CHAPITRE 7 : Noel Ière partie

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Je respirais une bouffée d’air frais. Aujourd’hui, nous étions le vingt-quatre et j’avais attendue cette date avec impatience. Généralement, à Noel, maman et moi préparions des bredeles. Une recette qu’elle avait apprise lorsqu’elle était partie en voyage en France, dans une région près de l’Allemagne.

C’était un bon moment que je passais avec elle. Nous faisions ça la journée, quand papa n’était pas là. Lorsqu’il rentrait, toute la joie et l’esprit de Noel s’envolé.

Debout dehors en plein milieu du jardin, je me remémorais tous ces Noel passaient avec ma mère. Mon bonnet noir me protégé du froid et la veste que Pénélope m’avait donné me tenait chaud. C’était une bonne qualité, du moins, mieux que celles que j’avais eu auparavant.

De la neige tombait du ciel. Les nuages étaient gris et le paysage blanc. J’étais seule dans le jardin. Tous les autres dormaient encore ou étaient en train de prendre leur petit déjeuné.

La plupart ne voulait pas sortir parce qu’il faisait trop froid. Moi je ne sortais pas pour voir la neige, juste pour être seule. L’intimité ici était réduite. C’était le seul point négatif que j’avais réussis à trouver.

Dix jours après les évènements, je réussissais à penser à ma mère sans pleurer. Bien sûr, ma gorge se nouait dès que je revoyais son visage. J’aurais voulu perdre la mémoire ou n’avoir jamais connu mes parents. Ça aurait peut-être été plus simple.

Comment est-ce que je pourrais être triste de regretter quelque chose que je n’ai pas connu ?

C’était ce que Kandinsky avait dit. Je comprenais mieux pourquoi il souriait tout le temps. Il n’avait pas de deuil à porter, pas de questions qui le rongeaient. Il ne se creusait pas la tête inutilement en se demandant pourquoi est-ce qu’on l’avait abandonné.

Il avait vécu ici depuis qu’il était né. Pour lui, c’était ici sa famille.

Le vent glacial me frappa le visage. Je levais la tête vers le ciel et des flocons me tombèrent sur le visage. Je me forçais à rester encore quelques minutes dans le froid pour profiter de la solitude avant de rentrer.

Lorsque je franchis le pas de la porte, je tombais nez à nez avec une tête rousse.

—    Bonjour Charles.

—    Bonjour Mira. Tu ne devrais pas sortir sans surveillance. Préviens au moins quelqu’un quand tu veux sortir, me gronda-t-il gentiment.

Tout ici était différent de la maison. Papa me grondait souvent pour moins que ça et ça me terrifié. Souvent, maman prenait les coups pour moi et à chaque fois qu’il avait fini il se tournait vers moi et me regardait avant de rejeter la faute sur moi.

C’est à cause de toi que je fais ça.

Ma mère me disait le contraire mais si ce n’était pas à cause de moi, pourquoi faisait-il ça alors ? Papa m’a montré la face cruel des hommes. Jamais je ne voulais avoir à la revoir, ni de lui ni de personne d’autre.

—    D’accord, répondis-je simplement.

Charles me sourit gentiment de toutes ses dents et tourna les talons. Avant qu’il ne disparaisse complètement, je courus vers lui et m’arrêtais à son niveau avant d’enlever mon bonnet mouillé par la neige fondu.

—    Est-ce que Kandinsky dort encore ? lui demandais-je avec une petite voix.

—    Lui ? Il pourrait dormir indéfiniment si personne ne montait le réveiller, gloussa-t-il.

Sa réponse m’arracha un rictus. Il n’avait pas tort. Je crois que les deux chose que mon ami aimé le plus était la nourriture et dormir. Je l’avais surpris en train de ronfler lors de mon premier jour d’école.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant