CHAPITRE 61 : Speed dating

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Kandinsky Zabolotny

La solitude est bien l’une des pires sensations qu’un être humain puisse ressentir. Pourtant, c’était ce sentiment qui dominait tous les autres. Je me sentais oppressé dans cette chambre.

Avant il y avait Alexander mais depuis qu’il était parti, jusqu’au soir à l’arrivé de Mira, je me sentais seul. Personne n’avait été placé dans ma chambre depuis le départ de mon meilleur ami et je ne savais pas si je devais être ravie ou non.

Je tentais de ne pas y penser, la tristesse allait finir par m’avoir. Je repensais aux paroles d’Alexander. Ne te laisse pas avoir par tes pulsions juste parce que tu es seul.

Oui, lorsque j’étais seul, j’avais tendance à faire n’importe quoi. Il me connaissait mieux que personne et savait que je finirais par fauter si je n’avais pas plus de compagnie. Comment résoudre ce problème ?

Je soupirais en me fixant dans la glace. J’allais aller à ce stupide speed dating alors que je n’en n’avais nullement envie. Parler avec d’autres filles ne m’intéressait absolument pas.

Mais je ne pouvais pas laisser Mira y aller seule, non pas que je n’avais pas confiance en elle. Je lui faisais confiance les yeux fermés, cependant, je me méfiais des autres garçons.

La rumeur – qui était vraie – disant qu’on avait couché ensemble s’était répandue comme une trainée de poudre. Ce qui faisait que certains garçons la regardaient d’un œil différent.

Marylou me cassait vraiment les couilles. Ça ne lui avait pas suffi de lui faire une réputation une fois, il fallait qu’elle lui en fasse une deuxième et cette fois-ci, ça allait être compliquer de nier les faits.

Oui, nous avions couchés ensemble mais ça ne les regardait pas. Nous étions libres de faire ce que nous voulions. Et pourquoi est-ce que j’étais vu comme un « héro » et elle une « fille facile » ?

Je ne comprenais absolument plus rien à ce qu’il se passait ici. J’avais hâte de partir et de me créer une situation stable pour Mira. Je voulais avoir assez d’argent pour lui offrir la belle vie, payer ses études si elle veut en faire ou tout simplement l’assumer jusqu’à ma mort.

Néanmoins, j’essayais de relativiser, me disant que dans quelques semaines, plus personne n’en parlera.

J’enfilais la chemise rose que Mira m’avait offerte pour mon anniversaire, il y a longtemps. J’étais heureux qu’elle l’ait prise en XL, elle m’allait plus longtemps.

J’étais aussi heureux de retrouver mes cheveux. J’avais pu me refaire une coupe plus potable. Rasé sur les côtés, la coupe de tous les garçons sans personnalité. Je ne savais pas vraiment si je devais me teindre les cheveux à nouveau, j’avais cru comprendre que ça ne plaisait pas à tout le monde.

Je me laver le visage avant de descendre dans la salle des fêtes. Là-bas, les lumières étaient rouges et roses. Des ballons en forme de cœur flottaient dans les airs et de nombreuses tables étaient disposaient partout dans la salle. Accroché sur le mur, une grande horloge allait chronométrer nos rendez-vous.

Charles arriva, le sourire aux lèvres.

—    Qu’est-ce que tu fais ici ?

J’haussais les épaules et il me tendit un numéro que je devais accrochais à ma chemise. Tous les candidats allaient en avoir un. J’étais dépité, je ne savais pas du tout ce que je faisais ici.

—    Comment tu vas ? me questionna-t-il.

—    Un peu fatigué, répondis-je simplement.

Il me tapota l’épaule avant de repartir vers les autres orphelins qui arrivaient. Le speed dating démarra quelques minutes après mon arrivé. Je ne savais pas combien de temps ce cirque allait durée et je regrettais d’être venu. Toutes les filles qui passaient étaient plus ennuyantes les unes que les autres.

Quand la sonnerie retentit, je pensais que tout était fini mais une fille vint s’assoir à ma table. Quelle fut ma surprise lorsque je vis Marylou en face de moi !

—    Bon, je crois que ça va être court, déclarais-je en la regardant à peine.

—    Tu dois rester dix minutes avec moi.

Je levais les yeux au ciel. Je n’arrivais pas à me prêter au jeu surtout que je ne voyais pas Mira dans la salle, ni Maya d’ailleurs.

—    Alors, Kandinsky, raconte-moi un peu quelque chose sur toi.

Elle entrelaça ses doigts ensemble, me fixant avec un air insistant.

—    Tu ne seras rien du tout, je n’ai pas envie de te parler.

Elle fronça les sourcils et je continuais de balayer la salle du regard. Elle s’enfonça dans sa chaise, les bras croisés devant sa poitrine.

—    Tu la cherches, hein ?

Je ne lui répondis pas.

—    Pourquoi est-ce que tu t’intéresses aux mauvaises personnes ?

—    Bon, écoute Marylou, soupirais-je. Tu vas arrêter de t’en prendre à Mira et lâcher sa veste.

—    Tu finiras malheureux avec elle !

Je me mordis l’intérieur des joues pour m’empêcher de lui dire des méchancetés que je pourrais – ou pas – regretter.

—    Je m’en fiche de toi, Marylou. Tu ne m’attires pas et jamais je ne serais capable d’éprouver le moindre sentiment pour toi.

Je tentais d’être le plus clair possible pour qu’elle me comprenne puisque visiblement, elle ne comprenait rien lorsqu’on lui parlait gentiment.

—    Un jour tu reviendras en rampant chez moi.

L’horloge sonna la fin des dix minutes et nous nous levions pour passer à une autre table. Je souris en voyant Maya s’assoir.

—    Oh non, pas toi, ricana-t-elle. Comment tu vas ?

—    Je viens d’avoir Marylou juste avant, donc ça va beaucoup mieux maintenant. Même si c’est toi.

Elle ria avant de se recoiffer.

—    De quoi elle t’a parlé ?

—    Elle a tenté de me convaincre qu’elle était mieux que Mira et que j’allais revenir en rampant à ses pieds.

Maya parti en fou rire et je l’accompagnais à cœur ouvert. Je ne savais pas d’où sortait la bêtise de Marylou mais elle en tenait une couche.  

—    Et toi alors, avec Alexander ?

—    Tout roule, on s’écrit matin, midi, soir.

J’étais vraiment heureux qu’elle puisse lui parler même s’ils étaient loin. J’espérais pouvoir offrir la même chose à Mira lorsque je la laisserais ici.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant