Chapitre 58

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La nuit est un spectacle. Une œuvre d'art musicale et visuelle. Peinturlurez-le, ce souffle dans ce courant d'air pâle qui s'allume dans l'espace le plus vaste. Le rosé expirer, alors que le violet inspirer ce vent qui les rendait en peu plus léger. Ressentez aussi, cette douce sensation chaude sur la peau qui se refroidit, oui, cette sensation là ; quand la nuit se dote de son manteau de couture frais, tandis l'univers le plus intimes entrechoque le sentiment le plus plaisant du monde. Être heureux. Vous aimez. Eux ils s'adoraient tout comme les parfums qui leur semblaient étranges et qui malgré tous les faisaient un peu voyager. Rindo semblait apaisé, alors que son désir le plus loin datait d'hier. Sanzu n'était absolument pas fatigué, non, il pouvait faire un marathon s'il le voulait. Et pourtant... les mélodies à bout de souffle animaient leurs cœurs, et dévoraient les secondes de l'énorme horloge de la ville. L'Opéra burlesque chantonnait encore ce dernier air ; des corps en exil, qui se prennent d'amour sur la scène. Peut-être que... ce qui était drôle c'était eux. Mis au seuil des porte en bois si lourd et sculpté. À attendre le caractère le plus emblématique de l'instant présent. Peut-être que... ce qui était comique, provenait de leur position. Amoureux, un peu trop sûrement, à être enlacé dans les bras de l'autre. Peut-être que... ce qui était extravagant, demeurait dans leur passion antique qui évoluait au grès de leurs envies. Ils avaient la grave envie de s'embrasser, mais ils ne se le disaient pas. En fin de compte, ces sentiments, pouvaient être un tant soit peu vulgaire. Mais non, il s'agissait de leur art. Si l'amour devait naître, renaître et disparaître... l'envie estivale prendrait de cours tous les festivals lumineux des enseignes les plus belles. Les boutiques les plus chères les fixaient, le cabaret lointain résonnait dans le calme du centre. Et cependant, Sanzu et Rindo se dévorait avec passion d'un regard leur lèvres chaude et humide en attente.

- « Embrasse-moi... » souffla timidement le rosé, qui fixait la vaste place devant eux, le regard vert lumineux.

- « Tes désirs son des ordres. » affirme le violet qui lui, tourna la tête pour sourire, écourtant l'instant par un bref regard sur les lèvres roses et fines de son amant.

Jeunes de leur époque peut-être... ils changeaient les courts de leur vie. Éclater leurs cordes vocales, laisser le plus vaste de leurs désirs. Oui, ils se regardèrent une seconde de trop. Rindo plaqua ses lèvres sur celles douces et crémeuses aux notes citronnées de Sanzu qui lui enroula sa langue autour de celle de son amant qui avait un goût de bonbon de violette. Ils se regardèrent, un battement de cœur leur donnèrent l'écho dont ils avaient besoin. Ils se câlinèrent un bon moment juste pour profiter de cet instant.

- « T'es beau... »

- « San... on vient de sortir d'une douche... on ne peut qu'être beau. »

- « Tss... » murmura le rosé qui esquissa un sourire. « On est beau ! » sourit-il comme un enfant.

- « J'ai envie de profiter de tout ça... » souffla Rindo qui resserra ses mains sur les hanches de Sanzu qui, lui fut favorable à cette entreprise.

L'éveil de l'esprit, par la musique, devant le café, les deux amants se tenaient la main, perché en haut des grandes marches de marbre près de cet endroit le plus fantastique de la ville. Le Bonten. Rindo et Sanzu devenaient les compositeurs de leur vie. Prêts à s'en aller. Dirigeant l'orchestre le plus immense de leurs envies, commandant sans rancune leurs désirs les plus fous. Bien que la sublimation totale se mouve en une imagine presque fictive, eux, ils étaient là, perchés en hauteur, contemplant les magnifiques créations frivoles en ce soir arrivé. Les plus beaux des aigles royales, nobles et passionnants. Parcouraient en un éclair les bâtisses d'en face à les surveillants dans cette pierre moyenâgeuse. Des infirmes rapaces qui laissent une belle et douce pagaille, ils ne leur faisaient pas peur, puisqu'ils restaient, partout où ils passaient, les deux amants s'en foutaient. Vous le connaissez maintenant ce requiem... le chœur antique chantait ce soir dans leurs cœurs, et cela apaisait leur âme.  

𝘕𝘰𝘵𝘦 𝘦𝘵 𝘔𝘦́𝘭𝘰𝘥𝘪𝘦  | ʳⁱⁿᶻᵘ | Note et MélodieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant