Dimanche cinq décembre deux mille vingt-et-un
Sibylle regarda la carte que Maël venait de leur ramener, elle n'avait pas vu le temps passer et il était déjà minuit et demi, alors s'ils voulaient commander un dernier verre c'était maintenant.
- J'avoue qu'après ce croque-monsieur des plus fameux, je reprendrai bien un truc. Elle regarda la carte en s'essuyant les mains sur sa serviette.
- Des plus fameux ? T'es pas obligé de mentir tu sais. Gaël se tourna vers son frère. Une bière st'euplais.
- Des plus salvateur alors. Elle lui sourit. Je mourrai de faim. Je vais prendre une bière aussi s'il te plais.
- Vous avez de la chance que ce soit vous, parce que normalement je ne sers plus à manger à cette heure là. Maël récupéra les cartes.
- Heureusement que tu nous as nourrit. Ça aurait été du mauvais traitement d'enfant sinon.
- Du mauvais traitement d'enfant ? Maël leva un sourcil. Les services sociaux ne s'occupent que des mineurs, ton âge mental ils s'en foutent, tu devrais plutôt essayer à la spa. Il rigola avec Sibylle.
- Très drôle. Ha ha ha. Je suis mort de rire. Il leva les yeux au ciel en posant son coude sur la table. On a passé deux heures à chercher un chien dans le froid, alors heureusement que tu nous as fait un sandwich.
- Un croque-monsieur, pas un sandwich. Maël leva son index devant lui. Et pourquoi vous cherchiez un chien ?
- On a été promener celui de la voisine et il a disparu. Surtout qu'il est rentré chez lui directement.
- Il a disparu ? Son frère posa ses coudes sur leur table. Ça disparaît pas comme ça un chien.
- Il était pas attaché, on a détourné le regard et puis plus rien.
- Mais pourquoi vous l'avez pas surveillé ?
- Sibylle nous a fait prendre un autre chemin on va dire, et puis plus de chien.
- Comment ça je nous ai fait prendre un autre chemin ? Elle n'arrivait pas à voir où il voulait en venir.
- Tu as voulu aller voir par la fenêtre. Il tendit son index vers elle.
- Oui, mais il était sous ta surveillance. Tu pouvais m'attendre avec lui. Elle se pencha vers lui en sentant la colère monter en elle.
- Et j'aurais eu l'air suspect à attendre au milieu du trottoir sans bouger. Surtout quand on s'est fait repérer par les lumières. Il a peut-être disparu à ce moment là parce que tu les as déclenché.
- J'ai jamais demandé à ce que tu ramènes un chien à la base. On aurait très bien pu faire sans. Comment osait-il l'accuser alors que le chien était sous sa responsabilité ?
- Je voulais juste t'aider, parce que ça fait quatre jours que tu galères.
- Je ne t'ai jamais rien demandé. Elle se remit sur ses jambes d'un bon. Et si je n'ai rien écrit depuis quatre jours c'est parce que je perds mon temps avec tes plans pourri plutôt qu'à me concentrer. Elle récupéra sa veste sur le dossier de sa chaise, contourna Maël qui les avait écouté sans rien dire et sorti. Comment osait-il l'accuser d'avoir perdu le chien, alors qu'elle ne lui avait rien demandé. Elle sorti du bar en claquant la porte et râla quand de la neige tomba dans son cou. Elle en avait marre. Cette journée était un bon résumé de tout ce qui lui arrivait depuis qu'elle était revenu. Elle n'aurait pas du dire oui à sa mère pour revenir tout le mois, elle aurait dû en profiter pour voyager un peu. Elle aurait dû chercher une autre maison d'édition pour son histoire de noël, comme ça elle aurait pu écrire ce qu'elle voulait quand elle le voulait. Et surtout elle n'aurait pas dû aller déjeuner avec Gaël, ça lui aurait épargné deux paires de chaussures, un sac à main et son livre serait déjà à la relecture. Ses réflexions se stoppèrent quand elle sentit son pied glisser près du passage piéton. Son pantalon s'imprégna en quelques secondes quand ses fesses touchèrent le sol. Un cri de rage traversa ses lèvres et elle se releva pour rentrer chez elle en martelant le sol. Elle en avait marre de cette journée de merde.
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Un livre de noël
RomanceSibylle est de retour dans son village natal pour les fêtes de fin d'années. Elle pensait pouvoir profiter de son temps libre pour lire sous un plaid, boire des chocolats chauds et manger de petit gâteau à la cannelle. Malheureusement pour elle un c...