CHAPITRE 3 : Être amis

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L’orphelinat avait l’air tellement plus terrifiant de nuit que de jour. J’avais l’impression de voir des ombres partout où je regardais. Elles guettaient, attendant notre inattention pour agir.

Tout cela n’était que dans ma tête et pourtant, tout semblait réel. La seule chose qui me prouvé que je psychotisais était le calme à Kandinsky et sa bonne humeur.

Il nous fit entrer dans une pièce sombre et referma la porte derrière lui. Je me retrouvais dans le noir avec un garçon que je connaissais à peine. Mon estomac se noua en appréhendant la suite des évènements.

—    Je ferme la porte uniquement pour qu’on fasse le moins de bruit possible, me rassure-t-il.

Je déglutis. J’avais beau essayée de me dire que ça pouvait être différent, papa m’avait montré que les hommes étaient cruels. 

Armée de mon couteau, je me tenais prête à réagir en cas d’attaque. Mais cette attaque ne vint jamais. J’entendis des pas s’éloigner de moi, se dirigeant vers quelque chose que je ne pouvais pas voir.

Kandinsky ouvrit le frigo et la lumière de ce dernier éclaira la pièce. Nous étions à nouveau dans la cuisine. Il sorti deux concombres et de la rillette de porc avant de refermer le frigo et de nous replonger dans le noir.

Il prépara son plat de la flemme dans le noir avec une facilité surprenante.

—    Comment est-ce que tu fais pour voir dans le noir ? lui demandais-je alors que je tâtais devant moi pour ne pas me prendre de mur.

—    L’habitude, répondit-il simplement.

Il y avait quelque chose de changer dans son attitude. Sa voix paraissait soudainement plus triste, moins joyeuse.

—    Est-ce que tout va bien ?

Il ne répondit pas tout de suite. Je sentis une présence près de moi. Il m’attrapa délicatement la main pour venir y mettre son plat dedans. Je saisis le morceau de pain au concombre avant de prendre un croc.

—    Ça va toujours, rétorqua-t-il en reprenant son ton joyeux.

J’étais septique mais ne rajoutais rien d’autre. Je ne le connaissais pas, il n’allait certainement pas se confier à moi sur ce qui n’allait pas dans sa vie.

Si quelque chose ne va pas, il sourit tout le temps. On dirait qu’il vit dans un monde de bisounours.

—    Alors, qu’est-ce qu’on va faire ?

—    On va commencer par mon endroit préféré.

Nous finissons de manger sont repas de la flemme dans le calme et le noir. Il rangea et nettoya les traces de son délit avant de me saisir à nouveau par la main et de m’entrainer en dehors de la cuisine.

Sa paume chaude dans la mienne me réconforta dans le noir. Je ne voulais pas lui avouer mais j’avais peur.  

Il m’emmena vers la porte du jardin de l’orphelinat. Cette dernière était fermée à clé mais je vis Kandinsky sortir un petit bout de métal avant de l’enfoncer dans la serrure.

Était-ce la clé ou une épingle lui permettant de crocheter la serrure, je n’en savais rien.

Il ouvrit la porte après quelques secondes et le froid me frappa au visage. Je n’étais qu’en pyjama et pieds nus. Je me mis très vite à greloter, les bras devant ma poitrine pour me tenir chaud.

Kandinsky remarqua que je frissonnais et enleva son pull avant de me le tendre. La lumière de la lune éclairait faiblement son visage d’ange mais ça me suffisait à voir ses beaux yeux bleus. Il me sourit, m’incitant à prendre son pull.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant