CHAPITRE 26 : Bluff

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Je baillais en regardant l’horloge dans le hall. J’avais donner rendez-vous à Marylou, sautant la pause déjeuner. Je me pinçais les lèvres, le ventre gargouillant.

Elle pourrait se dépêcher.

Cette dernière arriva, le sourire aux lèvres. J’avais demandé à Maya si elle pouvait lui donner rendez-vous dans le hall de ma part. Marylou se remettait du gloss avant d’entreprendre de me faire un câlin mais je l’arrêtais.

—    Suis-moi.

Elle fronça les sourcils mais ne dit rien de plus. Je l’amenais à l’arrière de la chapelle. Je n’y trouvais pas Joakim, quelqu’un avait dû le ramasser, cependant, du sang sec avait sali les murs de la chapelle.

Je pivotais vers Marylou, perdant mon sourire. Les souvenirs de cette nuit me tordaient l’estomac. Mira n’avait pratiquement pas parler aujourd’hui et je m’en voulais sans vraiment savoir pourquoi.

—    Pourquoi est-ce que tu as créée une réputation à Mira ?

Ma voix était glaciale. Je voulais lui faire comprendre que je ne rigolais et que j’étais très énervé qu’on ait touché à mon chat.

—    Je ne vois pas de quoi tu parles.

Elle croisa les bras devant sa poitrine, s’appuyant sur le mur. Je grinçais des dents. J’avais horreur qu’on me mente en pleine face surtout que je connaissais la vérité. Je choisissais d’utiliser la carte du bluff pour la faire parler plus rapidement.

—    Je sais que c’est toi, Alexander me l’a dit.

Son visage pali. Bingo. Elle dégluti, ne sachant pas quoi dire. Je m’approchais d’elle, me faisant le plus imposant possible.

—    Ecoute-moi bien, tu as intérêt à régler le problème maintenant. Ce serait quand même dommage que tout le monde apprenne que l’enfant que tu portes est celui du type des échanges.

Elle écarquilla les yeux.

—    Ce n’est pas vrai ! Je ne suis même pas enceinte !

Je pouffais, feignant l’ennui.

—    Mais qui te croira en sachant que tu as fait un test de grossesse et qu’il s’avérait être positif ?  

Je sortis un faux test de grossesse de la poche de mon sweat, lui montrant. Heureusement que les garçons avaient toutes sortes de choses dans leurs affaires.

Son visage devint blême et elle peina à trouver les mots justes.

—    Pour qui est-ce que tu passeras ? Etant donné que tu jouis déjà d’une réputation, dis-je sarcastiquement.

Je pris une grande inspiration. Ça ne m’amusait pas du tout de faire du mal aux autres sauf quand c’était mérité.

—    Pourquoi est-ce que tu as dis à tout le monde que c’était une fille facile ? On te traite toi-même de pute, pourquoi vouloir le faire vivre à une personne qui n’a rien demandée ?

Elle serra les poings, baissant le visage vers le sol. Des larmes coulèrent le long de ses joues et c’était une première que je ne ressente pas un pincement au cœur lorsque quelqu’un pleurait devant moi.

—    Ce n’est pas juste, articula-t-elle en sanglotant.

Je levais les yeux au ciel, impassible face à ses larmes.

—    Pourquoi elle et pas moi ? J’ai tout pour plaire !

Elle releva le visage brusquement avant de s’avancer vers moi. Je ne reculais pas, n’ayant pas peur d’une fille aussi désespérée qu’elle.

—    Ce n’est qu’une pauvre fille ! Elle est tellement…banale.

—    Marylou, je n’en ai rien à foutre de ce que tu penses d’elle, qu’elle te plaise ou non.

Je pris son visage en coupe et elle hoqueta de surprise.

—    Tu vas bien sagement démentir ces rumeurs à son sujet avant que je ne fasse de ta vie un enfer. Tu n’as pas envie de te faire rejeter une nouvelle fois par les personnes qui tu aimes ?

Une larme roula sur sa joue. Je la lâchais avant de retourner vers le jardin mais avant de la quitter, je regardais par-dessus mon épaule.

—    Je la préfère à toi parce qu’elle est naturelle.

Je me précipitais vers le réfectoire, à deux doigts de m’auto-digérer. Je cherchais du regard une jolie fille aux cheveux longs et nos regards se croisèrent. Ses yeux étaient rougis et malgré le fait que je ne pouvais pas aller la voir dû à ma PDI, je pris le risque d’aller lui parler.

Je ne m’assis pas à la table, trainant légèrement à côté d’elle.

—    Est-ce que tu vas bien ?

Elle hocha simplement la tête, jouant avec sa nourriture. Je l’enviais tellement. Je me dirigeais vers les plats lorsque la sonnerie retentit. Un énorme sentiment de frustration me dévora de l’intérieur.

Je vis Cristelle amener avec elle les restes de gratins. Mon cœur se brisa en mille morceaux en voyant mon saint graal s’éloigner de moi.

Tout le monde retourna en classe, je suivis le troupeau en trainant les pieds, les mains dans les poches.

—    Candy ?

Je relevais la tête vers cette magnifique voix si douce et croisais un visage angélique. Elle me tendit trois muffins au chocolat et j’aurais juré que c’était le plus beau jour de ma vie.

Je les saisis, m’empressant d’en engloutir un.

—    Je suis désolée, ce n’est pas grand-chose.

Je fronçais les sourcils, contrarié qu’elle pense que ce n’était rien alors que ça représentait beaucoup.

—    Кошка, c’est déjà beaucoup. Merci.

Elle me sourit et Monsieur Adam apparut, nous réprimandant puisque nous ne respections pas la distance entre nous. Je ne savais pas quand la PDI allait être levée mais une chose était sûre : être loin de кошка était l’une des pires tortures qu’on pouvait me donner.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant