La flamme bleue

CHAPITRE 1

Pour comprendre pourquoi la jeune rousse s'était réfugiée au Chaudron Baveur en pleine nuit, il fallait remonter très loin dans le temps. La jeune rousse, même si physiquement, faisait à peine vingt-deux ans, était beaucoup plus âgée que ça.

En effet, elle était née dans une colonie viking en Angleterre, quasiment huit siècles avant qu'elle n'atterrisse au milieu de l'hiver sur le chemin de traverse en plein Londres. Pour comprendre comment ça pouvait être possible, il fallait retourner en 1201, l'année de sa naissance.

***

Astrid regarda sa fille dans ses bras, enroulée dans une couverture bleue. Endormie, la petite Fyera semblait angélique. Astrid remerciait les dieux pour avoir exaucer son vœux d'avoir permis à sa fille de naitre en bonne santé.

D'un coup, Fyera ouvrit les yeux et commença à pleurer. Alors que ses cris résonnaient dans la petite maison, Astrid ne remarqua pas que le feu avait prit de l'ampleur, trop occupée à perdre sa fille dans ses bras pour la bercer.

Alors qu'elle la nourrissait, le feu se calmait pour reprendre sa taille normale. Encore une fois, la jeune mère ne remarqua rien, trop concentrée sur sa fille.

Fyera grandissait comme n'importe quelles petites filles vikings sur les terres anglaises qu'on leur avait promises. Jusqu'à ce qu'elle ait six ans tout du moins. C'est peu avant Pacques que la tragédie qui bouleversa sa vie se passa.

Alors qu'elle rentrait de la pêche, avec son père Björn, elle découvrit des chevaliers portant les couleurs du royaume, entrain de massacrer le village. Sous le choc, elle resta figer sur place, avant de crier de tristesse.

Elle se précipita vers le village, sur les talons de son père, sans remarquer que les brasiers qui brulait avait doublé de volume. Mais ce fait n'avait pas échappé aux chevaliers chrétiens. L'un d'eux désigna la petite fille, en blanchissant :

- Sorcière ! s'exclama t-il en anglais.

Tous les chevaliers se tournaient vers la fillette qui avait ramassé un bâton pour frapper l'un des chevaliers comme elle pouvait. L'homme pas plus déranger par les coups qu'il le serait par une mouche, lui donna malgré tout un coup de pied.

Sous le choc, elle tomba au sol et s'assomma, quand sa tête frappa le sol. Malgré tout, elle était reconnaissante envers ce chevalier, qui par son coup, l'avait empêché de voir le reste du village se faire massacrer dans un bain de sang.

Quand elle était revenue à elle, elle était dans une cellule sombre, les pieds et les poings liés. Un tissus lui avait été mit en bouche et un masque en métal était posé par dessus, sans doute pour l'empêcher de parler. Elle se collait au mur, terrorisée.

Elle essayait d'enlever le bout de tissus, mais pas moyen d'enlever ce masque en métal. Terrifiée, elle laissait ses larmes couler le long de ses joues. Elle n'aurait pu dire combien de temps s'était écoulé, mais un homme en robe blanche et rouge entra dans sa cellule avec deux chevaliers. Ils la détachaient du mur, mais elle essaya de se cacher encore plus dans le coin.

Sans aucune délicatesse, les chevaliers tirèrent sur les chaines, alors que l'homme en robe parlait une langue que la petite Fyera de six ans ne reconnu pas. Ils l'emmenaient à travers des couloirs sombres et humides au vue de la mousse qui poussait le long des murs. La lumière éblouit Fyera lorsqu'elle arriva dans la cour de ce qu'il semblait être un château.

Au milieu d'une foule, une estrade en bois avec un poteau vertical en son centre attendait. Fyera toujours trainée derrière les chevaliers, tremblait de tout son corps, alors que des gens lui jetaient des cailloux. Des larmes de douleurs et de peurs coulaient sur les joues de la petite fille.

Ils l'attachaient au poteau vertical, alors que l'homme en robe continuait à parler sa langue inconnue. La foule criait sans arrêter de lui lancer des cailloux. D'un coup, un homme avec une couronne sur la tête se leva et plus aucun bruit ne résonnait dans la cour.

- Comme vous le savez, cette fillette à été jugé pour sorcellerie. La sentence est tombée. Elle sera brulée vive.

Des exclamations de joies de la part de la foule résonnaient. L'homme en robe continuait à parler, alors que celui avec la couronne s'approcha de l'estrade en bois, avec une torche. Il la jeta dessus et le feu démarra alors que les pleures de Fyera redoublaient.

Les flammes grandissaient, quand soudain, une lumière multicolore entoura la fillette. Tout le monde éblouis, détournait le regard. Fyera, toujours aussi terrorisée, n'arrivait a détourner le regard de la femme qui était apparu devant elle. Elle lui fit un sourire tendre. Avec une dague, qui semblait apparaitre de nulle part, elle coupa les chaines. Elle attira la fillette terrorisée dans ses bras, avant de disparaitre, avec la fillette rousse dans ses bras.