Un livre de noël

Chapitre 17 - Partie 1

Jeudi neuf décembre deux mille vingt et un

Sibylle sorti son cahier ainsi que son ordinateur pendant que son frère allait au bureau pour récupérer les livres à ranger. Elle s'installa sur sa chaise pendant que son pc s'allumait. Elle devait avancer sur son livre, ça devenait urgent. La matinée ne lui avait servit qu'à reprendre son plan, certains paragraphes qui ne lui plaisaient plus, à modifier des dialogues, en gros elle avait tourné en rond sans avancer. Dès qu'elle essayait de s'y mettre, elle bloquait et elle repensait à certains passages qu'elle voulait modifier. A cette allure son histoire n'avançait pas et ne serait pas prête avant le noël suivant.

- T'as fini par craquer et par revenir ici ? Gaël lui sourit et vint s'asseoir près d'elle.

- J'avance à rien à la maison et un démon m'a dit, et je cite : « Il n'y a qu'à un endroit dédié aux livres qu'on peut écrire un livre ». Il a passé la matinée à venir me le répéter, alors j'espère qu'ici il me laissera bosser en paix.

- Dans ton texto, tu me disais que l'histoire ne tenait pas debout, qu'il fallait tout reprendre, mais tu ne m'as pas parlé d'Idris.

- C'est vrai. Elle baissa la tête. Cette histoire commençait à la rendre folle, elle avait même pensé à appeler son éditrice pour lui dire qu'elle abandonnait. Il y a un truc qui cloche dans l'histoire, je ne voyais pas d'où est-ce que ça venait et ça me rendait chèvre. Mais ! Elle se pencha vers lui. J'ai compris ce que c'était en venant ici. En voyant le panneau de direction pour la Bourboule ça m'est venu comme une évidence. Elle ouvrit son cahier sur une page vierge et attrapa un stylo. Il y a trois composants principales dans une histoire. Les personnages. Elle nota le mot sur sa feuille et l'entoura. Pour ça on est bon, on a nos deux zigotos. L'intrigue. Elle le nota sur la même ligne de l'autre côté de la page. Pour ça ça va aussi, le contexte de pourquoi ils sont là tous les deux, la rencontre catastrophique, le truc qui va les obliger de se côtoyer, le moment où ils tombent amoureux, et cetera ... Et là il nous manque le troisième pilier de l'histoire, l'univers. Elle le nota sur la ligne en dessous et au milieu des deux autres. Ce sont ces trois fondamentaux qui nous donnent l'histoire. Elle marqua une croix dans le petit espace qui se forma à la croisée des trois cercles.

- Qu'est-ce que tu appelles l'univers ? Il se pencha sur la feuille pour essayer de comprendre.

- Le lieu où se déroule l'histoire. Là on a pas besoin de faire quelque chose de complexe, on a pas besoin de créer un univers complet. Il nous faut seulement un village pas trop petit, parce qu'ils doit y avoir des activités à faire, ni trop grand, parce que les habitants doivent se connaître. Il faut que ce soit en montagne, parce qu'il n'y a pas suffisamment de neige ailleurs en décembre.

- C'est ce que tu avais décidé des le début, alors je comprends pas trop pourquoi ça te bloque maintenant ?

- C'est parce que je n'arrive pas à imaginer ce lieu. Elle se redressa. Habituellement, quand je ne créer pas de toute pièce le lieu, je vais visiter l'endroit où se passe mes histoires pour réussir à contextualiser tout ça. Et là c'est le néant. J'arrive pas à voir où est-ce qu'ils vont se rencontrer pour la première fois, comment vont être agencé leur maison ?

- C'est vraiment important dans l'histoire de savoir tout ça ? Il se redressa en la voyant froncer les sourcilles. Désolé si j'ai dit une grosse connerie, j'essaie seulement de comprendre.

- Non c'est pas hyper important pour que le lecteur comprenne l'histoire, la plupart du temps le nom des villes n'est même pas donner, au mieux il y a celui de la région. Mais moi ça me bloque pour écrire. Si je n'arrive pas à les imaginer se déplacer et interagir avec l'espace qui les entour, je n'arrive pas à les faire interagir ensemble.

- Ok. Il posa ses mains sur la table. Alors aujourd'hui on va chercher un endroit où l'histoire va se passer. Il lui sourit.

- Ça m'aiderait énormément. Elle lui sourit aussi. Elle avait bien fait de lui demander de venir. Lui expliquer ce qui la bloquait lui permettait de mettre les bons mots dessus et du coup de trouver une solution.