CHAPITRE 27 : Relation improbable

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Mira Pacheco

Une semaine. Sept jours où je n’avais pas vu Kandinsky. Huit si on comptait cette affreuse journée. Les rumeurs à mon sujet avaient stoppé d’un coup et j’en étais plus que ravie.

Les filles m’avaient insultées, envoyant des garçons chez moi en leur disant que j’accepterais d’ouvrir les jambes. Elles me dégoutaient. Heureusement, Maya et Kandinsky étaient de mon côté.

Cette dernière s’assise en face de moi. Nous étions dans le jardin car c’était la pause avant de reprendre. Je soupirais bruyamment. Kandinsky me manquait beaucoup et je voulais le remercier de m’avoir aidée.

Je n’avais plus vu Joakim depuis cette fameuse nuit. Des sueurs froides m’envahirent en y repensant.

Maman avait raison. Ils s’en fichent de nous, ils veulent juste leur bien-être.

Pourtant, même si je continuais à penser de cette façon, détestant les garçons pour leurs laideurs et leurs égoïsmes, Kandinsky n’entrait pas dans ces casses.

Il était doux, gentil, protecteur, à l’écoute et me montrait chaque jour qu’il tenait à moi. Je n’aimais pas remettre en question les paroles de maman, mais peut-être qu’il y avait d’infime hommes perdus sur Terre aussi gentil et affectueux que Kandinsky ?

Ce dernier sorti dans le jardin et ne perdit pas une seule seconde pour me saluer de loin. Nous étions surveillés par les membres du personnel ce qui rendait nos contacts difficiles mais pas impossible.

—    Ça va ? cria-t-il à travers tout le jardin.

J’explosais de rire. Il trouvait toujours un moyen pour contourner les règles. D’ailleurs, je me demandais ce qu’il avait prit pour s’être teint les cheveux.

Je levais simplement mon pouce en l’air pour lui répondre et il continua son chemin, allant s’assoir à une table avec Alexander.

—    Il ne peut plus se passer de toi, ria Maya.

Je lui tapais gentiment dans l’épaule.

—    Arrête, parle-moi plutôt de ton amoureux.

Elle calma son rire instantanément. Je la sentis gênée, jouant avec une mèche de cheveux.

—    Je ne voulais pas te mettre mal à l’aise, m’excusais-je.

—    Non, ne t’en fais pas.

Un silence s’en suivis. Elle agissait bizarrement depuis ce matin et je commençais à m’inquiéter.

—    Vous n’êtes plus ensemble ?

Elle écarquilla les yeux avant de lever les mains devant elle.

—    Si, si ! C’est juste que…

Elle chercha ses mots, le regard fuyant.

—    Maya, soupirais-je. Tu es étrange depuis ce matin. Est-ce qu’il s’est passé quelque chose ?

Mon regard croisa le sien et elle se mit à sourire de toutes ses dents. J’arquais un sourcil, attendant qu’elle me donne une raison de ne pas m’inquiéter.

—    Enfaite, commença-t-elle timidement.

Elle se pencha vers moi de sorte que personne n’entende ce qu’elle allait dire.

—    J’ai fait ma première fois.

J’écarquillais les yeux, ouvrant grand la bouche. Elle se cacha derrière ses mains, pouffant de gêne.

—    Tu es sérieuse ? m’esclaffais-je en me levant.

Je n’en croyais pas un mot et pourtant j’étais heureuse pour elle. Tout semblait bien aller dans sa vie. Elle avait un petit ami, de bonne note à l’école et elle venait de faire sa première fois.

Je me rassis, encore sous le choc. J’étais contente qu’elle l’ait fait, elle allait peut-être pouvoir éclairer ma lanterne. Les cours d’éducations sexuels n’étaient pas très précis, les professeurs exploraient juste en surface le sujet. J’étais un peu confuse.

—    Est-ce que ça t’a fait mal ?

Elle secoua la tête et ses beaux cheveux bougèrent en rythme.

—    Non et je n’ai pas saignée.

La sonnerie retentit pour nous indiquer que c’était l’heure de retourner en classe. Nous nous levions et je ne pus m’empêcher de lui poser la question :

—    C’est qui ?

Elle s’arrêta alors que la foule d’enfant rentrait pour rejoindre leur salle de classe. Elle attendit qu’il n’y ait plus personne dans le jardin avant de me chuchoter :

—    Tu sais garder un secret, n’est-ce pas ?

J’hochais la tête, impatiente de découvrir l’identité de son petit copain. J’avais déjà dressé une liste dans ma tête, ajoutant tous les garçons pouvant potentiellement l’intéresser.

—    Alexander.

J’ouvris la bouche, une nouvelle fois sous le choc. Elle rejoint la salle de classe, me laissant seule. Je repris mes esprits avant de lui courir après.

—    Comment ça, lui ? De tous les garçons que j’avais sur ma liste, tu as choisi lui ? Il n’était même pas inscrit dessus ! Je croyais que tu le détestais !

Elle me fit signe de me taire, pénétrant dans la salle de classe. Le professeur nous toisa avant de nous dire d’aller nous assoir. Mon regard croisa celui de Kandinsky quelques instants.

Savait-il que son meilleur ami sortait avec ma meilleure amie ? Lorsque ma PDI sera levée, j’irai lui demander.

—    Tu as dressé une liste ? s’exclama Maya à voix base tandis que le prof débutait son cours.

Kandinsky et Maya avaient changés leur place à cause de cette stupide PDI. A l’heure actuelle, j’étais bien heureuse. J’allais pouvoir en savoir plus sur : pourquoi Maya à préférée sortir avec un blaireau comme Alexander plutôt qu’un mec bien comme Ivan ou Alexei ?

—    Oui, j’ai fait ça et il n’y figuré pas dessus alors : pourquoi ?

Elle leva les yeux vers le ciel comme si elle se remémorait des souvenirs.

—    Il peut paraitre beauf en public mais en privé, il est tellement différent. Il est drôle et très protecteur. J’ai découvert une autre facette de sa personnalité.

Je grimaçais. J’appréciais énormément Alexander pour son humour et sa sociabilité mais je n’aurais pas aimée sortir avec lui. De ce que j’avais pu voir et entendre de ses précédentes copines, il était froid et distant avec elles.

—    Est-ce qu’il te rend heureuse ?

—    Evidemment, répondit-elle du tac au tac.

J’acquiesçai. Ce n’était pas ma vie, elle était assez grande pour prendre ses propres décisions et s’il la rendait heureuse, alors tout aller bien.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant