Chapitre 24 - Partie 3

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Lundi treize décembre deux mille vingt-et-un


Sibylle se tourna sur le côté pour faire face à Gaël qui était dans la même position. Elle avait les yeux qui piquaient à force de regarder l'écran et les fesses engourdies d'être assise devant l'ordinateur. Ça faisait plus d'une heure qu'ils cherchaient un titre pour le livre. Le truc le plus simple leur avait prit un temps fou. Elle n'y avait absolument pas pensé et au moment de l'envoyer, elle avait relu le mail de son éditrice et elle avait percuté qu'elle lui avait déjà dit la veille. Ils n'arrivaient pas à trouver un truc original. De toute façon tout est déjà vu et revu dans le monde des livres de noël. « Un amour pour noël », « Petit papa noël je voudrai un mec super cette année », « Le miracle de l'amour », « L'amour sauve noël ». Et l'expérience de son ami dans le visionnage des films de noël ne les avait pas aidé parce que tout existait déjà. Plus ils cherchaient plus ils s'étaient affalés sur le lit. Leurs têtes étaient tellement proche l'une de l'autre qu'ils s'étaient chuchotés les titres, presque comme s'ils voulaient garder ça secret, comme s'ils partageaient une découverte scientifique qu'ils ne souhaitaient pas ébruité avant de l'avoir fait breveter.

- T'es prêts ? Elle se rapprocha de lui et le regarda dans les yeux.

- Je n'attends que ça. Il déglutit en soutenant son regard.

- Donne ta main. Elle tendit la sienne et attrapa ses doigts qu'elle descendit un peu plus bas dans le lit. Trois. Elle posa leurs index sur la touche entrée. Deux. Elle serra un peu plus ses doigts aux siens. Un. Ils allaient enfin le faire, envoyer la version final du livre. Go.

- Sibylle je t'aime.

- Hein ? Elle le sentit appuyer sur sa main pour faire partir le mail alors que son cerveau essayait de comprendre ses mots.

- Je suis en train de tomber amoureux de toi. Il planta ses yeux dans les siens. J'aime tout chez toi, tu es une fille super, tu es belle, drôle, intelligente. Je ne me suis pas sentit comme ça avec quelqu'un depuis ... Depuis ... Depuis jamais. Tu es la première à me faire ressentir un truc aussi fort. Avec toi j'ai l'impression d'être entier, d'être une meilleure version de moi même. Il croisa ses doigts aux siens. Et je suis certain qu'on vivrait un truc magique. On est les mêmes, tout en étant différents, on se complète et se comprend. Maintenant que je le dis à voix haute ça me parait évident et je comprends pourquoi je ressens des choses aussi forte pour toi. Il rigola. T'embrasser seulement comme un ami fut un supplice pour moi après coup. Je ne pensais plus qu'à recommencer et c'est comme ça que j'ai comprit. Il pinça un peu ses lèvres. Je suis amoureux et je voulais te le dire.

- Mais ... Elle se recula vivement. Non ! Elle s'assit dans le lit. Tu peux pas ... c'est pas possible ... Elle le regarda durement. On est ami. On est de bon ami, mais c'est tout. Elle était perdu, elle ne comprenait pas. Pourquoi il lui disait ça ? Il était son idiot et elle son poids plume et rien d'autre. Il ne pouvait pas être amoureux. Il ne pouvait pas l'aimer d'une autre façon dont elle elle l'aime. Seulement ami. Elle se releva alors qu'il s'asseyait dans le lit. Pourquoi tu dis ça ? Pourquoi tu ne veux plus être ce qu'on est ? Elle se mit à tourner en rond. Pourquoi ils ne voulait plus de ce qu'ils sont ?

- Sibylle je veux être plus que ton ami. Il se releva. Je t'aime plus que ça.

- Ça n'arrivera jamais. Elle s'avança vers lui et posa ses mains sur ses épaules. On est des amis. Elle planta ses yeux dans les siens. Je ne sais pas pourquoi tu as pensé ça, mais c'est pas grave, ça ne change rien. On ne va pas se quitter, pas perdre ce qu'on a, je peux faire comme si je n'avais rien entendu. Elle leva une main qu'elle posa sur sa tempe. Hop oublié.

- Non. Les larmes dévalèrent sur ses joues alors qu'il posait sa main sur la sienne pour la décrocher. C'est trop intense pour être effacé. Tu dois avoir un cœur de glace pour me demander ça. Il lâcha sa main. Je t'ai dans la peau et mon cœur ne bat que pour tes sourires, alors tu ne peux pas me demander d'oublier ce sentiment si fort qui me rend heureux à chaque fois que je suis avec toi. Il fit demi tour sur les talons et se dirigea vers la porte.

- Ne pars pas. Elle le regarda avancer. Tu ne peux pas détruire notre amitié et partir comme ça. Elle sentit son cœur se serrer un peu plus à chaque pas qu'il faisait vers la sortie. Gaël ! Son appel resta sans réponse alors qu'elle entendant les marches de l'escalier qui lui indiquaient que son ami partait. Il ne pouvait pas détruire le truc qui les unissaient, la chose spéciale qui les reliaient depuis toujours et qui les faisaient se retrouver plus intensément à chaque fois et plus particulièrement celle-ci. La colère et la tristesse faisaient rage en elle, entre l'abandon et la perte de son ami, elle ne savait pas quoi penser. Pourquoi partait-il, alors qu'il est le seul à qui elle n'ait jamais autant tenu, bien plus qu'aux petits amis de passage qu'elle avait pu avoir ? Pourquoi avait-il tout détruit ?


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