CHAPITRE 40 : Rébellion

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Kandinsky Zabolotny

Ce matin-là, je me réveillais étrangement tôt. Il fallait dire que ce n’était pas dans mes habitudes.

Septembre débutait et par la même occasion les cours aussi. Lorsque je posais le pied au sol, je vis Alexander, les poings sur les hanches. Il semblait contrarié mais me sourit lorsqu’il croisa mon regard.

—    Enfin début, j’ai cru que t’allait rater ton premier jour d’école.

Je grognais. J’aimais plutôt bien les vacances surtout que je pouvais passer du temps avec Mira. D’ailleurs, ma bouche avait encore envie de l’embrasser.

C’était ce qu’on faisait lorsqu’on était seul et ça me convenait parfaitement même si mon entrejambe en décidait autrement. Depuis la fois du lac, je ne l’avais plus touché.

Elle ne semblait pas prête à remettre le couvert et ça m’allait à merveille. Alexander m’avait mis en garde : une fois gouter, on ne peut plus s’en passer.

Je m’habillais, la tête encore dans mon rêve avant de rejoindre le réfectoire avec Alexander. Peut-être était-ce moi mais en descendant, j’avais l’impression que l’odeur était différente.

Je compris pourquoi lorsque je rejoignis la table où se trouvait Mira. Elle grimaça en voyant son petit-déjeuner. De la gelé verte avec un simple verre d’eau.

—    C’est hors de question que je mange ça, grimaçais-je. Qu’est-ce qu’Agathe nous fait ?

—    La crise de la soixantaine, répliqua Alexander.

Maya pouffa à côté de lui tandis que je m’asseyais à table. Mira fixait un point sur le sol, l’air absente. J’en profitais pour la contempler et remarquais que ses cheveux avaient poussés. Elle allait sans doute les recouper d’ici peu.

Des claquements de main nous firent lever la tête. Devant nous, un membre du personnel s’exprima :

—    Je veux voir tout le monde en salle de fête dans cinq minutes.

Il quitta la pièce et un brouhaha énorme me donna mal au crâne. Je regrettais amèrement mon lit et ma couverture.

Je me levais et pris la main à de Mira tout en allant vers la salle de fête. Je me demandais ce qu’il pouvait bien y avoir pour qu’on convoque tout le monde à sept heure quarante-cinq du matin, en pleine rentrée scolaire.

Je m’installais derrière avec Mira, Alexander et Maya avant qu’un grand homme n’apparaisse sur l’estrade. Je ne l’avais jamais vu avant mais sa carrure et sa prestance m’impressionnaient et visiblement je n’étais pas le seul.

Il se posta devant nous, un micro à la main avant de nous saluer. Je ressentis comme une froideur lorsqu’il sourit à la foule. Ce type là ne m’inspirais aucunes confiances.

—    Bonjour à tous et toutes, commença-t-il. Je me présente, je m’appelle Volodia Bogatyryov et je suis votre nouveau directeur.

J’écarquillais les yeux. Comment ça ? Et Agathe ? La foule se mit à murmurer d’incompréhension et en une seconde à peine, il fit taire ceux qui spéculaient.

—    Votre ancienne directrice, Agathe, prend sa retraite. En effet, du haut de son grand âge, elle n’a plus la force de s’occuper d’un endroit aussi désordonné que cet orphelinat mais ne vous inquiétez pas, je suis ici pour remettre de l’ordre.

Je déglutis, je sentais que cette histoire allait mal se terminer pour moi comme pour les autres.

—    Un nouveau règlement sera établi au courant de la journée donc profitez encore un peu de votre liberté.

Il quitta la scène, laissant la foule dans une angoisse totale.

—    Dieu merci, je me barre dans deux mois, marmonna Alexander.

—    Justement, je ne veux pas me retrouver seul !

Il me sourit avant de me caresser la tête comme un chien.

—    Tu ne seras pas seul, tu auras ton petit chaton avec toi.

Il me fit un clin d’œil et Mira gloussa. Je n’étais vraiment pas ravie de cette affreuse journée alors qu’elle n’était même pas encore finie.

Comme Volodia l’avait dit, au courant de la journée nous avions reçu le nouveau règlement et nous nous étions installé tous les quatre à une table dans le jardin pour le lire durant la pause.

—    Interdiction de porter tout vêtement non-conforme au règlement, commença Maya. Ils veulent mettre en place un uniforme ?

Alex écarquilla les yeux en passant son bras autour des épaules de Maya pour la réconforter.

—    Plus aucuns contact physique avec le sexe opposé, continua-t-elle en s’exclamant. Impossible ! Je vais mourir sans sexe !

Tout le monde pouffa tandis qu’elle s’apitoyait déjà sur son sort.

—    Ce type est louche, commentais-je.

—    Il est tellement louche qu’il serait capable de créer un goulag pour tous les élèves qui se rebellent, répliqua Mira en chiffonnant le règlement.

—    Je suis curieux de savoir ce qu’en pense Charles, soupira le blond.

Je me mordis la lèvre. Maya avait raison sur une chose : je vais mourir sans contact physique avec Mira. J’avais besoin de la toucher et de l’embrasser, sentir son odeur et la serrer contre moi.

—    Maya ne t’en fait pas, la rassurais-je. Il croit qu’il peut faire sa loi alors qu’il vient à peine d’arriver mais on va lui montrer qui commande ici.

Elle esquissa un sourire.

—    Tu veux faire une rébellion ?

J’hochais la tête.

—    Ce type veut nous priver de nos droits. Qui il est pour nous dire quoi porter ? Vous me suivez ? Parce que je suis certains qu’il y a plus d’une personne qui vont se joindre à moi.

Ils hochèrent tous les trois la tête et ensemble, nous continuions à lire le règlement tout en le critiquant.

Tout retard sera sanctionné, les vêtements à trou sont bannis tout comme le maquillage.

J’en connais une qui va rejoindre la rébellion.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant