CHAPITRE 57 : Événement

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Midi. Nous nous installions à une table, attendant Maya. Lorsqu’elle arriva, les yeux rouges et humides, nous la prenions dans nos bras.

—    J’en peux plus, renifla-t-elle.

Mon cœur se serra en voyant ma meilleure amie aussi triste. Kandinsky posa ma main sur son épaule, voulant la réconforter.

—    Je suis sûr qu’il pense à toi comme tu penses à lui.

—    Alors pourquoi est-ce qu’il n’est toujours pas revenu ? Il avait dit qu’il reviendrait.

Elle se moucha, essuyant ses larmes avant de boire une gorgée d’eau. Depuis qu’Alexander était parti, elle avait cessé de s’alimenter. Si Kandinsky et moi ne la forcions pas à avaler quelque chose, elle se laissait mourir de faim.

J’avais peur de finir comme elle, sachant que dans un an j’allais perdre Kandinsky puis Maya. J’allais me retrouver toute seule, sans personne pour veiller sur moi.

—    Il va revenir te voir, la rassura Kandinsky. Je pense que c’est compliqué pour lui, il a certainement un travail et des problèmes qu’on ne peut pas encore comprendre.

Je posais ma main sur celle de Maya, voulant la soutenir le plus possible. Son regard – qui était semblable à celui d’un chien battu – se leva vers moi. Je me mordis l’intérieur des joues pour ne pas pleurer.

—    Alexander me manque.

Elle reprit ses sanglots. Nous étions passait d’un homme de Neandertal à un être développer et civiliser. En des millions d’années, nous avions découvert comment soigner des centaines de maladies, certains cancers et même faire des greffes. Cependant, nous n’avions trouvé aucuns remèdes pour soigner l’amour.

Comment pouvait-on guérir une amie qui subissait la perte de celui qu’elle aimait ? Est-ce qu’une potion magique existait ?

Maya finit par partir, préférant s’isoler dans notre chambre. Je m’inquiétais de plus en plus pour elle, son état mental se dégradé de plus en plus tout comme son physique. En un mois, elle avait perdu beaucoup trop de poids à mon gout.

—    J’ai de la peine pour Maya, soupira Kandinsky. Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour l’aider ?

J’haussais les épaules, réfléchissant à un moyen pour changer les idées à Maya.

—    On a qu’à lui faire rencontrer de nouveaux mecs ! Elle tombera peut-être amoureuse de quelqu’un d’autre et oubliera Alexander.

Il sembla approuver l’idée. Je n’étais pas spécialiste en amour et je ne savais pas du tout si mon idée était bonne mais une chose était sûre : je ne devais pas laisser seule ma meilleure amie.

—    On peut l’organiser demain, ses nouvelles rencontres, proposa-t-il.

J’hochais la tête, j’étais certaine qu’en employant les bons mots, le principal allait nous laisser organiser un évènement.

Nous terminions de manger avant de nous diriger vers le bureau du directeur.

—    Entrer, dit-il après que nous avons toqués.  

Nous pénétrions dans son bureau et il nous accueillit avec un sourire très chaleureux. Il me rappelait Agathe parfois. Ils avaient tous les deux cette même gentillesse.

—    Bonjour monsieur, commençais-je. Comment allez-vous ?

—    Très bien Mira, et toi ? Quel bon vent t’amène ici ?

Je souris en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille.

—    Kandinsky et moi avions penser à quelque chose qui pourrait peut-être plaire aux élèves.

Il me fit signe de poursuivre, ce que je fis.

—    Actuellement, une amie subit une peine de cœur alors nous avons pensé à faire une sorte de fête où des personnes seraient en rendez-vous.

Il se leva d’un bond, s’asseyant sur son bureau avant de croiser les bras et de nous toiser l’un l’autre.

—    Vous voulez faire un speed dating ?

Je fronçais les sourcils, regardant Kandinsky qui semblait tout aussi perdu que moi sur le sujet.

—    Un speed dating est un rendez-vous organisé et minuté avec des personnes différentes dans le but de trouver un partenaire.

Kandinsky croisa mon regard. Je souris, m’approchant d’un pas vers le directeur.

—    C’est exactement ce que nous voulons faire. Est-ce qu’on peut ?

Il réfléchit quelques instants, les yeux rivés sur le plafond.

—    Très bien, je vais voir avec Charles pour organiser ça. Vous pourrez l’aider, si vous le souhaitez.

Nous le remercions tout en quittant la pièce et avant que je ne referme la porte, il s’adressa à Kandinsky :

—    Au fait, joyeux dix-septième anniversaire.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant