Chapitre 4 - Partie 3

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Vendredi Trois décembre deux mille vingt-et-un

Sibylle récupéra la tasse de café que la serveuse venait de lui donner en la remerciant. Elle sourit quand elle vit Gaël arriver avec une feuille de papier et un stylo quatre couleurs.

- Madame est servie. Il lui tendit ses trouvailles. Mon frère n'est pas là, mais il y a toujours de quoi faire derrière le comptoir.

- Je ne savais même pas qu'il avait reprit ce bar. Elle plaça la feuille devant elle.

- Ça lui a prit sur un coup de tête pendant qu'il était en Australie. Il a bossé par hasard dans un bar là bas et ça l'a décidé à faire des études de gestion par correspondance pendant son année de voyage du coup pour pouvoir en ouvrir un ici. Et il est tombé au bon endroit au bon moment, car celui-ci était à reprendre.

- Tout c'est bien goupillé. Elle lui sourit. Et nous ça nous permet d'avoir une feuille pour faire les fiches perso.

- Exactement. Il se pencha vers elle en buvant une gorgée de café.

- Alors notre petit Marco ... Elle relu la serviette. Description physique, on ne va pas chercher bien loin, on va garder l'original. Homme d'un mètre soixante-quinze, cheveux blond court, yeux marron, assez svelte, pas de signe distinctif.

- Tu veux pas lui rajouter une blessure de guerre ? Il reposa sa tasse.

- Pas pour le moment, je verrai bien en écrivant. Genre un doigt en moins en travaillant ou un truc comme ça, je verrai si j'ai besoin de le rendre attendrissant.

- C'est à ça que servent les blessures, je prends note. Comme ça je jugerai le prochain auteur qui fait ça.

- Parce que tu sais lire toi. Elle releva les yeux vers lui.

- Très drôle. Il se pencha en lui tirant la langue. Très très drôle.

- Oui je trouve. Elle lui sourit. Et on ne fait pas ça que pour les rendre attendrissant, un accident peut expliquer un certain comportement, un traumatisme si tu préfères. Ou alors ça peut être quelque chose qui est de naissance, parce qu'on a pas tous la chance de naître avec deux bras et deux jambes, dans ce cas ça permet aussi de représenter les personnes qui sont dans ce cas, parce qu'elles sont toutes aussi légitimes que les valides de vivre des aventures ou d'avoir des problèmes autres que ceux liés à leur handicape, et ça permet de montrer aux valides que tout le monde n'est pas pareil, parce qu'on a vite tendance à l'oublier. Monter un escalier n'a rien de spécial pour toi ou moi et on ne réfléchit pas quand on le fait, alors que pour d'autres c'est une épreuve, qui malheureusement, peut être infranchissable pour certains.

- J'avais pas pensé à ça. Il pinça ses lèvres.

- C'est naturelle pour les personnes qui n'ont pas ces problèmes de penser que tout le monde est pareil, je ne dis pas que c'est bien, je dis seulement que c'est dans notre nature. Regarde mon frère, il est toujours trop heureux de voir une autre personne avec le syndrome de Down à la télé. Elle se repencha devant sa feuille. Revenons à Marco. On a dit qu'il fabriquait des maisons écolos à partir de matériaux de la région. Elle se stoppa un instant. Tous corps de métier. C'est un livre de noël, on peut se permettre de le rendre un peu surhumain, ce n'est pas le point le plus important de l'histoire.

- Du coup on peut lui donner des pouvoirs ? Il se pencha vers elle.

- Nope. Elle secoua la tête en souriant. Allez concentres toi on a du boulot. Elle se repencha sur sa feuille, il devait finir la fiche de Marco et remettre celle de Paulo au propre. Elle en était qu'au début du processus de création de son histoire et elle avait encore beaucoup de travail.

Un livre de noëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant