Chapitre 4

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Tout avait un goût de déjà-vu. Ce manque dans son corps semblait anormalement rangé. Et l'ambiance de son appartement l'étouffait. La cheminée grise était entourée de nombreux chandeliers, bougeoirs et bibelots en verres, alors que le pourtour de sculpture blanche dessinait des arabesques luxueuses, un chat en statue de bois ornait ce semblant d'étagère. Les lampes jonchaient les coins les plus stratégiques pour donner plus de lumière. Le lustre en cisaille grise, regroupé en de jolies ampoules pointues donnait une vue magnifique sur son plafond aux dorures de fantaisies dans une imitation presque moyenâgeuse de la pièce en y apportant une forme de profondeur. Les divers canapés de couleur habillaient le parquet vermoulu et vernis de la pièce, alors que la table basse en plein milieu s'habillait d'une multitude de roman demeurait au milieu de la pièce. Il souffla une tasse à la main. Regardant par les fenêtres en bois ancien la ville qui ne voulait pas s'endormir ce soir. Les lys et quelques plantes vertes donnaient une sorte de touche végétale anodine, qui en fait, après mûres réflexions rendait une jolie touche d'extase. Il posa son coude contre l'accoudoir, enfonçant son poing contre sa joue. Soufflant l'air de désespoir. Le tourne disque vintage laissait ce vinyle parcourir d'un son magnifique les murs blancs et sans émotions de la pièce.

Les tableaux d'acryliques dessinaient de vaste autoportrait, un de ces arts illusoires qui apparaît avec cette touche exotique et classique dans l'environnement de solitude qu'il ne connaissait que trop bien. L'encens de la pièce envahissait ses poumons, alors que sa boîte de cigarette paraissait dormir. Rindo expira, que lui prenait-il... il se sentait seul, alors qu'il en avait pourtant l'habitude. Ressentir ça, c'est se sentir un peu trop bête. Il ouvra finalement sa fenêtre, inspirant tout l'air frais de dehors, alors que le bout de sa cigarette lui s'éteignait.

Le son du diapason sonnait son existence. Pour une fois, elle semblait être juste, ses désirs divaguaient de temps à autres. Il pensait à ce garçon, il voulait être près de lui et il voulait goûter à la chaleur de son corps ; le goût de ses lèvres fruité, l'odeur de miel dans ses cheveux, et son souffles boisés des substances illicites qu'il avait reniflé. Oui, il voulait voir ce rosé. L'ange au nom de Sanzu le rendait étrangement bizarre. Comment pouvait-il soulager ce manque, tout avait à présent un nouveau goût, tout lui paraissait nouveau, mais tout ça lui était avant toute chose lucide étrange... ce rêve le suivait encore, il aurait dû abandonner son frère, et éviter d'aller chercher les noises à ce pauvre homme qui n'avait que sa fille pour payer sa dette. Était-il quelqu'un de sale ? Sûrement. Il devenait son propre ennemi, il en était devenu un fou sadique. Il devenait fou dans son propre jeu.

Sanzu ne semblait pas avoir peur de lui. Et il voulait bouger de son appartement. Cependant, il n'en avait plus le courage. Sa tête lui demandait du repos, alors que son cœur lui souhaitait recroiser ce bel être de manière aléatoire. Sa porte se mit à laissait le son d'un écho peu agréable. Quelqu'un vint troubler la quiétude maladroite de ses pensées. Il ne voulait pas répondre.

- « Rin, ouvre-moi ! » dit une voix derrière la porte, alors qu'il faisait le sourd. Il laissa volontairement un silence coupant la musique dans la pièce, s'approchant de la porte. « Rindo ! Ouvre cette putain de porte ! » s'exclama plus vulgairement cette personne qui tambourina le pauvre morceau de bois.

Le blond aux mèches eut une courte réflexion, s'il n'ouvrait pas cette porte, cette personne la casserait. S'estimant chanceux que le premier coup n'a pas été fatale à cette porte, il l'ouvrit brutalement. Un blond accompagné d'un groupe de garçon, le sourire aux lèvres, lui fit signe de la main. Puis il le vit ce jeune homme de l'opéra, ses yeux verts s'étaient posés dans les seins, alors que ses cheveux roses étaient quant à eux attachés en une queue mal faite.

- « Tu veux quoi, Mikey ? »

- « Tu n'étais pas au Bonten, Ran m'a dit que tu faisais la gueule, et Koko m'a dit que tu voulais lui voler Inui. Alors en tant que commère... je suis venu ! » annonça-t-il fièrement, arborant un sourire sur ses lèvres.

𝘕𝘰𝘵𝘦 𝘦𝘵 𝘔𝘦́𝘭𝘰𝘥𝘪𝘦  | ʳⁱⁿᶻᵘ | Note et MélodieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant