CHAPITRE 56 : 17ème anniversaire

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Mira Pacheco

Je me faufilais discrètement dans le dortoir des garçons pour rejoindre la chambre de Kandinsky. Il était tôt, je voulais le chercher et le voir seule à seul avant que le début des cours ne commence.

Aujourd’hui était un jour important pour moi car ça le concernait et tout ce qui se raccordait de près ou de loin à lui était important.

J’entrais doucement dans sa chambre, avançant avec un grand sourire aux lèvres jusqu’à son lit. Il était enfui sous la couverture et ronflait légèrement. Je trouvais ça adorable.

Je me glissais dans son lit, me retenant de rire. Il enroula ses bras autour de moi, encore endormi. Ce geste était devenu si naturel chez lui, pour être honnête, rare était devenue les fois où l’on dormait l’un sans l’autre.

Comme sa chambre était vide depuis le départ d’Alexander, j’avais cartier libre pour aller et venir dans sa chambre.

Son réveil sonna, indiquant qu’il était six heures du matin. Il grogna, recouvrant sa tête de sa couverture avant de continuer à ronfler. La sonnerie m’agaça et je décidais de la couper moi-même.

—    Candy, chuchotais-je en lui caressant le visage. C’est l’heure de se réveiller.

Il gémit des mots incompréhensibles avant d’enfuir sa tête dans le creux de mon cou, y déposant un baiser. Je pensais l’avoir réveillée mais je perdue tout espoir en entendant à nouveau ses ronflements.

—    Kandinsky, réveil-toi !

Je le poussais et il ouvrit brusquement ses yeux avant de sourire en me voyant.

—    Qu’est-ce que tu fais là ? me questionna-t-il en me serrant contre lui.

—    Je n’allais pas rater ton dix-septième anniversaire !

Effectivement, aujourd’hui nous fêtions son anniversaire. Il avait dix-sept ans et dans un an jour pour jour, j’allais me retrouver dans le même état que Maya.

Cette pauvre malheureuse passait ses journées à pleurer la perte de son amant. J’essayais de la soutenir comme je pouvais avec Kandinsky mais elle était inconsolable.

—    Joyeux anniversaire, lui souhaitais-je avant de l’embrasser sur la bouche.

Il sourit bêtement avant de se lever sous mes ordres. Dans ce couple, c’était moi qui portais la culotte !

Il s’habilla en vitesse avant de m’accompagner dans le réfectoire. Il sourit en voyant que toutes les tables étaient vides sauf une. J’avais réussi à négocier avec le principal pour pouvoir prendre le petit-déjeuner seule avec lui. C’est pour cette raison qu’on s’est réveillé aussitôt.

—    Trop bon, s’exclama-t-il en mangeant ses tartines de Nutella.

Je lui avais préparé un petit-déjeuner copieux pour bien commencer la journée. J’avais prévu de passer la matinée avec lui, étant donné que je voulais soutenir ma meilleure amie qui partait de plus en plus à la dérive.

Cependant, je comptais le rejoindre ce soir pour lui offrir mon cadeau. J’étais un peu anxieuse à l’idée que ça ne lui plaise pas alors que j’y voyais une grande signification.

—    On commence avec deux heures de russe, râla-t-il en buvant son chocolat chaud.

J’haussais les épaules. Je n’avais rien pu faire pour modifier son emploi du temps ou le mien. Le directeur était gentil mais il avait ses limites.

—    Ce n’est pas grave, ça passera vite.

Je posais ma main sur la sienne et il me caressa du bout des doigts.

—    Comment va Maya ? s’inquiéta-t-il.

—    Toujours aussi mal, grimaçais-je. Pour être franche, ses sanglots m’empêchent de dormir.

—    C’est pour ça que tu viens dans mon lit ?

J’hochais la tête, il y avait un peu de vérité mais je venais principalement pour être avec lui. Je ne savais pas ce qu’il m’avait fait mais je peinais de plus en plus à m’endormir sans lui.

—    La pauvre, j’espère que tu n’auras jamais à vivre ça, murmura-t-il.

J’arquais un sourcil, soudainement intéresser et à la limite d’être vexée.

—    Pourquoi est-ce que je devrais vivre ça ? demandais-je suspicieuse.

—    Parce qu’on sait tous les deux que je partirais avant. 

C’est vrai.

Je me mordis la lèvre du bas, ne voulant pas penser à quand il partira d’ici. Je ne voulais pas vivre la douleur que ressentait Maya en ce moment-même.

—    On mange avec elle, ce midi ?

Il hocha la tête. Nous essayions d’être le plus présent pour elle et pour la soutenir. Nous voulions retrouver notre fleur qui distribuait des sourires à tout le monde.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant