CHAPITRE 8 : Noel IIème partie

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Après avoir terminé de manger le dessert, une buche de Noel, nous avions quitté la table.

—    Viens avec moi, me dit Kandinsky.

Je le suivis sans lui poser de question. Il monta les marches pour aller à l’étage, là où les dortoirs se trouvaient.

—    Va chercher ta veste.

Encore une fois, je m’exécutais. De sa bouche, les ordres qu’il me donnait sonnaient comme une demande. Il avait une voix enfantine, assez aigue qui le rendait encore plus adorable. 

J’allais dans ma chambre pour chercher ma veste mais je tombais nez à nez avec Marylou.

—    Tiens, tiens. Tu viens me voler autre chose ? cracha-t-elle.

—    Je n’ai rien volée.

Mensonge.

Si ma mère me voyait, elle me punirait. Elle m’avait toujours dit que mentir était mal. Que faire du mal aux autres était mal. Je voulais la croire mais chaque soir, en voyant papa, j’en étais incapable. Si c’était si mal que ça, pourquoi continuait-il ?

Parce qu’elle-même me mentait.

Non, ma mère n’était pas une menteuse. Elle me disait tout le temps la vérité. Non ?

—    Alors pourquoi est-ce que ma bague a disparu ?

—    J’en ai aucune idée, lui répondis-je en saisissant ma veste accrochée au porte manteaux derrière la porte. Tu l’as surement perdue.

Elle poussa un rire rauque.

—    Certainement pas. Elle était encore dans mon armoire quand j’étais allée me doucher. Comme par hasard, le lendemain elle avait disparue.

—    Je dormais, comment aurais-je pu voler quelque chose ? Je ne suis pas somnambule.

Je l’entendis grincer des dents. Je ne dis rien d’autre, préférant partir et rejoindre mon ami. Il m’attendait dans le couloir, une veste bleu marine cachée son sweat violet.

J’enfilais ma veste et ensemble, nous descendions les escaliers pour rejoindre le jardin. Il m’emmena dans la chapelle, là où il m’avait demandé d’être son amie il y a plus d’une semaine déjà.

J’entrais dans la chapelle qui était plongée dans le noir. De petites bougies avaient été allumé tout devant, près de l’autel. Elles brillaient encore de leur faible lumière, rendant l’atmosphère confortable.

Nous allions nous assoir sur le premier banc, comme ce fameux soir. La lune n’était pas de sortir, elle. Les couleurs des vitaux ne se reflétaient nulle part et j’étais un petit peu déçu.

—    Il n’y a pas la lune ce soir, murmurais-je en contemplant les flammes dansantes.

Un silence s’installa entre nous. Il n’était pas gênant, juste agréable. La chaleur que me procurait ma veste et la faible lueur des bougies rendaient l’atmosphère détendu.

—    Est-ce que tu t’interroges parfois sur tes parents ?

Je brisais le silence avec ma question. Je ne savais pas si c’était déplacé de lui demander. Il avait l’air plutôt ouvert à la discussion.

Je vis sa cage thoracique se soulever brusquement avant de redescendre lentement. De la buée s’échappa d’entre ses lèvres lorsqu’il soupira. Son regard se plongea dans le vide un moment, comme s’il réfléchissait.

Sans me répondre, il se leva et alla souffler sur notre seule source de lumière avant de revenir s’assoir à côté de moi. Il se racla la gorge pour s’éclaircir la voix.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant