Chapitre 55

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On vous a déjà présenté ce qu'est l'envie de spectacle. Le Bonten s'était apprêtait de manière plus luxueuse ce soir. Il avait vêtu l'une de ses robes de velours qui scintillait dans l'espace de cette belle et lente atmosphère musicale bercé par le timbre musical d'une harpe. Habillez-vous en costume, parez-vous d'un smoking noir, nouez votre cravate sobre. Et permettez-vous ainsi de vous éprendre par l'aisance luxueuse de la musique frêle qui résonne dans l'espace. Oui, ce soir, il y avait un spectacle. Bien évidemment, il y avait du stress, de l'angoisse... comme il y avait de la hâte, de l'envie et de la délivrance. Mais, ils avaient du temps... on pouvait même compter les tic, tac des montres endormies dans les sac. Tout semblait éternellement long. Comme trop pesant, ils étaient en répétition. L'après-midi ne venait que de commencer. Ils en avaient tous un peu ras-le-bol de ce temps trop long qui dansait encore un peu parmi ses secondes réconfortantes pour se détendre ; attendre, et participer à l'apaisement de leurs tempes. Le stress monte souvent en amont. Tout d'un coup il brutalise les veines, il gonfle la démotivation et l'espoir s'atténue sans que le sache ou que l'on ne le veuille. Izana criait sur son orchestre. Le jeune philippin était un tant soit peu tendu. Son but était de faire accorder les instruments le plus parfaitement possible ; il devait faire entretenir la réputation du bâtiment. Chifuyu et Sanzu répétaient une dernière fois. Ils attendaient le soir avec trépignante, mais ils voulaient faire retarder au plus loin ce moment pour ne pas trop y penser. Oui, les pas étaient encore dans leur tête, cependant la crainte savait les saisir d'un coup. S'organiser, ne pas penser, et savoir sur quoi on peut compter... le rosé soupirait d'exaspération. Il avait hâte, mais, à la fois, il ne sentait pas motivé. Takeomi regardait les danseurs, hurlant sur deux jeunes femmes qui manifestement ne savait plus tenir debout lors d'un porté. Il hurla si fort, que même le jeune philippin qui avait hurlait précédemment regarda avec inquiétude son amant. L'angoisse de la représentation les frappait sans qu'ils ne le désir. Chifuyu finit par s'assoir, le moment de la pause était arrivé. Il leva son regard vers celui du rosé qui lui semblait ailleurs.

- « Dis... tu crois qu'on va y arriver ? » questionna le faix blond qui finit par s'assoir, regardant son sac posé en vrac dans le fond de la scène.

- « Pourquoi on ne réussirait pas ? » souffla Sanzu qui s'assit en tailleur. Il passa sa main dans sa tignasse rose. Puis, il expira assez lourdement.

- « Le dernier spectacle de la saison... »

- « Ouais... c'est bizarre de conclure l'année comme ça... »

Le rosé se mit à sourire avec un agréable sourire, le blondinet, lui le regardait, il se sentait pensif lui aussi. Avaient-ils trop d'ambition dans la tête... se laissaient-ils envahir sans raison de rêves et de superstitions ? Le masque de Sanzu était toujours dans son sac, au cas où... pensait-il. Mais il avait appris à vivre sans. Depuis que tout avait changé dans sa vie. Pourtant, dans des périodes de stress, de doute et de conflit interne. Il songeait à le mettre pour qu'on ne puisse pas le reconnaître. Il s'en fichait des regards médisant sur son compte, il avait besoin de souffler de temps à autre.

- « Tu fixes ton masque parce que tu veux le mettre, ou parce que tu rêves ? » intervenu Chifuyu qui le tira de sa rêverie songeant à plein de chose, sauf à de bonnes choses ; l'effet du stress.

- « Je ne sais pas. » dit-il dans un silence neutre. Il avait envie de prendre l'attention de tout le monde. Pourtant, il se confier à l'amant de l'un de ses meilleurs amis. « Au fait Chifuyu... tu m'ne voudrait si je partais ? »

- « Hein ? Non... pourquoi ? »

- « Parce que... avec Rindo, on va partir. Et, j'ai peur qu'on m'en veuille pour ça. C'est con comme raisonnement nan ? » reprit-il, alors que ses cicatrices sur ses joues lui donnaient de fausse brûlures presque abjectes. Il voulait se masquer. Non, mieux : disparaître.

𝘕𝘰𝘵𝘦 𝘦𝘵 𝘔𝘦́𝘭𝘰𝘥𝘪𝘦  | ʳⁱⁿᶻᵘ | Note et MélodieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant