CHAPITRE 23 : Baiser d'enfer

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Je montais sur l’un des nombreux bancs devant l’église pour voir l’heure. Il était dix-sept heures. Un long soupire s’échappa d’entre mes lèvres et Kandinsky leva la tête vers moi tout en souriant.

—    Un problème ?

—    Il va être dix-sept heures et on est sorti depuis treize heures.

Il haussa les épaules. Je ne m’inquiétais plus des conséquences. Ce qui me faisait peur à présent, c’est que personne n’était à nos trousses. J’avais le sentiment que personne ne se souciait de nous.

—    Est-ce que tu penses qu’ils nous cherchent ? lui demandais-je en m’asseyant à ses côtés.

—    Je n’en sais rien et je m’en fiche.

Je scrutais du coin de l’œil mon ami. Il était allongé sur le sol, les bras croisés derrière la tête et ses traits étaient détendus. Comment pouvait-il l’être ?

Nous avions passé l’après-midi à semer la zizanie dans le village. C’était plutôt amusant de sonner aux portes avant de prendre la fuite.

—    Comment est-ce que tu vois ta vie plus tard ? me questionna-t-il subitement.

Il fixait le ciel bleu, le regard pensif.

—    Je n’en sais rien mais j’espère que je serais riche, riais-je.

Un petit rire secoua sa cage thoracique. Il se releva sur ses coudes avant de croiser mon regard. Un long silence s’installa entre nous. Dans ses yeux bleus brillait une lueur étrange. Je fronçais les sourcils, essayant de comprendre à quoi il pensait.

—    Est-ce que tu veux des enfants plus tard ? fini-t-il par demander.

Sa question me surprise. Je n’avais jamais pensée à ça avant qu’il ne me le demande.

—    Je ne sais pas. Peut-être.

—    Il parait que Marylou est enceinte.

J’écarquillais les yeux. Comment pouvait-elle être enceinte ? Pour avoir un bébé, il fallait…faire des trucs d’adultes.

—    Comment est-ce que tu sais ? Et comment est-ce que c’est possible ?

Il explosa de rire avant de s’assoir.

—    Mais enfin Кошка, tu ne sais pas comment on fait les bébés ? pouffa-t-il.

Je lui envoyais une tape amicale dans l’épaule, un sourire aux lèvres.

—    Bien sûr que je le sais !

Je m’étais même déjà demandais quelle sensation on éprouvait. Beaucoup de personne le faisait et apparemment, c’était fantastique. Certains soir, il m’arrivait de penser à ma première fois. Est-ce que j’allais avoir mal ? Comment est-ce que ce serait ? Avec qui ?

—    C’est une rumeur qui court dans les couloirs, m’expliqua-t-il.

—    Tu penses que c’est qui, le père ?

Il fit mine de réfléchir en levant les yeux au ciel.

—    Je n’en sais rien. Tu sais, beaucoup de garçon se ventent d’avoir couchés avec Marylou.

—    Mais elle n’a que quatorze ans ! Elle est trop jeune pour avoir des relations sexuelles !

—    Pas pour un garçon.

Maman m’avait toujours dit de me méfier des garçons parce qu’ils n’étaient que guidés par leurs envies. J’y croyais avant de rencontrer Kandinsky.

—    Les garçons sont dégoutants.

Il me fusilla du regard et je ne pus m’empêcher d’exploser de rire. Il se jeta sur moi pour me chatouiller et en dépit de ma morphologie fine, je ne pus rien faire.

—    Arrête Kandinsky ! pouffais-je.

—    Je ne suis pas dégoutant !

Je riais jusqu’à ne plus pouvoir respirer. Il s’arrêta après que je l’ai suppliée pendant deux minutes. J’haletais avant de me rendre compte qu’il me tenait les bras et qu’il était sur moi.

Je sentis mes joues rougir et visiblement, il du se rendre compte de notre position puisqu’il me lâcha les bras sans pour autant s’enlever.

Mon souffle devint court sous son regard brulant. J’avalais difficilement ma salive et mon cœur battait à tout vitesse.

—    Est-ce que tu peux me laisser une seconde chance ?

Je fronçais les sourcils, le cœur battant la chamade. Des centaines de papillons virevoltaient dans mon estomac sans que je n’en trouve la cause.

—    Une seconde chance pour quoi ? lui demandais-je timidement.

Il prit une grande inspiration avant de rapprocher son visage du mien. J’entrouvris la bouche, comme les filles dans les films mais notre baiser ne fut jamais là.

—    T’embrasser, fini-t-il par dire.

J’hochais lentement la tête. Ses lèvres se plaquèrent délicatement sur les miennes. J’avais l’impression que le temps s’était arrêté et qu’il n’y avait que nous, perdu dans l’espace.

Nos langues se mirent à se toucher timidement tandis que sa main remontait le long de ma cuisse. Une sensation étrange chamboula mon corps.

Mes mains saisirent le col de son sweat pour approfondir notre baiser et il gémit contre mes lèvres. C’était la première fois que j’embrassais quelqu’un avec la langue.

Sa main se posa sur ma hanche, me caressant lentement. Nos langues s’apprivoisèrent et un gémissement s’échappa d’entre mes lèvres lorsque je sentis quelque chose de dur entre mes jambes.

—    Mais qu’est-ce que vous faites ?!

Je le repoussais brutalement sur le côté, alertais par cette voix familière. Je levais la tête et vis un rouquin, les poings sur les hanches et les traits sévères.

—    On rentre à l’orphelinat. Immédiatement !

SANS TOI [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant