It's Not Your Fault

Chapitre 12 : Ce n'est pas de ta faute

Le cabinet où Amy patientait depuis dix bonnes minutes était loin d'être austère et froid comme elle le redoutait. Les murs jaunes d'œufs et les tableaux colorés égayaient la pièce et les rayons du soleil qui pénétraient la grande baie vitrée rendaient l'ambiance presque chaleureuse. Les fauteuils en osier, recouverts de coussin orange, décoraient ce décor et apportaient leur touche de flamboyance et de chaleur. Il n'y avait personne d'autre dans la salle d'attente et Amy eut tout le loisir de pouvoir observer son environnement en attendant son tour.

La porte à sa droite s'ouvrit et deux femmes en sortir. La première remercia poliment la seconde avant de quitter la cabinet. La seconde, mate de peau, se tourna vers Amy et l'invita à la suivre d'un geste de la main.

-Amy, bonjour.

Amy se leva, le cœur battant, sans réellement en comprendre la raison et fut suivie dans son mouvement par sa mère et Scott mais Marine Morell les arrêta immédiatement avec un sourire cordial aux lèvres.

-Si ça ne vous dérange pas, je vais commencer uniquement avec Amy.

La jeune fille jeta un regard embarrassé à sa mère qui croisa les bras, mécontente, mais hocha tout de même la tête. Scott fit un sourire encourageant à sa sœur avant de se rasseoir à son tour et d'inviter Mélissa à faire de même. Marine fit un mouvement de tête pour les remercier de leur coopération et s'assura que personne n'était dans la salle d'attente avant d'ajouter :

-Et pas d'oreille qui traîne. Mes patients ont le droit d'avoir recours au secret médical, même s'ils sont mineurs, s'empressa-t-elle d'ajouter en voyant Melissa ouvrir la bouche, surtout s'ils sont mineurs à vrai dire.

Morell se tourna vers Scott et tapota sa propre oreille.

-Donc tes oreilles de Loup-Garou, tu les mets en sourdine. De toute manière, le sorbier protège ma salle de consultation, tu n'entendras rien.

Scott jeta un regard à Amy qui parut se détendre. Était-ce cela qui l'angoissait tant ? Que sa mère et son frère entendent ses préoccupations et s'inquiètent de nouveau ?

Morell fit un signe à Amy d'aller dans la salle et celle-ci avança d'un pas hésitant avant que Morell ne referme la porte. La décoration était complètement différente cette fois-ci. Le papier peint bleu turquoise était agrémenté d'une fresque horizontale grise sur laquelle était dessinée des cercles blancs entremêlées de cercles bleus foncés. Celle-ci faisait quasiment le tour de la pièce. En effet, un pan de mur entier n'en portait pas. Au fond de la pièce, se tenaient deux magnifiques grands paons accrochés à des branches d'arbre semblaient avoir étaient dessiné par dessus le papier peint. Devant ce dessin était posé un bureau blanc brillant sur lequel des classeurs étaient rangés impeccablement et une petite plante en pot trônait fièrement. A se droite, figurait une grande bibliothèque en bois noir verni où était rangés d'innombrables livres et classeurs. Le reste du mobilier se trouvait dans l'entrée avec notamment une étagère avec des plantes mais aussi du petit électroménager et vaisselle, ainsi que des boites certainement remplies de paquets de gâteaux et de thé.

-Tu peux t'asseoir dans ce fauteuil, lui indiqua-t-elle.

Le fauteuil en velours blanc aux coussins bleu turquoise se trouvait à l'entrée, quelques mètres devant le bureau. Il y avait également un canapé de la même teinte à côté et en face d'eux, se trouvait un fauteuil bleu foncé simple et sans fioriture. Pas même un coussin. La table basse posée entre ces sièges marquait la séparation : un côté pour le patient, un côté pour le psychologue.

Toujours aussi hésitante, Amy s'installa dans le fauteuil, se tenant droite, les jambes croisées et les mains moites posées dessus. Morell prit son temps pour s'installer, se saisissant d'un carnet puis entreposa sur la table, une bouilloire, des mugs, et une boites remplie de thé divers. Mais le détail qui interpella Amy fut la boite de mouchoirs posée en retrait mais suffisamment visible et accessible.