CHAPITRE 18 : Rencontre catastrophique

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Mon cœur battait à toute allure sans que je ne sache si c'était parce que j'avais couru pour rejoindre la bibliothèque ou parce que j'étais stressé à l'idée de la revoir depuis la dernière fois.

Je déglutis, avalant avec difficulté ma salive et pour cause : j'avais la gorge sèche. Je passais ma main dans ma nuque, la grattant jusqu'à ce que je commence à sentir la douleur.

Les portes de la bibliothèque étaient closes et je savais qu'elle m'attendait de l'autre côté.

A quoi est-ce qu'elle ressemble ? Est-ce qu'elle va vouloir me parler ? Est-ce qu'elle va me pardonner ?

J'inspirais un coup avant d'ouvrir l'une des portes et de me glisser à l'intérieur de la pièce. Sans grande surprise, elle était vide et silencieuse. Très peu de personnes venaient ici durant les vacances scolaires.

D'ailleurs, je me demande ce qu'elle fait là.

J'avançais à petit pas. Je vis la bibliothécaire plongée dans son ordinateur. C'était la seule présence qu'il y avait. J'avançais jusqu'aux tables qui se trouvaient plus loin.

A chacun de mes pas, le stresse montait d'un cran, me faisant trembler davantage à chaque seconde qui passaient.

Mon espoir de la voir et de lui parler comme si rien ne s'était jamais passé m'aida à continuer.

J'arrivais devant les tables, près des étagères et me stoppais lorsque je vis une personne assise à l'une des tables du fond. Elle était seule, la tête plongée dans un livre dont seule elle connaissait les lignes.

Elle fronçait les sourcils, je reconnus cette tête, celle qu'elle avait lorsqu'elle se concentrée. De loin, je ne pouvais pas bien voir son visage mais je fus surpris par la longueur de ses cheveux. Ils avaient tellement poussé.

Mes poings se serrèrent sous l'effet de la frustration. J'avais tout gâché en étant stupide. J'avançais vers elle, soudainement déterminé à m'expliquer. Je lui devais des explications.

J'arrivais à sa hauteur et la première chose que je remarquais était son odeur si familière. Je me détendis légèrement en humant ce parfum nostalgique. J'avais envie de me gifler.

Elle dû remarquer ma présence puisqu'elle releva subitement la tête. Elle écarquilla les yeux et son regard croisa le mien, laissant voir son visage.

Je restais bouche bée devant sa beauté. Elle était si belle, encore plus que lorsqu'on s'était quitté. Elle avait abandonné ses traits enfantins pour laisser place à quelque chose de plus féminin. Elle devenait une femme et ça me plaisait parce qu'elle devenait de plus en plus belle.

Je pouvais comprendre Joakim. Il n'avait surement pas pu résister à l'idée de sortir avec elle.

Mais j'étais là avant lui.

- Salut, lui dis-je un peu gêné.

Elle détourna le regard avant de se lever sans me répondre. Elle prit son livre et parti. Je mis un temps à réalisé qu'elle venait de me laisser planter là. Je tournais les talons et lui couru après.

- Ce n'est pas très poli de ne pas répondre, plaisantais-je.

Son regard fixé les rangées d'étagères. Elle ne me prêtait aucune attention et intérieurement ça me blessait.

Elle tourna pour rejoindre une étagère toujours sans un seul regard pour moi.

- Tu es souvent ici ?

Je la vis froncer les sourcils et se pincer la lèvre du bas. Elle n'aimait pas que je la bombarde de question mais je ne comptais pas m'arrêter tant qu'elle ne m'avait pas parlée.

- Je n'aime pas la bibliothèque mais si tu viens souvent ici alors je pourrais faire une exception.

Elle pinça davantage sa lèvre. Elle avait envie de me crier dessus, c'était flagrant et elle avait surement une très bonne raison de le faire.

A l'époque, le fait que je la taquine comme ça l'amusait. Elle riait ou me frapper gentiment l'épaule.

Aujourd'hui elle m'ignore, me transformant en un fantôme du passé. De son passé.

Et ça fait putain de mal.

Elle se hissa sur la pointe des pieds pour atteindre l'étagère où elle avait pris son livre. Je la trouvais mignonne comme ça.

Je m'appuyais contre la bibliothèque d'un air assuré et décontracté. Je ne voulais pas qu'elle voit à quel point j'étais blessé par son attitude.

- Est-ce que tu as perdu ta langue au cours de ces deux ans ?

Son regard noir croisa le mien. Un frisson me parcouru la colonne lorsqu'elle s'approcha de moi, collant son corps chaud contre le mien.

- Ne. M'adresse. Pas. La. Parole, gronda-t-elle.

Je déglutis bien que j'eusse son visage à quelques centimètres du mien. Ce n'était pas le meilleur moment pour penser à l'embrasser même si j'en brulais d'envie.

Elle s'éloigna et le froid m'envahi. J'avais envie de la rattraper et de la serrer contre moi, lui demander mille fois pardon et l'embrasser mais je ne fis rien d'autre que de la laisser partir.

Ne. M'adresse. Pas. La. Parole.

Ces mots résonnaient dans ma tête et se plantaient dans mon ventre comme des couteaux. Je la regardais s'éloigner, sortir par la porte de la bibliothèque. Un soupire lasse m'échappa. Je n'étais pas près de la récupérer.

Je retournais dans ma chambre, en tête de me recoucher et de ne plus jamais sortir de mon lit sauf si Mira m'appelait.

Lorsque je m'affalais sur mon lit, mon regard se posa automatiquement sur le bracelet qu'elle m'avait offert. Je le touchais du bout des doigts, comme si je craignais qu'il ne se brise en mille morceaux.

Je ne peux pas la laisser partir juste comme ça.

Je ne comptais pas la laisser partir juste comme ça. J'allais me battre, jusqu'à ce qu'elle me dise droit dans les yeux qu'elle ne me veut plus dans sa vie, qu'elle ne veut plus de moi et que je dois disparaitre.

Oui, je resterais prêt d'elle jusqu'à ce qu'elle me dise de disparaitre.

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SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant