SANS TOI [TERMINÉ]

CHAPITRE 25 : Réputation

Kandinsky Zabolotny

—    C’est bon, tu as fini ? murmura Alexander.

Je terminais de rincer mes cheveux dans la douche avant de prendre une serviette et de me les essorer. Je me relevais et me dirigeais vers le miroir où je croisais un tout autre reflet.

J’avais supplié Alexander de faire le gay pour moi. J’avais échangé deux bas de jogging puma contre une décoloration et une teinture pour cheveux.

Je souris en voyant ma nouvelle couleur. Un vert pastel et j’étais certain que Mira allait adorer. D’ailleurs, cela faisait une semaine que je ne l’avais plus vu depuis « l’incident ».

Au dortoir, tous les garçons me félicitaient parce qu’ils pensaient qu’on avait couchés ensemble. Je n’avais pas nié tout comme je n’avais pas confirmé. J’espérais que la rumeur ne s’était pas échappée du dortoir, je n’avais pas envie que Mira apprenne ça.  

Je me demandais si elle pensait à moi et si elle allait bien. Finalement, sortir en douce de l’établissement avait été une bonne chose.

Je touchais du bout des doigts mes lèvres en repensant à notre baiser. Y pensait-elle aussi ? Et avait-elle remarqué que j’avais beaucoup apprécié ?

—    Kandinsky ?

Alexander passa le pas de la porte avant de se stopper net devant moi. Il fixa mes cheveux verts, dégoulinant sur mon sweat bleu marine.

—    Wow, quand tu as dit une teinture, je ne m’attendais pas à ça.

Je lui souris, fière de moi. Peu importe les conséquences, je le faisais pour Mira.

Alexander consulta l’heure sur son téléphone – qu’il avait reçu en échange d’une carte graphique – et fronça les sourcils.

—    Mec, je t’adore mais il est trois heures du matin-là. Je vais me coucher.

J’acquiesçais avant de terminer de sécher mes cheveux. Il était tard et malgré ma fatigue, cette teinture m’avait ouverte l’appétit.

Sur la pointe des pieds, je descendis les escaliers pour atteindre la cuisine. Je m’y introduisis avec facilité en crochetant la serrure.

Je pris un paquet de chips et une bouteille d’eau avant de partir. J’entrepris de retourner dans ma chambre mais une envie soudaine d’aller à la chapelle me prit.

Je m’y dirigeais et arrivé devant les portes, j’entendis des personnes parler. Je ne comptais pas y prêter attention, l’arrière de la chapelle était réputé pour être un endroit où avoir des relations sexuelles, cependant j’entendis une voix familière.

—    Joakim, lâche-moi ! cracha la voix.

Je laissais tomber mon butin et couru vers l’arrière. Je découvris Joakim avec Mira, plaquée face contre la façade de la chapelle, les mains dans le dos bloquées par celle de cet enfoiré.

Joakim leva les yeux vers moi et avant qu’il ne puisse dire un mot, je lui assignais un coup de poing dans la mâchoire. Il tituba, crachant du sang alors que je me précipitais vers Mira. Je pouvais entendre son cœur battre la chamade et voir son visage blême.

—    Est-ce que ça va ? lui demandais-je en la prenant dans mes bras.

Son corps frêle tremblait entre mes mains et elle enfuie son visage contre mon torse.

—    Je peux savoir ce que tu fais là, espèce de fils de pute ?

Je me retournais vers Joakim et le pauvre garçon tremblait de colère. J’esquissais un sourire en le voyant aussi pathétique.