CHAPITRE 11 : Fête de départ

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Le lendemain matin, je dus affronter le regard dur de monsieur Adams lorsqu’il m’avait grondé devant toute la classe. Quand il était passé à Kandinsky, ce dernier n’affichait que ce bête de sourire.

Je m’étais fait petite durant toute la matinée, attendant avec impatience le déjeuner. Depuis hier soir, je n’avais plus adressée la parole à Kandinsky. Je ne savais pas quoi lui dire.

Est-ce que je devrais m’excuser ? Je ne sais même pas pourquoi est-ce qu’il est blessé.

Lorsque la sonnerie retentit pour indiquer qu’il était l’heure d’aller manger, je me levais et me dirigeais vers la porte de la salle de classe. Je me postais sur le côté pour attendre que mon ami sorte.

Ses yeux bleus arrivèrent dans mon champ de vision rapidement. Il passa à côté de moi sans même me lancer un regard. Son comportement me blessait énormément.

Je me mis à le suivre, les mains moites. J’avais peur de lui poser des questions, d’entendre la vérité.

Peut-être qu’il ne veut plus être mon ami ?

Nous étions les derniers en liste dans le couloir en direction du réfectoire. Je décidais que c’était ici et maintenant le bon moment pour le confronter.

Je tirais sur la manche de la chemise rose qu’il portait pour l’arrêter. Il se retourna face à moi.

—    Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? lui demandais-je en n’osant pas le lâcher.

Il secoua la tête sans rien dire de plus. Il semblait perdu dans ses pensées avant que ses pupilles bleutées ne trouvent les miennes.

—    Non, du tout, finit-il par dire. Oubli juste et allons manger.

Il tourna les talons et continua à marcher vers le réfectoire. La peine m’envahi. Il avait l’air vraiment blessé.

Je ne me posais pas plus de question, préférant enterrer ce qui venait de se passer.

Le restant de la journée, tout était revenu à la normale. Kandinsky me parler à nouveau et riait avec moi comme s’il ne s’était jamais rien passé. Ça me tracassait de ne pas savoir ce qui l’avait rendu comme ça avec moi mais je préférais laisser l’eau couler.

La sonnerie retentit à seize heures et demie, signe que l’école était finie. Je soupirais de soulagement. J’avais attendu ce moment depuis que Monsieur Adams avait commencé à me crier dessus.

Pour être honnête, j’avais bien failli pleurer.

Je rangeais mes affaires à la hâte, voulant quitter au plus vite cette pièce.

Kandinsky m’attendait devant la porte, son sac bleu marine sur une épaule. Il affichait ce sourire que j’aimais tant. Avec lui, la vie avait l’air tellement plus belle.

Lorsque j’arrivais à son niveau j’entendis son ventre gargouiller ce qui me fit glousser.

—    Ton estomac ne s’arrêtera jamais, ricanais-je.

—    Non, même dans ma tombe il continuera à manger.

Nous commencions à marcher en direction de la cuisine. Agathe avait installé un cadenas pour que Kandinsky n’y aille plus mais il n’était pas très efficace puisqu’il savait crocheter des serrures.

Je crois bien qu’Agathe à oublier ce détail.

Nous entrons à petit pas dans la cuisine, veillant à n’allumer aucunes lumières. A forcer d’aller dans la cuisine sans lumière, je commençais à me repérer.

Kandinsky nous prépara son fameux plat de la flemme que je commençais à apprécier de plus en plus.

—    Demain il y aura une fête, m’annonça-t-il en prenant une bouchée.

—    Une fête ?

Je fronçais les sourcils même s’il ne pouvait pas le voir.

—    Oui, une fête de départ.

Face à mon silence, il réalisa qu’il ne m’avait jamais parler de ça. Du moins, je n’avais jamais été avertie.

—    Une fête de départ c’est quand un enfant repart avec une famille. Sa famille.

—    Tu veux dire qu’il a trouvé une famille d’adoption ?

—    Exact.

Je pris une bouchée. J’avais complètement oublié que l’on était dans un orphelinat. Kandinsky pouvait se faire adopter à tout moment. Cette pensée me noua la gorge. Je ne voulais pas qu’il parte, c’était mon seul et unique ami.

—    Et c’est qui ?

J’étais soudainement intriguée de savoir qui était la personne qui allait retrouver une famille. Quelque part, j’enviais cette personne. Moi aussi, je voulais retrouver une stabilité.

L’amour des parents est tellement important pour un enfant. Je ne l’avais réalisée qu’une fois que maman n’était plus là.

—    Caroline, tu sais, la fille qui partage la même chambre que toi.

Je ne connaissais pas vraiment Caroline, je ne lui avais jamais vraiment parler mais je savais qu’elle était très amie avec Marylou. J’étais heureuse que Caroline ait enfin trouvée une famille et je l’étais encore plus à l’idée que Marylou se retrouve seule, sans amies.

—    Marylou va se retrouvait toute seule.

—    Oui, confirma Kandinsky, mais il restera toujours Maya. Notre espionne va se rapprochait encore plus de la peste ce qui veut dire qu’on va avoir encore plus d’information.

Récolter des informations sur ce que pensée et aimée Marylou était devenu un passe-temps avec Kandinsky. La nuit, lorsque nous n’arrivions pas à dormir, nous nous rejoignons dans la chapelle pour regarder les vitraux en critiquant ce que pensée Marylou.

C’était soulageant de déverser sa frustration sur une personne sans qu’elle ne le sache. Après tout, elle n’entendait rien, nous ne faisions de mal à personne mis à part nous-même.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant