CHAPITRE 24 : PDI

197 6 6
                                    

—    Vous avez quittés l’établissement sans permissions, volés dans un bar en plus de semer le trouble dans le village et pour couronner le tout, vous n’étiez pas loin de coucher ensemble juste à côté d’une église !

La tête baissée sur mes mains, j’écoutais Agathe nous aboyer dessus.

—    Nous avions passé l’après-midi à vous chercher ! Vous avez interdiction de quitter le bâtiment et il suffit qu’il y ait un minuscule trou dans le grillage pour que vous vous fassiez la male ! Vous n’avez donc aucun sens du danger ?

Je déglutis, les lèvres encore enflées et brulantes.

—    Le trou n’était pas si minuscule, intervint Kandinsky.

Si la situation avait été différente, j’aurais surement ris.

—    On s’en doute bien, puisque tu as réussi à passer, cracha Charles.

Agathe se rassit à son bureau, soupirant. Elle se pinça l’arrêt du nez avant de croiser les bras devant elle.

—    Je ne veux plus vous voir ensemble jusqu’à nouvel ordre.

Je relevais la tête brusquement, croisant son regard glacial.

—    De plus, vous serrez soumis à des travaux sur vos heures de libre ainsi qu’après les cours et le week-end.

Mon regard croisa celui de Kandinsky. Il semblait tout aussi inquiet que moi par rapport à nos punitions.

—    Vous êtes congédiés dans vos chambre jusqu’à nouvel ordre.

Je m’empressais de me lever et de quitter le bureau d’Agathe. C’était la première fois en deux ans que je me faisais punir.

Lorsque j’arrivais dans ma chambre, Maya me sauta dessus, elle aussi avait l’air d’être énervée.

—    Où est-ce que tu étais passée ?

Je m’affalais sur mon lit, enfuyant mon visage dans mon oreiller.

—    Je n’ai vraiment pas la tête à parler.

Elle s’asseyait sur le bord de mon lit, me caressant les cheveux.

—    J’espère que ce n’est rien de grave.

Je l’entendis se lever et quitter la chambre. Epuisée par notre escapade, je m’endormis sans même m’en rendre compte.

Je me réveillée comme chaque matin avec les rayons du soleil. Mon regard croisait l’heure sur le réveil de Maya. Cinq heures. J’expirais bruyamment d’aise, Maya n’était toujours pas rentrée, malgré les premiers rayons du soleil.

J’entrepris de me rendormir, lorsque la porte s’ouvrit brusquement. Je sursautais, me levant pour voir un membre du personnel apparaitre.

—    C’est l’heure de se lever, me dit-elle avec un large sourire.

—    Mais il n’est pas encore sept heures !

Elle traversa la pièce pour aller ouvrir la fenêtre.

—    Tu es puni, n’est-ce pas ?

Je soupirais. Je pensais que j’allais au moins pouvoir dormir. Elle me dit de me dépêcher et de la rejoindre dans la cantine. Je m’habillais lentement, la tête encore dans mon rêve.

Je descendis pour la rejoindre et la trouvais dans le réfectoire avec un large sourire.

—    Tu as reçu une PDI.

Je fronçais les sourcils. Qu’est-ce que c’était encore, ce jargon ? Voyant que je ne comprenais pas, elle s’expliqua.

—    PDI : punition à durée indéterminée.

J’ouvris grand la bouche, voulant répliquer mais elle ne m’en laissa pas le temps. Elle prit un seau qui était posé sur l’une des tables du réfectoire avant de le reverser sur le sol.

Elle me tendit une serpillère que je saisis à contre cœur.

—    Les premiers élèves descendent à six heures pour prendre leur petit-déjeuner. Si tu ne veux pas qu’ils te voient réduite à l’état de femme de ménage, dépêche-toi.

Je serrais les dents, ayant juste envie de lui coller la serpillère dans la tronche. Cependant, je pris sur moi, commençant à frotter le sol. Le réfectoire était affreusement grand et je me mis à douter d’arriver à le laver avant six heures.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant