Chapitre 20 - Partie 2

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Vendredi dix décembre deux mille vingt-et-un

Sibylle leva les yeux au ciel et se tourna vers son verre quand elle vit Miguel arriver dans leur direction. Elle bu une gorgée quand le garçon s'accouda près d'elle.

- Alors t'as réfléchi à la proposition de tes parents ? Il fit tourner les glaçons dans son verre.

- Quelle proposition ? Elle ne comprenait pas où il voulait en venir et elle n'en avait pas envie non plus.

- Celle qu'on soit un couple. Il fronça les sourcils. Ma mère pense que tu ne seras pas tout de suite une bonne épouse, mais mon père lui à dit que tu apprendras, de toute façon tu n'auras pas trop le choix, il faudra bien tenir la maison.

- Quoi ? Elle n'en croyait pas ses oreilles. Comment il avait pu croire un seul instant qu'elle était intéressée ? Même pas par lui, mais par cette situation. D'où elle allait devenir une femme au foyer ? Ce n'était pas pour elle. Peut-être que certaines femmes se sentaient bien dans ce rôle, mais ce n'était pas pour elle. Attendre que le bonhomme rentre et mette les pieds sous la table, non merci. Mais t'es pas bien !

- Ne va pas croire que tu me plais, mais il ne reste plus beaucoup de choix dans la région et ton horloge biologique tourne. Il va falloir penser à se bouger, si tu veux des enfants avant la date de péremption.

- Mais ... Elle n'en revenait pas. Comment pouvait-il lui sortir des horreurs pareils l'air de rien ? Elle sentait monter la colère en elle. Elle pensait à ces femmes qui n'arrivaient pas à avoir d'enfants et pour qui ces paroles pourraient être blessante. Ne t'inquiètes pas pour moi. Elle se pencha vers lui, elle voulait lui faire mal, assez mal pour qu'il ne ressorte jamais de parole aussi blessante et qu'il ne puisse jamais détruire qui que ce soit. Le seul désespéré ici c'est toi, sinon tu ne perdrais pas ton temps à venir me voir. Tu sais quoi ? Elle serra son poing. Je suis certaine que même ta main ne veut pas de toi tellement tu es creux et insignifiant.

- Si tu veux remplacer ma main il n'y a pas de problème. Il lui sourit. Je ne suis pas contre si tu veux simplement qu'on échange nos fluides.

- Ça ira, mais non merci. Elle secoua la tête, ce gars est un cas désespéré. Il ne comprendra jamais. Il restera dans sa connerie, sans jamais se remettre en question. J'ai déjà quelqu'un. Elle lui sourit et attrapa la main de Gaël qui suivait leur échange derrière elle. Je n'ai pas besoin d'un mec qui à besoin de sa maman pour trouver quelqu'un qui pourrait le supporter. Elle se leva et entraîna son ami avec elle sur la piste de danse improvisée. Je suis désolé, je ne t'ai pas demandé ton avis, mais il m'a mit en colère et j'ai choisit la facilité.

- T'inquiètes poids plume, si je peux aider, je suis ton homme. Il lui sourit, mais n'arriva pas à lui faire décrisper la bouche. Écoutes. Il posa sa main sur son épaule. On a réussit ce qu'on voulait quand on était ado, quitter cet endroit où tout le monde est l'ex de tout le monde tellement c'est petit. On ne voulait pas se retrouver à vingt-cinq ans avec deux mômes et un crédit. On avait des rêves et on les a réalisé. Il lui sourit.

- T'as raison, mais ça ne m'empêche pas d'être énervé. Il se prend pour qui ? Le gars il pense que tout lui est dû. Et c'est impossible de discuter avec lui.

- C'est vrai, c'est impossible de discuter avec lui, alors tu as bien fait de couper court en lui disant qu'on sort ensemble, sinon ça t'aurais gâché la soirée. Il restera toujours un pauvre type et nous on est à des kilomètres de lui. Il se pencha vers elle. Alors maintenant, si tu le veux bien. Il posa sa main sur son torse. En tant que petit ami idéal je vais tout faire pour qu'il ne te gâche pas la soirée et je vais remplir mon rôle de décolérisant.

- Tu vas faire quoi ? Tu sais que ce mot n'existe même pas ? Elle le regarda s'éloigner et passer derrière le bar. Il avait raison. Ça ne lui servirait à rien d'essayer de le raisonner. Elle n'allait pas gâcher ses vacances pour un mec qu'elle ne reverrait pas de sitôt. Elle releva la tête en entendant les premières notes de « Sexy pour moi de Tragédie ». Son ami revenait avec le sourire de celui qui vient de faire un coup en douce.

- Cette soirée, c'est pour toi et moi. Il leva plusieurs fois les sourcils.

- Faut que ça slam, ne me déçois pas.  Elle leva les bras en même temps que les autres personnes sur la piste et commença à bouger en rigolant. Elle ne comptait même plus le nombre de fois où ils s'étaient déhanchés sans comprendre le reste des paroles quand ils étaient petit. Son ami remplissait parfaitement son rôle de décolérisant.





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