CHAPITRE 62 : Fin

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L’année était passé à une vitesse folle, nous étions déjà en décembre. Le quatorze. Je comprenais soudainement Alexander, lorsqu’il avait dû dire au revoir à Maya.

Je n’avais pas dormi de la nuit, trop pensif et angoissé du lendemain. Je regardais le soleil se lever par la fenêtre, la tête posée dans le creux de ma main.

Je n’osais pas voir Mira, j’avais peur de sa réaction, si elle allait pleurer ou non. Comment pourrais-je la réconforter si c’était le cas ? Et si elle ne pleurait pas, est-ce que ça voudrait dire qu’elle ne m’aime pas ?

J’avais hâte de ce moment tout comme je le redoutais. L’année était passée vite.

Trop vite.

La nostalgie de mes années passé ici me noya. J’essuyais une larme furtive, me remémorant mes premiers jours ici – ceux dont je m’en souviens.

La classe était bondé, je ne savais plus où en donner de la tête. La maitresse nous fit rentrer dans la salle avant de nous placé par ordre alphabétique. Je ne connaissais personne mais je tentais de me rassurer en me disant qu’on avait tous un point en commun : nous n’avions pas de parent.

La matinée se déroula dans le calme, nous n’avions rien fait de bien fatiguant. Coller des gommettes, colorier, découper des formes. Tout ce qu’un enfant de quatre ans était capable de faire.

Je rejoignis Agathe lors de la pause déjeuner, ne sachant pas où aller. Enfaite, les premières années passaient ici étaient atrocement triste.

Je pénétrais dans son bureau sans toquer. Elle me réprimanda pour ça.

—    Qu’est-ce qui t’amène ici, mon grand ? termina-t-elle en souriant.

—    J’aimerais manger avec toi.

Elle fut attendrie, certainement à cause de ma tête de bébé. Elle acquiesça, me faisant une place à son bureau avant de partager son repas.

—    Dis Agathe, pourquoi est-ce qu’on n’a pas de maman ni de papa ?

Elle se stoppa, se raclant la gorge avant de me regarder.

—    Tu sais, dans la vie certaines personnes ne veulent pas d’enfant mais son contraint d’en avoir. C’est pour ça que vous êtes ici.

—    Personne ne veut de moi ?

Elle se pinça les lèvres, secouant la tête avant de me caresser la tête. Pourquoi est-ce que personne ne voulait de moi ? J’étais un enfant, j’avais besoin d’avoir des parents.

—    Non, ce n’est pas ce que je voulais dire, me rassura-t-elle.

—    Pourquoi ma maman m’a ramenée ici ? Et mon papa, il est où ?

Sa réaction semblait être hésitante. Elle cherchait ses mots, des mots qu’un enfant pourrait comprendre.

—    Je ne pense pas qu’on connaisse un jour ton papa, mon grand. Ta mère était très appréciée par les hommes, ils leur prenaient tout son temps, c’est pour ça qu’elle t’a déposé ici.

Je suis moins important que son travail ?

Un fils de pute. C’était ce que j’étais mais ça, je ne l’ai compris qu’avec le recul. J’avais arrêté de me torturer l’esprit avec ça, acceptant que je n’aurais jamais de parent, ni de famille. Cependant, grâce à Alexander, j’avais compris que je pouvais me créer ma propre famille.

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant