit de toutes ses dents et ils explosèrent de rire. « Pour te remercier ». Elle essaya de reprendre son sérieux. « De travailler avec moi, de m'avoir accueilli et m'avoir aidé quand tout le monde se mettait en travers de mon chemin. ».

- « Tu n'as pas à me remercier, c'est plutôt à moi de le faire. » Il attrapa le pot avec le cactus. « Je ne fête pas Noël habituellement, mais j'aimerai t'inviter à dîner ce soir si tu n'as rien de prévu. Pour te remercier d'avoir sauvé le village. » Il posa le pot sur son épaule. « J'ai même été chercher un sapin, parce que j'ai cru comprendre que c'était important pour toi. »

- « Merci il ne fallait pas. » Elle mit sa main sur son cœur. « Mer ... ». Là c'est le moment où le chien lui passe entre les jambes et le pousse vers Marco.

- Ok, mais avec mon bras en moins c'est soit le sapin soit toi. Il posa le cactus sur la table et passa son bras dans son dos. « Tout va bien ? »

- « Oui merci. » Elle baissa les yeux. « Merci de m'avoir rattrapé et pour ta proposition de dîner. »

- « C'est un plaisir de t'inviter à dîner. » Il serra un peu plus son bras contre sa taille. « Et si tu me le permets j'aimerai te faire une autre proposition ». Il la regarda dans les yeux. « Reste dans mes bras pour toujours. » Il se mordit la lèvre pour ne pas rire alors qu'elle levait les bras pour les passer autour de son cou en levant plusieurs fois ses sourcils.

- « OUI ! » Et là ils s'embrassent. Elle se recula. Alors ?

- Gênant nan ? Il se retint de rire.

- Putain je suis tellement d'accord! Elle mit ses mains sur son vissage. Comment ça peut être crédible ?

- C'est une histoire de noël. Il se retenait, mais la commissure de ses lèvres commençait à trembler.

- Oui mais quand même, ça ne se passe jamais comme ça dans la vraie vie. C'est trop cucul.

- J'aime bien les trucs cucul moi. Il posa sa main sur sa poitrine. Mais demander à un presque inconnu de jamais quitter ses bras, c'est vrai que c'est pas hyper crédible. Il s'assit sur le lit. Je sais pas moi, tu ramènes des fleurs et tu lui propose une sortie. Et s'ils se connaissent depuis un moment au mieux tu lui demande d'être en couple.

- Avec des fleurs ? Genre une demande en mariage pour être en couple.

- Y'a pas besoin d'un grand événement pour offrir des fleurs. Il leva les yeux au ciel. Et puis ça change un peu. Surtout si les deux sont un peu dans cet humour là, pourquoi pas.

- Ok. Elle s'assit sur sa chaise. Mais là ça n'empêche pas que ça ne va pas. Elle se remit devant son écran. Elle devait reprendre cette partie, son ami avait raison, c'était gênant.









Un livre de noëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant