CHAPITRE 1 : Schtroumpfs

463 15 2
                                    

Le réfectoire est bruyant. Un plateau en main, je fais la queue pour être servie. J’avais passé la nuit à pleurer, m’apitoyant sur mon sort.

Comme si ça aller changer quelque chose.

Mes yeux étaient gonflés, il était évident que j’avais connu des jours meilleurs. Ou pas. Papa faisait toujours tout pour que maman ou moi version une larme. Je le détestais mais je ne pouvais pas en vouloir à ma mère d’être restée avec lui, elle l’aimait.

Si c’est ça l’amour, je ne préfère pas le connaitre.

Il était midi et dehors, la neige se déchainée. A l’intérieur il faisait chaud mais lorsqu’on s’approchait trop près des murs extérieurs, on pouvait sentir le froid.

Hier soir, j’avais fait la connaissance des trois autres filles de ma chambre. Caroline, une blondinette, Maya, une fille avec une peau noire éclatante et Marylou, une véritable peste.

Dès lors où j’ai franchi le pas de la porte, elle m’a fusillée du regard. Caroline ne m’a prêtée aucune attention tandis que Maya m’a expliquée où ranger mes affaires dans l’armoire. Elle avait l’air sympathique.  

Je cherche du regard une table vide. J’en trouve vite une, au fond de la salle. Je m’assois et regarde par les grandes fenêtres la neige qui tombe sur les arbres et l’herbe.

Je n’ai pas faim, déjà ce matin je n’avais rien mangée. Peut-être que mon estomac n’arrivait pas à digérer le plat de la flemme de Kandinsky ?

Cette nuit j’avais été réveillée par des nausées.

Note à moi-même : ne plus gouter des plats bizarres préparés par un inconnu.

—    On est le quinze ! Dans dix jours c’est Noel !

Je relève la tête et croise des yeux bleus magnifique. Tout en souriant, Kandinsky s’assoit en face de moi.

—    Tu tires souvent la tronche comme ça ?

Je prends ma fourchette et commence à jouer avec ma nourriture.

—    Et toi, tu souris souvent comme un idiot ?

Il rit avant de prendre une bouché de notre plat. Des lasagnes. Ils avaient l’air bon mais pas autant que ceux que ma mère faisait. Ma gorge se noua et je sentis des larmes me monter aux yeux. Je les chassais rapidement avant de changer de sujet.

—    C’est bientôt la fin d’année. Quand est-ce que tu as anniversaire ?

C’était la première question qui m’était passé par la tête. Je ne voulais plus penser à ce qui était arrivé.

—    Le quatorze janvier. Et toi ?

Je déglutis en pensant à cette date que je déteste à présent.

—    Quatorze décembre, murmurais-je.

C’était hier et je l’avais passé à pleurer ma mère, à déménager dans un endroit que je ne connaissais pas, bondé d’enfant comme moi. Sans parents.

—    C’était hier, constata-t-il. Tu as eu des cadeaux ?

Je secouais la tête.

—    Même pas un gâteau ? insista-t-il.

Je ne répondis rien. Généralement à mon anniversaire, ma mère se débrouillée toujours pour qu’on puisse aller manger au restaurant. C’était ça, mon cadeau. Une sortie avec ma mère.

—    Hier tu as dit que l’orphelinat n’avait plus de secret pour toi et que tu avais grandis ici. Ça veut dire que tu n’as jamais eu de parents ?

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant