CHAPITRE 21 : Amis

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Ce matin-là, je me levais en n’ayant qu’une seule envie : me recoucher. Nous étions lundi et qui disait lundi, disait cours. Tout de même, avant de quitter la chambre, je me préparais tout en attendant Maya. Ces derniers temps, je trouvais qu’elle sortait beaucoup la nuit et cela m’inquiétait.

Lorsqu’elle fit son apparition, des cernes sous les yeux à force de faire des nuits blanches, je lui sautais dessus.

—    Où est-ce que tu traines ? lui demandais-je sans même la saluer.

Elle me sourit gentiment, comme à son habitude avant d’aller chercher de nouveau vêtements dans son armoire et de les enfiler.

—    Pourquoi est-ce que tu me poses la question ?

—    Parce que je suis inquiète !

Je m’assis à notre bureau, attendant qu’elle finisse de se changer. Lorsqu’elle referma la tirette de sa jupe, je poursuivis.

—    Tu sors beaucoup ces derniers temps et ça m’inquiète. Tu ne dors même plus ! Avec qui tu sors ? Est-ce que tu restes dans l’enceinte de l’orphelinat ? Et est-ce que-

—    Mira, me coupa-t-elle subitement, je vais très bien.

Elle se pencha pour mettre ses chaussures avant d’enfiler un gilet blanc.

—    Tu devrais d’abord te concentrer sur ton histoire avec Kandinsky avant de t’intéresser aux autres, plaisanta-t-elle.

Même si elle dissimulait ce qu’elle pensait en plaisantant, je savais qu’elle avait raison. Après tout, elle n’avait pas l’air malheureuse.

—    Dis-moi au moins la réponse à ma question : est-ce que tu sors avec un garçon ?

Un sourire gêné apparut sur son visage, répondant à ma question. J’inspirais de l’air tout en pouffant, contente pour elle.

—    Arrête, ne le dis à personne ! me gronda-t-elle en me pointant du doigt.

—    Est-ce que c’est un garçon de l’orphelinat ?

Elle prit son sac à dos avant de me jeter le mien au visage. Je la suivis de près lorsqu’elle traversa le couloir, attendant toujours une réponse.

—    Ça ne te regarde pas, fini-t-elle par dire.

Je me mordis la lèvre du bas, voulant à tout pris savoir qui était le garçon qui avait charmé son cœur. Constatant qu’elle n’allait pas en dire plus, je me tus, préférant me rangée avec elle devant la salle de classe.

C’était tellement ennuyeux les cours. Alors que je pensais aux exercices que j’avais fait à la va-vite la veille, Maya me donna un coup de coude dans les côtes. Je la fusillais d’abord du regard avant de constater qu’elle me montrait discrètement quelque chose. 

Je me retournais pour voir un grand garçon se tenant contre le mur, les mains dans la poche de son sweat bleu marine.

—    Tu devrais peut-être aller lui parler, me conseilla Maya. La prof n’est pas près d’arriver.

Sous les encouragements de mon amie, je serrais les poings et allais me ranger à côté de Kandinsky. Ce dernier fut surpris de mon voir apparaitre à ses côtés mais il ne dit rien, se contentant de sourire.

Un silence gênant entre nous apparut et c’était bien la première fois que je ressentais une telle gène avec lui. Ni lui, ni moi ne savions quoi dire et j’avais beau me creuser la tête pour trouver un sujet de discussions, rien ne venait.

—    Je suis désolé, fini-t-il par dire.

Je fronçais les sourcils, le dévisageant.

—    Je suis désolé de t’avoir dit toutes ces choses horribles. Je pensais que ce serait plus simple pour toi de m’oublier si tu me détestais.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant