CHAPITRE 45 : Nouveau membre

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Une semaine plus tard, la rivière rouge s’était enfin dissipée. Les deux premiers jours avaient été un enfer, j’avais eu très mal mais heureusement que Kandinsky me ravitaillée avec de la nourriture ou encore des bouillotes bien chaudes.

J’enfilais cet affreux uniforme que l’on nous avait ordonné de porter. Une longue jupe bleue marine arrivant jusqu’aux chevilles avec une chemise de la même couleur. Nous avions également un nœud de papillon blanc.

Maya grimaçait en voyant son reflet dans le miroir, elle pensait exactement la même chose que moi concernant ces accoutrements.

Ensemble, nous descendions dans nos salles de classes après avoir pris un petit-déjeuner exprès.

A ma grande surprise, la professeure déplaça tout le monde, ce qui faisait que je n’étais plus à côté de Maya mais de…Marylou. Bizarrement, son teint semblait beaucoup moins frais depuis qu’on avait interdit le maquillage.

—    Ton maquillage ne te manque pas trop ? lui demandais-je pendant que la prof commençait sa leçon.

—    Arrête de te moquer, cracha-t-elle.

Je levais les mains en signe de paix. Elle me toisa un moment avant de se pincer l’arrêt du nez.

—    Si, soupira-t-elle. Enormément.

Je m’approchais d’elle pour lui murmurer à l’oreille :

—    Tu peux le récupérer si tu veux.

—    Comment ?

J’esquissais un sourire, écrivant sur un bout de papier « rejoint la rébellion » avant de le lui donner. Elle le lu, regardant le papier d’air un dubitatif avant de se tourner vers moi.

—    Comment on fait pour y participer ?

—    Rejoins-nous derrière la chapelle après les cours.

Je n’appréciais pas Marylou étant donné son caractère immature mais aussi parce qu’elle aimait toujours Kandinsky cependant, ce n’était pas de refus un nouveau membre dans le conseil anti Volodia.

Je me rendis avec Marylou derrière la chapelle en fin de journée. Maya, Alexander et Kandinsky m’attendaient et firent très surpris de voir Marylou débarquer ici.

—    Voici notre nouveau membre : Marylou.

Elle les salua timidement et c’était bien la première fois que je la voyais sans assurance. Était-ce parce qu’elle n’était pas maquillée ? Ils lui répondirent par un simple hochement de tête.

—    Bien, alors si tout le monde est là, on peut commencer, indiqua Kandinsky.

Il claqua dans ses mains, sortant de la poche de son sweat une feuille ainsi qu’un stylo. Il avait refusé de porter l’uniforme qu’on nous imposait.

—    Le plan est simple, réunir un maximum de personne et faire tomber Volodia.

—    Non mais on n’est pas en pleine prise de la bastille là, commenta Alex.

Maya gloussa et je me retenais de rire. Alexander avait le don de couper tout élan de motivation.

—    Ce n’est pas la prise de la bastille là, c’est la prise de nos droits. Il nous prive de bonne nourriture, de contact avec le sexe opposé et maintenant il me force à arrêter de me teindre les cheveux. Il installe un régime nazi !

—    Kandinsky, ferme-là, grogna le blond.

Il soupira en levant la tête vers le ciel.

—    On n’a pas besoin d’être beaucoup pour foutre le bordel. Il suffit juste d’allumer un feu et de tout bruler.

—    Non, c’est une idée encore pire que celle de Kandinsky, intervint Maya.

—    Euh, merci, je suppose, marmonna Kandinsky.

Ce dernier et Alexander commencèrent à se disputer, s’envoyant des pics. Je me pinçais les lèvres, réfléchissant à un moyen de stopper Volodia.

—    On pourrait s’introduire dans son bureau, commença Marylou.

Les deux jeune-hommes stoppèrent leurs chamailleries pour écouter ce que Marylou avait à dire.

—    Il doit forcément avoir des feuilles concernant le règlement, ce genre de chose. On pourrait commencer par les bruler pour qu’il voit que certaines personnes dans cet orphelinat sont contre ses nouvelles lois.

J’hochais la tête, approuvant cette idée et en observant les réactions des autres, ils semblaient d’accord.

—    Très bien, alors on se donne rendez-vous sur le toit demain soir pour flamber ses salopes de feuilles, conclu Alexander.

—    A quelle heure ? demanda Marylou.

—    Minuit, lui répondis-je en me levant. Il faut qu’on y aille, si quelqu’un du personnel nous voit, on pourrait avoir de gros problèmes.

Nous quittions les garçons, montant dans nos chambres. Marylou nous invita dans la sienne et Maya accepta par politesse. C’était peut-être le moment pour apprendre à mieux connaitre cette fille que je détestais tant.

De ce que j’avais compris, elle et Maya s’était éloignée.

—    Voici ma chambre, s’exclama-t-elle en fermant la porte derrière nous.

Sa chambre sentait bon et je pouvais voir sur sa coiffeuse des traces correspondant à ses rangements à maquillages qui avait disparu.

—    Ils t’ont tout prix ?

Elle acquiesça, dépitée.

—    Mais bon, au moins ils n’ont pas touché à mes vêtements.

—    Tu les as toujours ? s’étonna Maya.

—    Certains, oui.

Marylou sorti de sous son lit un énorme sac repli de vêtement tous plus pailletés les uns que les autres.

—    Y’a beaucoup de paillette, constata Maya.

Nous passions le restant de l’après-midi ensemble, à parler garçons, vêtements, maquillage et plan pour exterminer ce maudit Volodia.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant