Chapitre 7 - Partie 3

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Samedi quatre décembre deux mille vingt-et-un

Sibylle entra dans le restaurant comme un zombie. Elle ne savait même pas comment ses jambes avaient encore la force de la soutenir. Elle ne rêvait que d'une chose, se laisser choir sur une chaise en vidant un tonneaux d'eau. Elle avait soif. Après avoir posé sa veste sur sa chaise, elle attrapa son verre et chercha la carafe d'eau. Elle sursauta quand Gaël reposa son verre sur la table, puis eut envie de pleurer en comprenant qu'il venait de boire directement au pichet, qui était à peine plus grand que leur verre. Elle héla le serveur pour lui en redemander un. L'homme lui sourit en lui répondant, mais elle savait que c'était faux. Dès qu'ils étaient entré dans le restaurant ils avaient comprit qu'ils n'étaient pas les bienvenu. En même temps il était déjà quatorze heure trente. Il n'y avait plus personne à part eux.

- Merci. Elle attrapa la carafe que le serveur venait d'amener et rempli son verre qu'elle amena directement à la bouche. Ça faisait du bien, tellement de bien. Elle avait l'impression de revivre et aurait pu écrire une poésie complète pour louer l'eau.

- On va vous en reprendre une et est-ce qu'on peut avoir un sac de glace aussi s'il vous plaît ? Gaël posa sa veste sur sa chaise et s'assit. J'en peux plus.

- Moi non plus. Elle se laissa tomber lourdement sur son siège. C'est quoi le problème des gens de partir sur une journée entière, pour marcher au milieu de nul part, surtout qu'on ne voyait pas grand chose avec les nuages ?

- Je ne sais pas. Il posa sa main sur son épaule pour la masser. Autant j'aime bien les balades, mais là c'est trop. Je pensais qu'ils allaient prendre les chemins qu'on prenait au lycée, qu'on en aurait pour trois quart d'heure, mais pas pour cinq heures! Il secoua la tête.

- Moi aussi. Je n'avais pas le souvenir qu'on partait aussi longtemps. Elle attrapa un bout de pain dans la bannette et mordit dedans. J'ai tellement faim, que je n'ai limite plus faim. Elle prit un autre morceau.

- C'est parce qu'au lycée je courrais que ça allait plus vite. Il prit un bout de pain aussi. Et toi tu étais perdu dans tes livres assises dans la brouette.

- C'était pas hyper confortable. Elle leva les yeux au ciel. Surtout quand tu décidais de prendre les chemins boueux et qu'on tanguait. Sans compter les fois où on s'est enlisé !

- Mais ça m'a permit d'avoir des jambes solides. C'était un super bon entraînement. Il leva son verre vers elle.

- Et moi de ne pas rester chez moi à inquiéter ma mère avec ma vie sociale qui frôlait le néant. Elle leva aussi son verre pour trinquer. Mais je pu ! Elle baissa les bras. C'est horrible, je me sens d'ici.

- Moi aussi. Il rebaissa son bras qu'il avait levé pour renifler son aisselle.

- On retire ça tout de suite dans la liste des idées de rendez-vous galant. Elle secoua la tête en mordant dans son pain. Comment tu veux avoir un moment romantique en puant le chacal comme ça ? Ça donne pas envie de se pencher vers l'autre pour l'embrasser. T'as plutôt envie de l'abandonner sur place et de te barrer en courant.

- Je suis d'accord. Il souleva un pan de sa veste. Comment tu peux penser à draguer alors que t'es trempé ? Je pensais plus à ma baignoire qu'à autre chose sur toute la route.

-Moi aussi. Elle se redressa pour reprendre son verre alors que le serveur revenait vers eux. Et à jeter mon sac à main aussi. Sérieux, si j'avais pas mes clefs de maison dedans il aurait volé dans un ravin.

- Encore un truc qui n'irait pas pour un rendez-vous. Il se redressa aussi. Tu peux pas amené un simple sandwich rassit et une bouteille d'eau pour draguer, alors imagine le poids du panier ? Parce que ça rentrerait pas dans un sac à dos.

-Mais oui, entre une nappe, des couverts, un plat si t'amènes une salade, le dessert, une bouteille de quelque chose. Elle leva les mains. C'est mort, tu marches pas plus de dix minutes.

- Exactement. Et puis c'est bien beau d'y aller, mais tu fais comment quand tu reviens et que tu pu des pieds dans tes chaussures ? Pire tu l'amour ! Il secoua la tête.

- Votre carafe d'eau, de la glace et les menus. Le serveur posa le tout sur la table et fit demi tour.

- On pu tellement qu'on l'a fait fuir. Elle attrapa la bouteille d'eau qu'elle partagea entre leurs deux verres. Pourquoi de la glace ?

- Pour ton genou nounouille ! Il amena son verre à sa bouche et le vida d'une traite. Je t'ai vu boitiller après être tombée.

- T'es le meilleur ! Elle attrapa le sachet qu'elle posa sur sa jambe après avoir fini son verre. Ça va toi ton épaule, tu t'es pas fais mal en tombant ?

- Je suis tombé de l'autre côté, alors ça va. Il attrapa un menus pour le lire. Encore un truc auquel on ne pense pas en allant se promener en rendez-vous galant. Il se pencha vers elle. Si y'en a un qui se blesse, la journée se transforme en cauchemar. Pas moyen de rentrer et tu gardes pas un bon souvenir.

- Ouep. Elle secoua la tête en regardant le menus. Elle n'avait pas avancé sur Paulo, mais au moins elle pouvait rayer rando sur sa liste d'activité.

Un livre de noëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant