Chapitre 18

147 24 174
                                    

Le temps était contraire à lui. Le soleil brillait dans le ciel azur. Les nuages se baladaient dans la brise de matin, le froid venait frapper les visages piétinants dans les rues. Il y avait comme un vestige de tempête qui remuait un couteau dans cette plaie nouvelle et douloureuse. Tout était comme emplit de rage délirante. Les boulevards étaient animés. Tout semblait heureux, mais à la fois pathétique. Et lui, non. Son corps ne lui répondait même pas, il ne réfléchissait plus. Ses muscles étaient comme endormis. Ses nerfs s'affaiblissaient à chaque fois qu'il voulait s'en aller. Susciter l'émotion et attisait la pitié ; c'était ce dont à quoi il penser pour lui-même. Pourtant ses sentiments lui faisaient mal. Son œil tremblait, les nerfs en lui avaient mal, son cœur le martelait, son dégout le révulsait. La douleur dans son corps était immesurable. Émut vivement, le goût fruité du tabac mélangé à cette boulettes vertes lui faisait du bien. Il avait recommencé. Usé au malheur. Drogué au malheur. Miné au désespoir. Il n'aimait pas le goût de la tristesse en lui. Sanzu fixait la fenêtre ouverte. L'air frais caressait ses cheveux roses. Ils virevoltaient, ses longs cils blancs se fermaient dans une fausse joie qu'il croyait avoir, ses yeux verts dilataient, brouillaient sa vision. Il délirait.

Et si rien n'existait... qu'est-ce donc de se sentir misérable, quand on dit à l'être que l'on aime que ce n'est pas le cas ?Monstrueux.  Il était pitoyable... comment se sentir quand on voit pleurer cet être cher à notre cœur ? Ni plus, ni moins que lamentable. Que pensait-il quand il était lucide... qu'il était médiocre. Les rideaux de la pièce se faisaient emporter dans le souffle froid. Les papiers dans la pièce volaient sur le bureau, lui était assis dans un canapé. Son regard était vide. Dénudé d'émotion. Il ne regardait rien. 

Les maladies sont multiples, mais celle de l'émotion et nuisible, nocive... toxique. Ce qu'il prend en dose excessif, ce n'était pas que de la drogue. Non, il s'agissait de vapeurs d'émotion. Un intérêt parti, son amour meurt, il en crève de douleur. Un trouble dévastant, et il voulait tout simplement remonter dans le temps. Il ne dormait pas, ou plus. Il lui manquait quelque chose. L'état de perte se manifestait trop fort, trop longtemps. Son remède devenait mortel, son chagrin fatal... en lui, cet abandon était cruel. Mais il l'avait cherché. Et il l'avait même blessé. Rindo frôla son esprit, avant qu'il ne reprenne un vapeur toxique. Cette pensée s'estompa.

État de trouble, agitant des multiples causes. Tout était venu de manière brusque, les tremblements, rougeurs... était-ce pour du faux ? L'accélération cardiaque, tous ses hormones libérées... ces troubles physiques et psychologiques agréables, pouvaient devenir aussi cruelle que ça ? Le faible saisissement d'une sensation brève, l'ébranlement d'un frisson fort dans l'échine qui remue le cerveau. Et si cette émotion excitante, il la refoulait. Quand il se dopait, il ne ressentait pas cette extase. Sans lui, ce n'était pas pareil. Pourquoi l'aimait-il même. Une expérience psychologique qu'il n'aimait pas. Un défaut qu'il ne comprenait pas. Complexe et intense. Le début brutal durait brièvement en de courte palpitation dans son esprit, piquant l'émoi lourd qui se cachait en lui. Pourtant cette sensation de brulure prenait ses lèvres immobiles qui servait à l'embrasser en temps ordinaire. Cette douleur en lui. Elle n'était pas comme les autres. Une crainte fictive provoquait en lui un vif sentiment qu'il lui donnait la rancœur. Son jugement changeait constamment. Finalement, en disant qu'il ne l'aimait pas ; il s'était fait mal aussi. La souffrance, le plaisir, le bien superficiel, les émotions... tout est si douloureux.

Sanzu n'était pas chez lui... ou il faisait semblant. En fait, il se sentait vide. Dénudé de toutes formes de sentiments. Son corps était désertique, rien ne pouvait le calmer, rien sauf lui... comment se sentait le rosé ? Mal. Dans l'horrible passion dévorante.

Emplit de chagrin. Une tristesse immense naissant dans cette belle mélancolie. Cette mauvaise humeur, souffrait en lui. Il avait tout simplement envie de crier. Son cœur s'écœure seul sans raison. Le tintamarre infernal le laissait se droguer de passion. Le rosé se décevait lui-même. Il avait repris ces mauvaises habitudes de se renfermer sur lui et d'écouter ses pulsions. Toutes plus étranges les unes que les autres. Qui le savait à part tous ses amis... personne. Mucho arriva dans ce qui ressemblait à un bureau. Le regard vert en manque de vie de son ami ne le déconcerta pas. Il s'assit à son bureau, fixant celui-ci.

𝘕𝘰𝘵𝘦 𝘦𝘵 𝘔𝘦́𝘭𝘰𝘥𝘪𝘦  | ʳⁱⁿᶻᵘ | Note et MélodieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant