CHAPITRE 49 : Bouquet

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Les chrysanthèmes, l’anémone violette ou encore l’arum sont des fleurs ayant toutes un point en commun. Elles représentent la mort.

Avec l’incendie d’hier soir, Volodia n’avait plus aucun contrôle sur nous, trop occuper à régler cette affaire de feu ce qui expliquait pourquoi Alexander et moi nous retrouvions devant ce magasin de fleur. Nous avions fui par la clôture, rejoignant la ville.

Je m’étais efforcé de ne pas repenser à la veille cependant je ne pouvais qu’accepter la réalité.

Nous pénétrions dans cette petite boutique de fleur et immédiatement l’odeur cumuler me donna le tournis. Alexander avait déjà les yeux rouges et le nez qui coulait. Il avait tenu à m’accompagné malgré le fait qu’il était allergique au pollen.

—    Bonjour, m’adressais-je à la vendeuse.

Elle me sourit chaleureusement, lâchant son carnet et son stylo. Je ne savais pas trop quelle fleur choisir pour Mira, elle qui avait toujours détestée la couleur cependant, je décidais d’écouter ce que Maya m’avait conseillée.

—    J’aimerais un bouquet avec des pivoines et des marguerites, s’il vous plait.

Elle acquiesça, zonant dans la boutique pour trouver ces fleurs. La pivoine représentait la guérison et la marguerite un symbole d’optimisme. Maya m’avait expliquée que ça pouvait être un très bon choix pour un bouquet de rétablissement.

J’avais hâte de retrouver Mira même s’il elle était à l’infirmerie. Elle y avait passé la nuit.

La fleuriste termina le bouquet en enroulant un fil rouge pâle autour. Je payais et m’apprêtais à sortir avec Alexander lorsque ce dernier se stoppa et demanda :

—    Est-ce que ce serait possible d’avoir un bouquet de cent roses ?

Je fus étonné par sa demande. Je pensais qu’il détestait les fleurs et je ne l’imaginais pas autant romantique. Il devait vraiment aimer Maya comme un fou.

La dame acquiesça avant de revenir dix minutes plus tard avec un énorme bouquet de rose à la main. Elle lui tendit et il régla avant de sortir du magasin, le nez rouge et les larmes coulant toutes seules le long de ses joues. Je pouffais en le voyant dans ce sale état.

Nous rentrions à l’orphelinat et comme prévu, rien n’avait été réglé. Il y avait encore des élèves en panique dans le jardin, des pompiers et même des policiers.

—    Tu penses que c’est un feu criminel ? questionnais-je mon meilleur ami.

A en voir sa tête, j’avais ma réponse. Je devais à tout prit maintenir Mira hors de danger mais pour l’instant la priorité était de la voir et de s’assurer qu’elle aille bien.

Alexander me quitta, allant rejoindre sa douce tout en me disant de souhaiter un bon rétablissement à Mira. J’hochais la tête avant de me diriger vers l’infirmerie.

Je toquais avant d’entrer. Aucunes infirmières n’étaient présente et j’en profitais pour me glisser à l’intérieur. Mira avait été la seule blessée dans toute cette histoire et même si j’étais ravie que personne d’autre n’ai était atteint par ce feu, j’aurais préféré que ce soit quelqu’un d’autre.

Je m’approchais de son lit avant de constatais qu’elle dormait. Je déposais le bouquet pour elle sur sa table de chevet avant de lui faire un bisou sur le front.

Je restais quelques minutes assis à lui tenir la main avant de partir. Je m’inquiétais terriblement pour elle mais on m’avait confirmé qu’elle allait bien. Ça me soulagé à moitié.

Je retournais dans ma chambre, impatient d’enfin pouvoir la revoir. Sa voix me manquait et les journées sans son rire semblaient si moroses.

Les heures défilaient lentement sans sa présence. Très vite, l’heure du repas fut sonnée. Au menu : pizza. C’étai bien la première fois qu’il y avait quelque chose de bon à manger depuis que Volodia était en tête de cet endroit.

Je me régalais, préférant noyer mes soucis dans la nourriture. Les heures passèrent et mon inquiétude grandissait tout comme mon envie de tout manger.

J’avais préféré m’isoler dans ma chambre, Alexander me l’avait laissé pour rejoindre Maya. Je soupirais, fixant le ciel noir au-dessus de moi. Les étoiles brillaient et la lune éclairait le jardin.

Je me retournais en entendant la porte de la chambre s’ouvrir lentement. J’écarquillais les yeux en voyant Mira refermer la porte derrière elle.

—     Кошка ?

Elle s’avança vers moi, le sourire aux lèvres avant d’enrouler ses bras autour de ma nuque et de presser ses lèvres contre les miennes. Je m’attendais à tout sauf à ça pour son réveil.

Ses mains descendirent lentement le long de mon torse, sa langue toujours en symbiose avec la mienne. Je ne savais pas du tout ce qui était en train de se passer, j’espérais juste que rien ne vienne perturber ce moment.

Du bout des doigts, elle frôla le bouton de mon pantalon et je me sentis durcir d’un coup.

—    Merci pour les fleurs, murmura-t-elle contre mes lèvres.

Elle esquissa un sourire, le genre à me rendre fou. J’allais sans doute perdre la raison ce soir, mais peu importait, c’était elle qui allait me la voler.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant